En prélude au XIXème sommet de la francophonie à Villers-Cotterêts, le Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG) a réuni des acteurs du monde culturel (comédiens, artistes, conteurs, écrivains et autres) pour discuter de l’importance des langues maternelles et du français.
Lors de cette ronde dédiée à la valorisation de la culture, les intervenants ont plaidé pour la préservation des langues locales et leur hybridation avec le français, afin d’enrichir l’identité culturelle des futures générations. Ces causeries qui ont duré près de deux heures ont été animées par le Directeur général de la maison d’édition L’Harmattan Guinée.
Lors de ces échanges, des intervenants de divers horizons (Guinée, Congo, Haïti), ont mis en avant l’importance des langues maternelles et leur interaction avec le français, dans le cadre d’une hybridation culturelle enrichissante.
Sur le bien-fondé de ces causeries interculturelles, Sansy Kaba Diakité a confié que de telles rencontres sont essentielles pour la préservation des langues locales.
« Nous sommes à la veille du sommet de la francophonie. Nous avons donc créé les « attayas », des rencontres qui permettent d’aborder l’avenir des langues locales face à la montée du français. Il est essentiel de préserver des langues comme le poular, le maninka, le Kissié ou encore le soussou, qui possèdent un potentiel considérable », a-t-il souligné.
Poursuivant, le Directeur général de L’Harmattan Guinée a soutenu que ces langues ne sont pas menacées, mais plutôt qu’elles ont le potentiel de s’enrichir grâce au français.
« Nos langues sont en train de s’enrichir avec le français et vice-versa. C’est pourquoi il est crucial de parler français à nos enfants, mais tout en valorisant nos langues maternelles », a-t-il ajouté.
La culture comme vecteur d’identité!
Parmi les intervenants du jour, figure Moussa Doumbouya, connu sous le nom de « Petit Tonton », Directeur de la maison de l’oralité.
Dans son intervention, il a partagé son inquiétude face à la perte des langues locales.
« Nos cultures sont profondément ancrées dans nos langues. Nous perdons une part importante de notre patrimoine si nous ne réaffirmons pas la valeur de nos langues traditionnelles », a-t-il averti.
Le conteur guinéen a plus loin noté que les recherches montrent qu’une personne qui maitrise plusieurs langues maternelles a plus de facilité d’apprendre d’autres langues, mais également maîtrise aussi vite des disciplines comme les mathématiques ou la physique.
Un appel à l’action pour les femmes et les jeunes générations!
Mme Doumbouya Habibatou Bah, coordinatrice de la maison de l’oralité, a elle aussi plaidé pour la valorisation des langues nationales.
« Le message que j’adresse aujourd’hui aux femmes d’Afrique et de Guinée est de ne surtout pas oublier nos langues nationales, qui sont essentielles à l’éducation de nos enfants », a-t-elle déclaré. Elle a exhorté les mères à intégrer les langues locales dans leur quotidien, notamment à travers des contes et des histoires. « Cela peut sembler compliquer, mais il existe de nombreuses manières d’éveiller l’intérêt des enfants pour nos langues », a-t-elle ajouté.
Du jeudi 03 au samedi 05 octobre 2024, plusieurs thématiques notamment sciences et recherches scientifiques en francophonie, entreprenariat en francophonie, formation francophone en intelligence artificielle, seront débattues sur l’avenir culturel de nos langues. Ce rendez-vous de trois jours va non seulement permettre d’aborder la question de l’avenir des langues en Guinée, mais également de réfléchir à des initiatives concrètes pour leur sauvegarde.
Sâa Robert Koundouno
(+224) 620-546-653
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