Grève des frigoristes à Kankan : une solution trouvée après de longues heures de protestation

Selon ces femmes, elles se sont mobilisées devant les responsables locaux des douanes pour dénoncer l’augmentation de leurs taxes, passée de 12 à 39 millions de francs guinéens. Ces commerçantes, qui se disent endettées jusqu’au cou, ont plaidé pour une révision de cette nouvelle politique fiscale.

Dans un désespoir total, Fantagbè Kouyaté, porte-parole des manifestantes, a davantage justifié leur mobilisation de ce matin.

« La plupart des femmes que vous voyez ici aujourd’hui sont des veuves qui se débrouillent pour subvenir aux besoins de leur famille à travers ce petit commerce de poisson. Nous nous associons pour cotiser et acheter du poisson. Parfois, 20 personnes se partagent le contenu d’un camion. Aujourd’hui, si dans ces conditions précaires on nous dit que la taxe, qui était à 12 millions, est passée à 39 millions, nous ne pouvons pas accepter cela. Les 12 millions déjà étaient énormes pour nous. S’ils augmentent encore, nous serons obligées d’arrêter nos activités. C’est pourquoi nous sommes sorties aujourd’hui pour dire aux autorités des douanes que nous n’accepterons pas cette décision », a-t-elle déclaré.

Outre l’augmentation des taxes, ces femmes ont profité de l’occasion pour exposer les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Pour Hadja Aïcha Kourouma, les conséquences de cette décision risquent de rendre leur situation encore plus dure.

« Nous sommes envahies par des dettes à cause des taxes douanières. Et pendant que nous cherchons la clémence de l’État pour alléger ces charges, cette nouvelle décision tombe. S’ils maintiennent cette décision, nous aussi nous allons arrêter toutes nos activités. Et si cela arrive, cela va créer une autre misère que nous ne souhaitons pas. Donc, il faut qu’ils pensent à la souffrance des femmes », a-t-elle prévenu.

Ces commerçantes et gérants de frigos, qui s’étaient engagés à aller jusqu’au bout de leur lutte, ont finalement obtenu gain de cause sur place, après un entretien téléphonique entre le bureau local des douanes et celui de la capitale, Conakry.

« Nous nous sommes entretenues avec les responsables des douanes. Nous leur avons exposé nos préoccupations concernant l’augmentation des taxes douanières. Ils nous ont écoutées et, après des échanges téléphoniques avec leurs supérieurs à Conakry, ils ont décidé non seulement de libérer nos camions qui étaient saisis à la frontière de Kourémalé, mais aussi de maintenir pour l’instant la taxe à 12 millions, au lieu de 39 millions. Donc, nous sommes satisfaites pour le moment. Nous avons dit à nos collègues de reprendre leurs activités », a déclaré la porte-parole des manifestantes.

Les autorités douanières, quant à elles, n’ont pas souhaité se prononcer sur cette situation malgré nos nombreuses tentatives. Aux dernières nouvelles, les commerçantes et frigoristes ont repris leurs activités.