Crise dans l’éducation : le Syndicat national de l’éducation interpelle le Général Mamadi Doumbouya,Chef de l’Etat

Le Syndicat National de l’Éducation (SNE)hausse le ton et appelle directement le président de la transition à s’impliquer personnellement dans la résolution de la crise qui secoue le secteur éducatif. S’exprimant au nom des enseignants, le secrétaire général du SNE , Michel Pépé Balamou, a rejeté toute tentative de caricature de la profession et rappelé le rôle fondamental des enseignants dans la construction de la nation.

Selon lui, les enseignants ne peuvent être réduits à de simples revendicateurs. « Nous pensons que nous, enseignants, ne devons pas être caricaturés. Nous sommes des enseignants, des instructeurs, des éducateurs, des formateurs et des transformateurs des enfants qui vont devenir l’avenir de demain », a-t-elle déclaré.

Insistant sur la responsabilité de la profession, il ajoute. « C’est nous qui avons formé tous les cadres de ce pays. Que le père de la nation entende les cris de ces enfants que nous sommes, qu’il entende le cri de ces maîtres que nous sommes, le cri des bâtisseurs de nations, des façonneurs d’avenir, ceux qui forment les ingénieurs, les docteurs, les ministres, les députés. »

Pour le responsable syndical, le combat des enseignants n’a aucune coloration politique. « Nous sommes apolitiques, notre combat n’a rien à voir avec la politique. Nous demandons simplement qu’ils tentent de nous recevoir pour qu’ils sachent réellement ce que nous pensons », a-t-il soutenu, avant d’afficher que le malentendu actuel repose sur une mauvaise circulation de l’information au sommet de l’État. « Aujourd’hui, en âme et conscience, tous les enseignants et tous les syndicalistes se disent que le président n’a pas la bonne information. Celui que nous connaissons, s’il avait la bonne information, il aurait déjà résolu le problème des enseignants. J’en suis très sûre, très convaincue : si le président de la République a la bonne information, ça arrivera », a-t-il martelé.

S’adressant directement au chef de l’État, Michel Pépé Balamou estime qu’une rencontre permettrait de dissiper les incompréhensions. « Si le président Mamadi Doumbouya nous reçoit, il va nous écouter. On va lui dire : père de la nation, nous ne sommes pas contre vous, nous sommes dans votre esprit. Nous voulons vous aider à qualifier le système éducatif guinéen », a-t-il expliqué, soulignant la volonté du syndicat de contribuer à une réforme durable du secteur.

En conclusion, le SNE appelle le président à faire preuve de vigilance dans l’écoute de ses collaborateurs. « C’est pourquoi nous interpellons le président de la République à ne pas écouter ses ministres. Et nous disons également aux ministres de faire beaucoup attention, parce que leurs camarades se sont inscrits dans la même dynamique et ont perdu leurs postes », a averti Michel Pépé Balamou.

Par cette sortie, le syndicat espère provoquer un dialogue direct avec le chef de l’État, convaincu qu’une meilleure compréhension de la réalité des enseignants pourrait ouvrir la voie à une sortie de crise durable dans le système éducatif guinéen.

MD Diallo pour Actuguinee

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