Décongestion du Port de Conakry: le plan d’urgence de sortie de crise présenté à la communauté portuaire

il y a 2 heures 16
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Face à la nécessité urgente de décongestionner le Port autonome de Conakry, les autorités portuaires multiplient les actions et les initiatives. Ce jeudi 6 novembre 2025, une nouvelle rencontre a regroupé les acteurs de la communauté portuaire, dans un réceptif hôtelier de la capitale.

Au centre des discussions, la présentation du plan d’urgence de sortie de crise, mis en œuvre depuis le 24 octobre dernier. L’objectif était de faire le point sur ce plan d’urgence, échanger des idées afin d’enrichir ses dispositifs et de mieux cerner d’autres aspects non encore pris en compte.

« Au cours de cette rencontre de la communauté portuaire, le plan d’urgence de sortie de crise mis en œuvre depuis le 24 octobre a été présenté à nos partenaires, que nous avons également écoutés pour voir s’il n’y a pas d’autres parties qui nécessitent une attention particulière que nous n’avions pas bien saisie. (…). Oui, ce plan permettra de décongestionner le port. Vous pouvez déjà constater des améliorations très poussées sur le terrain, et nous avons quelques difficultés que nous avons énumérées, parce qu’il faut le préciser, chacun joue un rôle dans ce circuit. C’est un circuit très, très occupé, où il y a beaucoup de parties prenantes, beaucoup de partenaires », a expliqué Mamadou Biro Diallo, directeur général du Port autonome de Conakry.

Pour rendre ce plan plus efficace qu’il ne l’est et, à long terme, parvenir à la décongestion pérenne du port, des efforts conjugués sont actuellement déployés. Un espace a été identifié pour le stockage temporaire des conteneurs, et de nouveaux équipements ont également été mis à disposition par les partenaires.

« Maintenant, le défi à venir, c’est la saison des pluies, par exemple, dont on est sorti. C’est comment s’organiser dans le futur pour que, pendant la saison des pluies, comme il pleut beaucoup en Guinée, on puisse réduire le nombre de denrées qui ne sont pas déchargeables sous la pluie. Donc, on a échangé aujourd’hui pour justement encourager nos partenaires à avoir des solutions, à amener ces denrées un peu plus tôt et à essayer d’éviter la fenêtre de la période des pluies », a ajouté le directeur.

Pour contribuer efficacement à la mise en œuvre de ce plan d’urgence, Conakry Terminal a fait venir de nouvelles machines. Selon le directeur de la société, Emmanuel Masson, la congestion du Port de Conakry n’est pas liée à un manque de moyens. Il explique plutôt que, depuis deux ans, « le trafic et l’activité au terminal à conteneurs ont augmenté beaucoup plus rapidement que les années précédentes ».

« En gros, on voit que la politique économique qui est menée actuellement porte des fruits qui sont au-delà de nos espérances. Le fait d’avoir réparé les réseaux routiers, d’avoir connecté toutes les grandes villes de province de la Guinée au port de Conakry fait que la zone d’activité, la zone d’intérêt du port, qui était avant, jusqu’à il y a trois ans, disons le Grand Conakry et puis la zone bauxite autour de Boffa et Kamsar, maintenant, le port, c’est le port de l’entièreté du pays. Donc, on a un bassin de population qui est passé de 3 millions d’habitants à toute la Guinée, donc plus de 15 millions de personnes, et forcément, ça génère des flux d’activité très, très importants », a-t-il expliqué.

Plus loin, Emmanuel Masson est revenu sur les efforts inlassables que sa société déploie dans le cadre de ce plan d’urgence, au nombre desquels il a cité le recrutement de personnels additionnels.

« On fait venir des moyens complémentaires. On a fait venir, il y a deux ans, un portique supplémentaire pour accélérer les opérations au quai 12 ; on a fait venir, le mois dernier, une grue supplémentaire pour accélérer les opérations au quai 10 ; on a fait venir des machines, on a fait venir des camions, on a fait venir beaucoup de choses ; on a recruté des hommes, on a recruté des chauffeurs pour conduire nos camions, on a recruté des chauffeurs pour conduire nos engins. On a créé beaucoup d’emplois et on s’attache à continuer tous ces efforts pour pouvoir résoudre et nous adapter à une situation de demande sans cesse plus importante. (…). Une fois qu’on en aura fini avec les plans d’urgence, il faut que ça devienne normal de pouvoir passer de 25 000 conteneurs, comme on le faisait il y a deux ans au port, à 40 000 conteneurs, comme on doit le faire aujourd’hui », a-t-il indiqué.

Pour maintenir à long terme une meilleure efficacité du Port de Conakry et consolider les acquis du plan d’urgence, toutes les parties impliquées se sont engagées à jouer pleinement leur rôle. Cela nécessite un investissement constant de la part de chacun.

Du côté d’Alport Conakry, le directeur général adjoint, Ousmane Savané, a profité de cette rencontre d’échanges pour réaffirmer l’engagement de sa société à « continuer à faire des efforts pour répondre aux besoins de l’économie ». Il s’est également dit rassuré que les prévisions du plan d’urgence permettront « d’augmenter la capacité du Port de Conakry ».

« Chacun se met dans la logique, dans la dynamique de ce plan d’urgence pour accélérer tout cela, avec le soutien de l’autorité portuaire. Nous pensons que nous allons sortir vite de cette crise. Nous sommes aujourd’hui la deuxième économie du pays. C’était une croissance qui n’avait pas été prévue ; 35 % de croissance dans un port n’est jamais prévisible. Aucun expert portuaire ne pourrait prévoir cela », a-t-il ajouté.

Au cours des échanges autour de ce plan d’urgence, plusieurs acteurs, notamment des opérateurs économiques et d’autres parties prenantes, ont exprimé leurs préoccupations. Dans un climat d’échanges francs et constructifs, ces préoccupations ont été prises en compte, et les participants sont repartis satisfaits.

MohamedNana BANGOURA

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