PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Entre constructions anarchiques et absence de caniveaux, les pluies diluviennes de la nuit mercredi au jeudi, 31 juillet 2025, ont causé d’énormes dégâts à Simanbossia, dans le dans la commune de Lambanyi. Quatre personnes d’une même famille ont perdu la vie, et plusieurs dégâts matériels sont à déplorer. Interrogé par un reporter de Guineematin.com, Moïse Kamano, chef du secteur de Lénoyah, explique les mesures prises pour tenter de retrouver les corps des trois enfants disparus. Il préconise un déguerpissement pour éviter d’autres drames.

« La situation, c’est un drame qui nous est arrivé dans la nuit du 30 au 31 juillet 2025. C’est une inondation qui s’est produite, qui a causé une grande catastrophe dans le secteur, touchant presque tout le monde. Depuis 00h, il y a eu une forte pluie. Chez un frère, l’eau est entrée dans la maison, les murs se sont même effondrés, provoquant la mort de quatre personnes. La maman et ses trois enfants ont été portés disparus », a dit d’entrée Moïse Kamano.
Poursuivant, le chef du secteur de Lénoyah explique que des recherches sont en cours pour tenter de retrouver les portés disparus. « Le matin, on a retrouvé une des filles, un peu plus loin, en bas. Pendant la nuit, nous sommes venus constater la situation. Tout était détruit. Malgré cela, nous sommes restés mobilisés. Tous les habitants des secteurs voisins étaient là. De minuit à 5h du matin, personne n’a quitté les lieux. Nous avons mis en place une commission pour la recherche des personnes disparues, répartie en trois groupes. Un premier corps a été retrouvé. Les deux autres ne l’ont pas encore été. La mère est morte sur place, dans la chambre. Les trois enfants étaient portés disparus. Nous avons tenté de contacter les numéros verts pour appeler à l’aide, mais personne n’a répondu. Heureusement, un commandant nous a envoyé au moins trois pick-up avec des policiers. Ils sont venus vers 2h du matin pour sortir le corps de la mère, qui a été ensuite transporté à la morgue. Un autre corps a été signalé un peu plus tard, la protection civile l’a récupéré pour l’amener aussi à la morgue. Tout cela s’est produit au sein d’une seule famille ».
Par ailleurs, Moïse Kamano pointe du doigt les constructions anarchiques le long des caniveaux et appelle à une prise de conscience collective. « Beaucoup de maisons ont été inondées, mais les pertes humaines concernent uniquement cette famille. Mon message à la population, j’aimerais que les autorités compétentes viennent nous aider à faire face à ces situations. Construire au bord du marigot, c’est dangereux. Mais nous, les guinéens, quand on nous demande de partir, on accuse l’État. Pourtant, dans des cas comme celui-ci, il vaut mieux déguerpir que de perdre des vies humaines. J’invite tous ceux qui vivent le long du marigot à réfléchir sérieusement à quitter les lieux. C’est une zone dangereuse », a-t-il mis en garde.
De son côté, M’Hawa Bangoura, habitante de Simanbossia et victime de l’inondation, dénonce le manque de caniveaux adéquats dans le secteur.

« C’est vraiment une catastrophe, ce qui s’est passé ici. Mais le vrai problème, c’est le caniveau. Là-bas, ils ont bien construit la route avec des caniveaux de l’autre côté, et toute l’eau qui descend de là-bas vient s’accumuler ici. On leur a demandé de nous aider à faire des caniveaux ici aussi, mais les Chinois ont dit que ce n’était pas dans leur programme. L’eau est venue avec une force énorme. Elle est entrée dans notre maison. Il a fallu percer le mur pour qu’elle puisse sortir. Elle a causé de gros dégâts. Et de l’autre côté, il y a eu quatre morts. Si l’État ne prend pas ses responsabilités, au mois d’août, on va revivre la même chose. Qu’ils viennent nous aider, qu’ils arrangent le caniveau. Toute l’eau de là-bas descend ici. Ce qui s’est passé ici, c’est une première. Je veux dire au Général Mamadi Doumbouya, s’il voit ça, qu’il vienne arranger le caniveau. Sinon, il va nous perdre. L’eau a emporté nos biens, des gens sont morts. Qu’il vienne arranger ça. Mon mari est décédé. Avec ce drame, je ne sais plus quoi faire », a laissé entendre M’Hawa Bangoura.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 624 693 333
The post Inondations meurtrières à Conakry : « Il vaut mieux déguerpir que de perdre des vies humaines » first appeared on Guineematin.com.
L’article Inondations meurtrières à Conakry : « Il vaut mieux déguerpir que de perdre des vies humaines » est apparu en premier sur Guineematin.com.