Kindia- Ousmane Kaba explique aux étudiants la transition économique de 1986 : « il y avait un lourd tribut »

C’est dans la grande salle de l’amphithéâtre Professeur Daniel Lamah que cet homme politique a tenu sa conférence en présence de plusieurs étudiants de l’université de Kindia. Le Docteur Ousmane Kaba a largement développé l’historique de la transition économique en Guinée en ces termes : « Je suis invité dans les universités guinéennes actuellement mais Kindia c’est l’une des universités les plus importantes de la Guinée. On est venu parler de la transition économique en Guinée en 1986. Il s’agit là des sciences économiques, c’est important pour les jeunes de savoir d’où on vient pour savoir où on va. Si vous ne savez pas d’où vous venez, vous ne pouvez pas connaître votre positionnement actuel et l’avenir aussi sera flou. Une page importante du destin économique de notre pays s’est jouée en 1986 lorsque nous sommes passés du socialisme au libéralisme, parce que depuis l’indépendance chaotique de la Guinée où il y a eu beaucoup d’antagonismes entre la France et la Guinée. D’abord la Guinée a été expulsée de la zone CFA le 15 octobre 1958, deux semaines après l’indépendance, c’est pourquoi elle sa propre monnaie en 1960. Et puis le monde était en deux blocs, pays de l’Est et de l’Ouest, on était punis par l’ouest et célébrés par l’est. La Guinée devint socialiste, malheureusement ça ne s’est pas bien terminé sur le plan économique malgré les efforts d’industrialisation, malgré les efforts dans l’équipement de l’agriculture, on a baissé les prix agricoles, on a violé la première loi de l’économie qui dit que l’offre est une fonction croissante du prix. Les campagnes guinéennes se sont appauvries et l’agriculture d’exportation a disparu, jusque-là on ne s’est pas relevé […] », explique t-il.

Enchaînant, il dit que c’est après la mort du feu Ahmed Sékou Touré que l’économie guinéenne a été réorientée en 1985 sous l’ère du Général Lansana Conté.

 « Les Guinéens étaient très contents de le faire mais en réalité il y avait un lourd tribut, nous avons changé la monnaie, nous avons restructuré la banque centrale, nous avons libéralisé les prix, nous avons privatisé le commerce, l’agriculture et l’industrie, ce qui nous a amené a liquidé beaucoup d’entreprises commerciales surtout et nous avons privatisé les entreprises industrielles et restructuré les grandes entreprises d’Etat, jusqu’à présent la restructuration de ces grandes entreprises n’est pas même pas achevée puisque on parle des problèmes de l’EDG, le problème d’Air Guinée ou encore le problème de transport inter-urbain etc. Donc voilà un peu l’histoire de notre pays, nous avons eu une fonction publique qu’on a réduite, de 900 000 on devait passer à 50 000, la Guinée a tellement souffert mais jusqu’à présent on a pas encore fini d’assainir les fichiers de la fonction publique près de 40 après que ça commencé », ajoute-t-il.

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