Guinée : pourquoi le permis d’exploitation de la société GAC a-t-il été retiré ?

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Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 22 mai 2025, au siège du porte-parolat du gouvernement, le ministre porte-parole de la présidence, Général Amara Camara a donné des explications sur le retrait du permis d’exploitation de la société Guinea Alumina Corporation (GAC), une des principales entreprises minières opérant dans le pays.

Selon Général Amara Camara, cette décision s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de souveraineté minière que souhaite le gouvernement. « Parlant de GAC, on fait en sorte de bien faire. GAC, conformément à sa convention de base, devrait développer une raffinerie ici en Guinée. 20 ans après, aucune raffinerie. Aucune », a-t-il déclaré fermement.

Le gouvernement guinéen reproche à GAC de ne pas avoir respecté les termes de la convention signée avec l’État, notamment l’obligation de construire une raffinerie d’alumine sur le territoire national. « GAC a été rappelé par rapport à ses engagements. Mais rien », a insisté le Général Amara Camara, déplorant les nombreuses tentatives infructueuses de dialogue.

Il a également dénoncé l’exportation continue de la bauxite guinéenne sans transformation locale, et le fait que la transformation ait été délocalisée à l’étranger, privant la Guinée de retombées économiques directes et de créations d’emplois : « Notre bauxite est quand même en train de sortir. Une raffinerie, celle qui devrait être faite en Guinée, a été faite ailleurs. C’est là-bas que notre bauxite est raffinée. Il n’y a aucun Guinéen qui y travaille. Pourtant, c’est notre terre. »

Le ministre a également pointé du doigt les privilèges fiscaux importants accordés à GAC pour favoriser l’installation d’une raffinerie, privilèges qui, selon lui, n’ont pas été justifiés par des actions concrètes : « Quand vous regardez les conditions de fiscalité qui ont été accordées à GAC pour permettre des raffineries, de développer cette raffinerie-là, c’est extraordinaire ».

Malgré les avantages, les délais et les négociations prolongées, aucun projet industriel n’a vu le jour sur le sol guinéen. « Mais malgré tous ces avantages créés par l’administration, GAC ne s’est pas acquitté de ses obligations », a rappelé le ministre.

Une mise en demeure a été adressée à l’entreprise, marquant l’ultime étape avant le retrait officiel du permis. « A l’heure où je vous parle, une mise en demeure a été envoyée à GAC. La mise en demeure est courte. A terme, l’État prendra ses responsabilités », a-t-il prévenu.

Pour les autorités guinéennes, cette décision est stratégique dans la gestion des ressources naturelles du pays. « Ce que nous voulons désormais faire, c’est assumer notre souveraineté minière. On est un pays riche. Ces richesses-là, c’est pour nous. Ça devrait nous profiter », a conclu le ministre, appelant les citoyens à soutenir cette démarche.

En toile de fond, le message gouvernemental est clair : l’exploitation des ressources guinéennes doit avant tout bénéficier aux Guinéens. « Nous avons besoin du soutien et de l’accompagnement de tous les Guinéens dans cet exercice très difficile pour lequel beaucoup d’intérêts sont en jeu. Mais vous pouvez compter sur la détermination et l’engagement ardent de notre président pour que ce projet-là aille à terme », a affirmé le Général Camara.

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