Grâce accordée à Dadis Camara : la diaspora plaide pour un élargissement aux exilés et autres détenus

L’annonce de la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara pour des raisons de santé continue de susciter de vives réactions. Si certains membres de la diaspora guinéenne saluent ce geste du général Mamadi Doumbouya, d’autres dénoncent une décision qui, selon eux, devrait être étendue à d’autres détenus ou ne pas avoir été prise.

Pour Oumar Baldé, basé en Gambie, cette grâce est acceptable « si elle repose uniquement sur des motifs de santé. Mais si c’est une stratégie pour séduire l’électorat de la région forestière, alors c’est regrettable », souligne-t-il.

Thierno Kodjougou, installé au Libéria, va plus loin en appelant le chef de l’État à lutter contre les arrestations arbitraires. « Il y a plusieurs détenus sans jugement, comme Foniké Mangué, Billo Bah et Habib Marwane. Et quand on considère la gravité des faits reprochés à Dadis, Aliou Bah ne devrait même pas être en prison », estime-t-il.

Mamadou Saliou Barry, depuis le Sénégal, encourage le président Doumbouya à accorder la grâce aux autres codétenus de Dadis. « Ce serait un geste fort en faveur de la réconciliation nationale. Il devrait également faciliter le retour des hommes politiques en exil », plaide-t-il.

Mais d’autres voix s’élèvent contre cette décision. Aboubacar Bah, basé à New York, exprime son indignation : « Dadis aurait dû purger sa peine pour que cela serve de leçon à ceux qui abusent du pouvoir et maltraitent leur peuple. »

Même frustration chez Mamadou Aliou, en Angola : « Dadis n’est pas le seul détenu malade. Le président devrait aussi penser aux autres prisonniers souffrants. »

Reste à savoir si le gouvernement prendra en compte ces doléances et envisagera d’élargir cette mesure à d’autres détenus et exilés politiques.