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Les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit du mercredi au jeudi, 31 juillet 2025, ont causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants à Conakry. C’est le cas au secteur Lénoyah, relevant du quartier Simambossiya, dans la commune de Lambanyi. Quatre personnes d’une même famille y ont perdu la vie. Les eaux de pluie ont surpris la famille en plein sommeil, tuant la femme du propriétaire de la maison et emportant trois enfants, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le père de famille, Benjamin Kamano, enseignant de profession, très ému, explique ce qui s’est passé.

« Je suis malade depuis le 13 juillet. J’étais couché à l’hôpital. Je suis finalement revenu. Hier soir, j’ai veillé avec ma famille jusqu’à 22 heures. Comme il y avait des éclairs, j’ai dit que chacun n’a qu’à rentrer. Ma femme m’a dit qu’elle allait passer la nuit avec moi parce que je suis malade. Je lui ai dit non, aujourd’hui ça va mieux. Donc nous sommes restés comme ça. Lorsqu’il y a eu le bruit, la pluie, j’ai douté parce que d’habitude, quand il y a pluie, orage, bruit au ciel, je me déplace. Je prends mes enfants, je sors sur la véranda, en cas de problème, on peut se sauver. Mais cette fois-ci, le sommeil m’a pris parce que j’ai longtemps dormi. Brusquement comme ça, j’ai entendu les enfants pleurer. Du coup, je me suis levé. J’ai mis la main sur le matelas, c’était de l’eau. Les enfants pleuraient : “Papa, l’eau est rentrée ! Papa, l’eau est rentrée !”. Je me suis déplacé pour aller voir. Le mur est tombé sur madame. De l’autre côté, mes enfants étaient là-bas. Donc les enfants pleuraient. J’ai essayé de sortir pour aller sauver les enfants. Mais hélas, l’eau a bloqué ma porte parce que ma porte s’ouvre vers l’extérieur. Donc l’eau a bloqué ma porte. Je n’avais plus de possibilité de sortir. Tout d’un seul coup, là où étaient les enfants, j’ai entendu encore un bruit là-bas. C’est comme ça que la porte s’est déplacée. Le mur que l’eau a fait tomber, je suis monté sur le mur-là, je me suis accroché sur un pion. J’ai regardé, personne n’était là-bas maintenant. Les voisins étaient vers là-bas. Je suis allé chez monsieur Barry, je lui ai dit : “Je suis seul pour le moment, en tout cas, je n’ai pas vu ma famille.” M. Barry m’a dit : “Ah non, ce n’est pas la peine, ce n’est pas vrai ça.” Nous sommes allés, on a vu que là où était ma femme, moi je pensais qu’elle n’était pas tombée. Je viens maintenant, je trouve que tout est vide. J’ai dit que ma femme est décédée. Les voisins sont partis. Nous sommes allés, on a cherché, on a vu que ma femme, le mur est tombé sur elle. Et les enfants sont partis. Trois enfants », a-t-il témoigné.
Poursuivant, Benjamin Kamano affirme que les enfants portés disparus sont tous des enfants adoptés, et qu’un seul corps a été retrouvé. « Je ne sais pas quoi faire. Ma femme s’appelle Maciré Kamano. Elle avait des enfants. Ce sont des enfants que nous avons en hébergement. La première, c’est Maciré. Ils s’appellent tous Maciré parce que ce sont les homonymes de ma femme. Il y a Maciré Kamano et Maciré Soumah. Ce sont les deux enfants, plus Natoma, la fille de mon frère qui est au village. Natoma peut avoir quelque chose comme 17 ans. Maciré Soumah a quelque chose comme 5 ans. Maintenant, la dernière, la benjamine, a au moins trois ans et quelques. On me dit qu’il y a un corps qui a été retrouvé, la grande, celle qui a 17 ans et quelques. Les deux autres, on les cherche ».
En outre, monsieur Kamano lance un appel à l’aide. « Vous savez, quand il y a un problème comme ça, on est troublé. J’appelle les bonnes volontés, ceux qui ont vraiment pitié, à venir au secours. Parce que là où je suis comme ça, le matériel est parti, le bâtiment est à terre. Mais je regrette pour mes enfants, parce que rien n’est plus cher que l’âme. Même la chemise que vous voyez comme ça, ce n’est pas ma chemise, c’est quelqu’un qui me l’a donnée. C’est comme ça que je suis sorti, et l’eau m’avait pris jusqu’à la gorge. Il a fallu que je me cramponne à un mur là-bas pour que moi aussi je sois sauvé. Sinon, on allait tous partir. J’appelle les autorités, parce que je suis guinéen, je travaille, et quand on a un problème, on ne peut seulement appeler que l’État. C’est tout, je n’ai rien d’autre à dire ».
Pour sa part, Kamano Kaba, une autre victime, pointe du doigt les constructions anarchiques.

« Hier, aux environs de 23 heures, il y a eu une forte pluie ici. Là où on était logé, en haut là-bas, une dame est venue taper à notre porte. On est sorti, et on a vu que l’eau montait. Là-bas, derrière, il y a un caniveau. Le caniveau de Limania et celui de l’église se rejoignent à un même point. C’est à ce niveau que l’eau se croise et cause des débordements. C’est cette même eau qui a tout bousculé ici. C’est aussi cette maison-là qui a percuté l’autre, et le mur s’est écroulé sur la maison voisine. C’est de là que les quatre morts ont été retrouvés. Mais pour vous dire la vérité, avec la façon dont l’eau coulait hier nuit, il était impossible de sauver quelqu’un. Pourquoi ? Parce que même si tu essaies de sauver quelqu’un, toi-même tu te retrouves en danger. C’est ça qui a causé tous ces dégâts. Concernant les constructions, nous devons désormais réfléchir à comment nous construisons. Parce que l’eau aussi a ses droits. Elle suit son chemin. Et si nous, on ne respecte pas cela, c’est nous qui en souffrons. On ne peut pas bloquer le passage de l’eau. Si on ne fait pas attention, on perd nos vies et nos biens. Quand on bloque les caniveaux ou qu’on construit mal, c’est nous qui perdons. Aujourd’hui, les personnes qui sont mortes, c’est l’eau qui les a emportées. Il faut qu’on fasse très attention, surtout quand on construit au bord des caniveaux », a-t-il lancé.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 624 69 33 33
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