Lélouma : A la découverte du pont de liane de Sodjôré; cette passerelle d’une autre époque

il y a 4 heures 27
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Très rare de nos jours, l’impressionnant pont de liane de sodjôré continue de traverser l’histoire. Il est le très d’union reliant Thiahé Tormosso (Lélouma) à Ninguélandé (Pita). Deux sous-préfectures voisines qui entretiennent des liens séculaires en plus des activités commerciales entre autres. C’est un véritable chef-d’œuvre. Il témoigne du génie, du labeur, du savoir-faire et de la détermination sans faille des braves hommes qui ont vécu et qui continuent de vivre sur les verges du Kakrima.
Une œuvre humaine qui démontre une fois de plus de l’engagement des riverains, de leur aspiration à l’union, à la solidarité et au rapprochement des uns et des autres malgré cette barrière naturelle qui est le kakrima qu’ils ont réussi à dompter et à façonner cette passerelle d’une autre époque.
Pour en savoir davantage sur cet impressionnant pont de liane, Guinéenews est allé faire un petit tour.
Un district d’une rare précarité
Tout d’abord, Thiahé Tormosso est un district situé à environ 40 kilomètres du centre ville de Lélouma. Il est l’une des localités les plus enclavées de la préfecture avec le plus mauvais état de la route. Il est confronté un à manque total d’infrastructures de base. Et pour pallier le déficit, ils entreprennent des activités communautaires impliquant tout le monde.
Cependant le pont de liane se situe à environ 4 kilomètres du centre du district. A travers un sentier très tortueux à environ 15 minutes à moto, notre guide nous montre finalement le gigantesque pont suspendu sur le cours d’eau de plusieurs dizaines de mètres de large. C’est là que la route passe. La nature reprend son droit. C’est ici même que ce dresse ce pont. Témoin d’un savoir-faire traditionnel de plusieurs centaines d’années.
Une ingéniosité locale pour faire face à la grande précarité en matière d’infrastructures 
 
C’est un pont fait de câbles torsadés à la place des lianes. Ces câbles sont soigneusement tressés. Deux longues cordes de câbles sont tressées et servent de rambardes, tendues de chaque côté à une hauteur qui peut atteindre la taille. Le pont est entièrement construit par des fils où câbles électriques avec d’innombrables nœuds. Ici, pas du béton encore moins des clous. Ces câbles sont solidement attachés à deux grands arbres qui servent de piliers de chaque côté de la rivière. Pour atteindre le pont proprement dit, on monte sur des planches soigneusement placé depuis le sol jusqu’à la hauteur des câbles. Le pont est conçu uniquement pour le passage des piétons. La traversée requiert beaucoup de prudence mais surtout de concentration car il n’est ni plat ni rigide et il bouge énormément sous l’effet du poids et du vent. En plus, c’est des câbles qui servent de planchers.
Un exemple concret de résilience communautaire 
Notre guide nous explique que c’est suite au manque d’infrastructures et pour le rapprochement des communautés des deux rives. « Face à l’urgence, nos parents ont eu l’idée de construire cette passerelle. Et ce pour plusieurs raisons: sociales, familiales ou encore économiques. Par exemple pour se rendre à Ninguelandé, sans ce pont, il vous faudra un détour de plusieurs dizaines de kilomètres. Et réciproquement pour ceux de Ninguelandé qui veulent se rendre chez nous. Étant donné que c’est la famille, nos parents de deux côtés se sont donnés les mains et ont mis en place ce passage depuis plusieurs générations maintenant. Ensemble, on s’occupe de la réparation à chaque fois que cela est nécessaire en attendant d’avoir un pont en dur », explique Mody Younoussa Barkéré Diallo.
Toujours est il qu’au-delà d’un simple passage, ce pont symbolise l’unité et la bonne collaboration entre les habitants mais aussi et surtout une connexion avec la nature.
Aujourd’hui, face à la modernisation, beaucoup de ces structures disparaissent, remplacées par des ponts en dur. Néanmoins c’est un patrimoine rural qui mérite d’être conservé comme trésor vivant d’une architecture durable et écologique.
D’autres part encore, ce pont peut susciter la curiosité et pourrait être une source de revenus en tant que trésor touristique de la localité.
A l’heure où le monde repense ces modèles de développement, ces ponts faits de nature et d’ingéniosité nous rappellent que l’innovation ne se mesure pas toujours en tonne de béton mais parfois en brins de liane tressés avec soin comme nous dirait l’autre.
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