Indépendance en fête, infrastructures en berne : le dilemme guinéen !

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Ce 2 octobre 2024, les Guinéens commémorent le 66e anniversaire de l’accession de leur pays à l’indépendance, un moment clé dans l’histoire nationale qui remonte au 2 octobre 1958. Cette date est marquée par des festivités à travers tout le territoire, mais elle devrait également être l’occasion d’un examen critique des avancées du pays dans divers secteurs.

La célébration de l’indépendance doit inciter à une réflexion sur l’état des lieux des différentes sphères de la vie nationale. C’est un moment privilégié pour apprécier les progrès réalisés et pour rappeler aux décideurs les secteurs qui stagnent, sans perspective de développement. Le monde sportif guinéen illustre particulièrement cette situation.

Alors que d’autres s’approprient cette date pour célébrer leur liberté, le milieu sportif semble relégué au second plan, se perdant dans un silence amer. La Guinée accuse un retard considérable en matière d’infrastructures sportives. Bien que le ministère de la Jeunesse et des Sports ait délégué des pouvoirs à plus de 30 fédérations sportives nationales, la majorité des athlètes reste laissée pour compte. Ils souffrent d’un manque criant d’infrastructures adaptées. À l’exception du handball, qui dispose d’un gymnase de 1 200 places financé par sa propre fédération, les autres disciplines sont en déperdition.

Le football, sport le plus populaire du pays, est particulièrement touché. Aucun stade n’a été homologué depuis des années, obligeant les équipes nationales — un véritable patrimoine national — à se déplacer de pays en pays pour disputer leurs matchs. Cette situation est non seulement regrettable, mais également humiliante pour un pays qui célèbre son 66e anniversaire. Malgré les richesses naturelles dont dispose la Guinée, la gestion des infrastructures sportives reste déplorable.

Le Syli National, l’équipe senior de football du pays, a dû quitter le Maroc pour la Côte d’Ivoire afin d’accueillir ses matchs à domicile des éliminatoires de la CAN 2025. C’est une réalité difficile à accepter, surtout quand on sait les énormes ressources minérales du pays et le foisonnement des entreprises minières, notamment à Boké, zone économique spéciale selon Alpha Condé président déchu.

En somme, depuis Sékou Touré jusqu’aux dirigeants actuels, la Guinée ne compte que deux grands stades. Notamment : le vieux stade du 28 septembre et le stade Général Lansana Conté de Nongo, tous deux en travaux interminables. Le gymnase, considéré par certains comme le palais des sports des Guinéens, est en réalité vétuste et ne répond pas aux normes modernes attendues.

Cette situation n’est qu’une illustration parmi tant d’autres des maux dont souffre la Guinée. En ce jour de célébration, il est essentiel de garder à l’esprit que le chemin vers un véritable développement sportif et infrastructurel reste semé d’embûches.

Joyeux 66e anniversaire à la Guinée !

Edito Africasport

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