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À une semaine de la fin annoncée de la transition et de la mission des conseillers du CNT, un diagnostic lucide et sans complaisance s’impose sur la gestion des affaires du pays par les autorités, notamment à travers le rôle du Conseil National de la Transition.
Face à cette préoccupation du moment, le Coordinateur National du Forum des Forces Sociales de Guinée a dans une tribune, mis en lumière les failles du processus de sélection des acteurs issus de la société civile.
Abdoul Sacko a par ailleurs, interpellé les échecs flagrants dans tous les domaines de la gouvernance montrant l’urgence d’un renouveau éthique et patriotique pour l’avenir de la Guinée.
La nation guinéenne se trouve de nos jours à une critique tournante de son histoire, alors que la fin de la transition, fixée au 31 décembre 2024 prochain, s’approche à grands pas. Cependant, la plupart des Guinéens attendent avec impatience un bilan de cette période, marqué par de multiples échecs dans tous les domaines clés de la gouvernance à en croire cet acteur de la vie social du pays. Ils peinent (ces Guinéens), dit-il, à voir la volonté manifeste des autorités à lâcher les commandes du pays. C’est pourquoi le Coordinateur National des Forces Sociales, a exprimé dans cette tribune, sa déception face à la gestion du Conseil National de la Transition (CNT), qu’il décrit comme étant « instrumentalisé, opaque et conflictuel ».
» Il y a des acteurs issus de la société civile au CNT, mais parler de représentants agissants au compte ou en fonction des vertus de la société civile dans les organes de la Transition reste assez complexe (…) », regrette M. Abdoul Sacko.
Une analyse sans détour!
Au cœur de cette analyse faite par cet acteur de la société civile guinéenne, figure la critique des acteurs issus de cette entité, qui, selon Abdoul Sacko, ont été choisis sans réel consensus et sans engagement. Pour lui, le bilan de la transition reste lourd et la situation actuelle révèle un échec multidimensionnel qui touche tous les aspects de la Gouvernance, à commencer par le Président de la transition jusqu’à la plus petite responsabilité transitoire.
Poursuivant, il a signifié que face à ce constat, une question se pose, celle de savoir pourquoi certains acteurs persistent-ils à occuper des positions de responsabilité au sein de la transition, alors que les résultats sont catastrophiques ?
« Il est difficile d’imaginer qu’un quelconque engagement patriotique ou un sens profond du devoir puisse justifier ce maintien, sauf à considérer qu’il s’agit avant tout d’intérêts personnels et de privilèges. La population guinéenne, elle, souffre de l’isolement, de la pauvreté croissante et d’un manque flagrant de perspectives d’avenir. Car, à part les intérêts personnels ou, disons les privilèges, il n’y a rien qui puisse justifier le maintien à un quelconque poste, institutionnel ou politique, au regard du recul social (perte de repère moral), sécuritaire (enlèvement ou disparitions forcées jamais vu en Guinée), humanitaire (des drames sans réponses sur les origines et les bilans), libertés et droits (retrait d’agréments de média, coupure d’internet, interdiction de manifestations de protestation), judiciaire (pertes en vies humaines, des arrestations et détention sans procédures normales) et économiques (pauvreté croissante de façon généralisée à tous les niveaux de vie nationale) », a-t-il indiqué.
La critique d’Abdoul Sacko va au-delà des acteurs individuels du CNT. Il plaide par ailleurs, pour un changement global qui concerne chaque Guinéen, et pour une remise en question radicale de la manière dont la gouvernance est dirigée, tant sur le plan politique qu’institutionnel. La transition guinéenne, selon lui, doit enfin s’engager sur une voie de réconciliation nationale et de reconstruction éthique, afin de mettre un terme à cette gouvernance des drames, des larmes, des peurs, des humiliations et de la paupérisation sans réponse, ni perspectives crédibles de solutions.
Sâa Robert Koundouno
L’article J-6. Société civile & transition : « rien ne justifie le maintien à un poste institutionnel ou politique au regard du recul social » (Abdoul Sacko) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.