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Porté par les autorités coutumières, religieuses et morales, avec l’appui technique du PNUD, du HCDH, de l’UNFPA et du Centre d’Innovation et de Recherche pour le Développement (CIRD), et financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), un Pacte d’entente nationale a été signé ce 10 juillet 2025 à Conakry. Objectif : prévenir les conflits, renforcer la cohésion sociale et promouvoir une paix durable sur toute l’étendue du territoire guinéen, en misant sur les valeurs de dialogue, de justice et de tolérance.
Nous vous proposons ci-dessous, le contenu dudit Pacte.
Pacte d’Entente Nationale pour la Paix, l’Unité et la Cohésion Sociale en République de Guinée
Introduction
Mesdames et Messieurs,
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui au renforcement de la cohésion sociale et à la réconciliation nationale en Guinée, piloté par le PNUD, le HCDH et l’UNFPA, en partenariat avec le CIRB et avec le soutien financier du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), le présent Pacte d’entente nationale a été élaboré.
Ce pacte répond à la nécessité impérieuse de préserver l’unité nationale, de renforcer la cohésion sociale et de consolider une paix durable en République de Guinée. Il s’appuie sur :
Le rôle historique des autorités coutumières, religieuses et morales dans la prévention des conflits et le maintien de la paix ;
La reconnaissance des menaces que représentent les tensions sociales, les clivages politiques, les discours de haine et les inégalités sociales pour la stabilité du pays ;
La conviction que la diversité culturelle, ethnique et religieuse constitue une richesse nationale à valoriser et à protéger ;
La tradition guinéenne de résolution des conflits par le dialogue et le consensus ;
L’importance de la participation de toutes les composantes de la société — femmes, jeunes, personnes âgées, leaders communautaires, personnes vulnérables, minorités ethniques, organisations de la société civile, institutions publiques et privées — à l’œuvre collective de paix et de cohésion.
Nous, autorités coutumières, religieuses et morales, adoptons ainsi ce Pacte, qui constitue un cadre de référence pour nos engagements communs en faveur de la paix, de l’unité et de la cohésion sociale en République de Guinée.
Chapitre I – Dispositions générales
Article 1 : Objet du Pacte
Le présent Pacte vise à formaliser et renforcer les engagements des autorités coutumières, religieuses et morales en faveur de l’unité nationale, de la consolidation de la paix et du renforcement de la cohésion sociale, avec l’endossement du gouvernement guinéen.
Il s’agit d’un engagement volontaire, dont l’application repose sur la bonne foi de toutes les parties prenantes activement engagées dans la prévention et la gestion des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix.
Article 2 : Champ d’application
Le Pacte s’applique à l’ensemble du territoire national. Il engage les signataires à agir en tout temps, notamment durant les périodes sensibles telles que les élections ou les crises sociales.
Article 3 : Définitions
Signataires : personnes physiques ou morales représentant légitimement des institutions coutumières, religieuses ou morales, ayant signé le présent Pacte. L’endossement du gouvernement est matérialisé par la signature du Premier ministre.
Autorité coutumière : détenteur d’une autorité traditionnelle reconnue par les us et coutumes, tels que le Contigui pour la Basse-Guinée, le Khalife général du Fouta pour la Moyenne-Guinée, le Sotikemo pour la Haute-Guinée, le Patriarche pour les forêts. Ces autorités sont également considérées comme morales de par leur sagesse et leur influence communautaire.
Autorité religieuse : représentants des confessions religieuses (imams, prêtres, archevêques…), notamment l’imam de la Grande Mosquée Fayçal ou l’archevêque de Conakry.
Autorité morale : toute personnalité ou institution reconnue pour son intégrité, son sens de la justice et ses valeurs éthiques, capable d’influencer positivement la communauté.
Chapitre II – Valeurs et principes
Article 4 : Valeurs fondamentales
Les signataires s’engagent à promouvoir et incarner les valeurs suivantes :
Rejet de la violence et promotion du dialogue comme moyen de résolution des conflits.
2. Unité nationale au-delà des appartenances ethniques, religieuses ou politiques.
3. Tolérance des différences culturelles, religieuses et sociales.
4. Respect de la diversité : culturelle, ethnique, de genre, d’âge, etc.
5. Dialogue : écoute active, respect des opinions et émotions divergentes.
6. Solidarité : soutien mutuel, surtout en période de crise.
7. Justice sociale : équité, inclusion, égalité des chances.
8. Réconciliation : restauration de la confiance et du vivre-ensemble.
9. Neutralité : impartialité des autorités morales dans les affaires politiques et sociales.
10. Responsabilité collective : engagement commun pour la paix dans toutes les régions du pays.
Article 5 : Principes directeurs
Les actions entreprises dans le cadre du Pacte reposent sur :
1. Le respect des droits humains et des lois de la République.
2. L’égalité, la justice sociale et l’équité territoriale.
3. Le dialogue, la tolérance et le respect mutuel.
4. L’inclusion et la participation citoyenne.
5. La valorisation des mécanismes traditionnels et culturels de prévention et de résolution pacifique des conflits.
Chapitre III – Engagements des parties prenantes
Article 6 : Engagements des signataires
Les signataires s’engagent à :
1. Promouvoir la paix, le vivre-ensemble et la cohésion sociale dans leurs discours et pratiques.
2. Prévenir et résoudre les conflits via des mécanismes traditionnels, participatifs et inclusifs.
3. Mobiliser les jeunes, les femmes et les leaders communautaires pour les initiatives de dialogue et de réconciliation.
4. Lutter contre les discours de haine et les incitations à la violence.
5. Promouvoir l’éducation à la paix et à la citoyenneté dans les lieux de culte et espaces communautaires.
6. Lutter contre les violences basées sur le genre et les jeunes.
Article 7 : Engagements de l’État
L’État s’engage à :
1. Garantir un accès équitable aux ressources et services publics pour toutes les communautés.
2. Intégrer les valeurs et principes du Pacte dans les politiques publiques.
3. Créer un environnement favorable à la mise en œuvre effective du Pacte par ses signataires.
Chapitre IV – Dispositions finales
Article 8 : Suivi et évaluation
Une rencontre triennale réunira les signataires, les représentants de l’État et les partenaires techniques et financiers. Elle permettra d’évaluer les progrès, de tirer les leçons et de formuler des recommandations. Les conclusions feront l’objet d’une déclaration finale publique.
Article 9 : Vulgarisation
Le Pacte sera traduit dans les principales langues nationales et diffusé via les canaux institutionnels, communautaires, religieux et numériques.
Article 10 : Révision
Le Pacte peut être révisé tous les trois ans, ou à tout moment si nécessaire.
Article 11 : Entrée en vigueur
Le Pacte entre en vigueur dès sa signature par les parties prenantes.
Fait à Conakry, le 10 juillet 2025
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