Forum national sur la santé communautaire à Conakry : ce qu’en disent les participants venus du Burkina et du Rwanda

Le Forum national consultatif sur la santé communautaire, organisé conjointement par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et celui de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, se déroule actuellement à Conakry. L’événement d’envergure, démarré le mercredi, 24 avril 2024, rassemble les autorités sanitaires du pays, des acteurs de la santé, venus de divers pays africains tels que le Rwanda et le Burkina Faso, ainsi que des partenaires techniques et financiers, tous engagés dans le domaine de la santé communautaire. De nombreux panels ont été animés en rapport avec le thème du forum, à savoir « Renforcer la santé communautaire pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle », a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans la journée d’hier, jeudi 25 avril 2024, des acteurs majeurs de la santé communautaire présents à ce forum ont animé des panels portant sur plusieurs thématiques essentielles. Parmi ces thématiques, figuraient le processus de mise en œuvre de la santé communautaire, le rôle crucial de celle-ci dans l’atteinte de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) en Guinée, ainsi que les perspectives des partenaires techniques et financiers (PTF) en termes de financement et d’appropriation de ce domaine vital.

Les discussions au cours de des panels animés au compte de la deuxième journée, ont été riches, réunissant des participants issus des institutions partenaires de la Guinée ainsi que des représentants des pays invités. L’objectif principal était d’échanger des expériences dans le domaine de la santé communautaire, de partager des stratégies efficaces et de proposer des solutions concrètes pour garantir aux populations de base l’accès à des soins de santé de qualité, de manière rapide et pérenne.

Au terme des panels et autres travaux réalisés par les différents groupes constitués à cet effet, des participants venus du Burkina Faso et du Rwanda ont exprimé leurs sentiments par rapport à la tenue de ce forum.

Docteur Albert Yaméogo, médecin, spécialiste en santé communautaire, cadre du Ministère de la Santé du Burkina Faso, se réjouit de sa participation à ce forum et explique le déroulement de la stratégie de la santé communautaire burkinabè.

Dr Albert Yameogo, medecin spécialiste en santé communautaire de Burkina

« Je profite de l’occasion pour remercier les organisateurs de ce forum et de nous avoir convié à cette importante activité. Nous avons été très content, très ravi de participer à ce forum et de partager l’expérience du Burkina Faso en matière de santé communautaire avec les autorités guinéennes et les professionnels de la santé de la Guinée. Comme on l’a dit, le Burkina Faso était invité, et en ce sens, nous pensons que nous avons été à la hauteur de ce qu’on nous demande parce qu’on a présenté l’expérience du Burkina Faso en expliquant comment le Burkina mène sa santé communautaire et comment nous pouvons également partager non seulement nos expériences mais également de l’expérience des autres pays dont la Guinée. Il faut dire que la santé du Burkina est d’abord un système de santé du district avec les trois niveaux : le niveau central, le niveau intermédiaire et le niveau périphérique. Voici le plan d’organisation des soins. Là-bas également, c’est trois niveaux que sont le niveau primaire, le niveau intermédiaire et le niveau tertiaire. Il faut dire que la santé communautaire se mène au niveau périphérique. Le Burkina Faso, nous avons à jour le système des agents à base communautaire. Ces agents de santé à base communautaire sont recrutés au nombre de deux personnes par village administratif. Et ces deux personnes se représentent par une femme et un homme. Donc, dans chaque village administratif du Burkina Faso, il existe  deux agents de santé à base communautaire. En plus de ces agents de santé à base communautaire, nous avons les agents de santé communautaire. Ce sont des fonctionnaires de l’Etat burkinabé qui sont affectés dans les villages pour animer les postes de santé communautaire. Ces agents de santé communautaire seront chargés de coordonner les activités des agents de santé à base communautaire et de transmettre de façon mensuelle les rapports au niveau des formations sanitaires et de là-bas maintenant, les rapports seront transmis au niveau des districts sanitaires ainsi de suite jusqu’au niveau central », a expliqué Dr Albert Yaméogo.

Même son de cloche du côté de la délégation du Rwanda. Dr Denys Ndangurura, professeur de santé communautaire, et madame Grâce Iliza, consultante en santé communautaire, ont largement expliqué les méthodes de réussite de leur pays en terme de santé communautaire.

Dr Denys Ndangurura, professeur de la santé communautaire au Rwanda

« Ça représente l’énergie du pays, ça représente le travail que le Rwanda a fait au niveau de la santé communautaire, ça représente le partenariat entre le Rwanda et la Guinée. On est là pour le moment à partager l’expérience du Rwanda avec la Guinée et les autres pays invités dans le cadre du développement et du renforcement du système de santé en général et de la santé communautaire en particulier. Échanger les expériences de mise œuvre de la politique du système de santé de nos différents pays respectifs. Cela a été possible au Rwanda, pourquoi pas au pays frère la Guinée ? Vous avez vu notre président ici en Guinée, Paul Kagamé, le président de la Guinée (le Général Mamadi Doumbouya) a été tant de fois à Kigali, c’est dans le cadre des relations bilatérales. On va continuer à supporter ce programme de la santé communautaire en collaborant avec le ministère de la santé de Guinée. On va échanger les expériences académiques, les expériences scientifiques, les expériences de mise en œuvre puisque le Rwanda a le programme depuis 30 ans. Le Rwanda a connu une autre stratégie du programme. C’est pour cela qu’on est là, on est des africains, on travaille pour les africains et puis, notre succès, ce n’est pas le succès du Rwanda, ce n’est pas le succès de Guinée. Pour le moment, on travaille pour les africains puisque les guinéens sont des frères et des sœurs. Nous sommes tous des africains. On va s’entraider entre professionnels de la santé. A cette occasion, ce que je peux dire comme conseil par rapport à ce programme de la santé communautaire en Guinée, c’est d’œuvrer pour la participation communautaire et puis et surtout mettre en avant la volonté politique. Parce que la volonté politique, c’est l’élément catalyseur pour la matérialisation du programme de la santé communautaire dans nos différents pays. C’est comme dans notre pays au Rwanda où le Président a participé véritablement au processus de la santé communautaire. C’est bien le Président de la République qui motive la décentralisation pour faciliter les activités de santé communautaire. Au Rwanda, on considère l’agent de la santé communautaire comme le docteur du village. C’est la raison pour laquelle, la volonté politique, la participation communautaire et l’implication des partenaires constitue des éléments cruciaux pour la réussite du programme », a indiqué Dr Denys Ndangurura.

A rappeler que la clôture de ce forum est prévue ce vendredi, 26 avril 2024.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: +224 622919225

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