Fraude aux examens : Kabinet Kéita de l’ASEG dénonce et interpelle les acteurs de l’éducation 

Le laxisme et le laisser-aller ont caractérisé les examens nationaux en Guinée ces dernières années. Chaque ministre a droit à son baptême du feu lorsqu’il s’agit d’organiser les examens, croiser le fer avec un système de fraude déjà ancré au sein du système éducatif à tous les niveaux. Cette session 2024 n’a pas échappé aux nombreux cas de fraude sur les réseaux sociaux. Des arrestations de suspects sont déjà signalées par les autorités compétentes, notamment le parquet du tribunal de première instance de Kaloum. Pour parler de cette problématique, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à Kabinet Keita, responsable de l’Association scolaire et estudiantine de Guinée (ASEG).

La fraude aux examens continue avec de nouvelles techniques, toujours sophistiquées, pour procéder à la triche. Une situation que dénoncent de nombreux acteurs, à l’image de Kabinet Keita, responsable de l’Association scolaire et estudiantine de Guinée (ASEG).

Kabinet Keita, Président de l’A-SEG

« Nous avons effectivement œuvré en tant que militants anticorruption pour prévenir la fraude aux examens nationaux à travers une campagne de sensibilisation. Malgré tout, nous dressons un constat triste, révoltant et alarmant de la conduite de ces examens nationaux, dû à l’ampleur de la fraude et de la corruption, déclare-t-il. Nous sommes de ceux qui ont filé et dénoncé certains de ces fraudeurs organisés en bande sur WhatsApp et d’autres plateformes de messagerie privée. Nous saluons donc l’annonce de l’arrestation de certains d’entre eux, mais nous estimons que la répression n’est pas à la hauteur de la gravité des actes commis. Les sanctions doivent s’élargir aussi aux cadres et autres complices de ces systèmes de fraude. Ces complices sont aussi bien dans les écoles, au Ministère de l’Enseignement pré-universitaire, et ailleurs, parce que WhatsApp n’a pas été le seul canal de la fraude », affirme-t-il.

Au sujet de toutes ces fraudes, Kabinet Keita déplore une incompétence des cadres du ministère de tutelle. « Déjà, ce qui est clair, pour ne pas exagérer, le MEPU-A manque de stratégies efficaces et rationnelles pour lutter contre la fraude et notamment l’utilisation des téléphones. C’est une incompétence à dénoncer, cela effectivement marque d’une tache noire la crédibilité des examens nationaux. Et, c’est un véritable recul qui est regrettable pour notre éducation », regrette-t-il.

Pour ce jeune activiste qui œuvre pour la qualification de notre système éducatif national et la transparence dans les examens, les résultats issus de ces examens ne vont pas refléter le vrai niveau des candidats. « Les résultats seront évidemment revêtus du sceau du démérite, de la fraude et du favoritisme. Du début jusqu’à la fin du BEPC, les téléphones ont été utilisés, et au Bac, les téléphones sont toujours utilisés. Alors, que voulez-vous ? Beaucoup de tricheurs occuperont les têtes de listes », pense-t-il.

Pour finir, le responsable de l’Association scolaire et estudiantine de Guinée (ASEG) lance un appel à tous les acteurs de l’éducation, à tous les guinéens épris de l’excellence dans l’éducation, d’agir. « J’appartiens à une génération qui milite pour la rupture et qui a compris l’urgence et l’intensité des actions à déployer sans relâche pour redorer le blason. La corruption et la fraude ne peuvent qu’enfoncer l’école guinéenne, déjà déliquescente. Agissons ensemble contre la fraude sinon, nous serons bientôt la risée des autres pays du monde. J’interpelle le gouvernement à prendre notre avenir au sérieux. L’école guinéenne ne mérite pas tout ceci. J’imagine ce que nos enfants hériteront avec tous ces problèmes et je suis certain que ce n’est pas Dieu qui viendra nous sauver. Agissons », invite-t-il.

Issiaga Barry pour Guinéematin.com

Tél. : 664 65 48 50

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