Fin du mois saint de Ramadan: tout savoir sur la Zakât al-Fitr

MChaque année, à l’occasion de la fin du mois de Ramadan, les musulmans du monde entier s’acquittent de la Zakât al-Fitr, aumône incontournable pour chaque croyant, qui constitue une obligation religieuse. Son but est de venir en aide aux plus démunis ou aux pauvres, afin de permettre une fête de l’Aïd empreinte de partage et d’entraide. La Zakât al-Fitr a également une fonction purificatrice pour le jeûneur, en effaçant ses mauvaises paroles et ses actions impures commises durant le mois de Ramadan.

La Zakât al-Fitr doit être versée avant la prière de l’Aïd al-Fitr, et peut être donnée jusqu’à deux jours avant celle-ci. En dehors de cette obligation, il est recommandé aux musulmans de prononcer et d’effectuer la prière de l’Aïd al-Fitr. Le vendredi 28 mars 2025, dans toutes les mosquées, le sermon du vendredi a porté sur la Zakât al-Fitr.

À la mosquée Saoudi, située dans le quartier Nassouroulaye, l’imam du jour, Oustage Mohamas Samba, a rappelé, tout au long de son sermon, ce qu’est la Zakât al-Fitr, qui doit la donner, à quel moment elle doit être versée, qui est éligible pour la recevoir, ainsi que les situations dans lesquelles la Zakât al-Fitr ne peut plus être considérée comme telle, mais devient simplement une aumône.

 La Zakât al-Fitr

Il convient de rappeler que le prophète Muhammad (Paix et Bénédictions sur lui) a demandé aux musulmans de donner la Zakât al-Fitr, qui se mesure par « un Saa' », une unité de volume. Il est recommandé de donner un Saa’ de dattes, un Saa’ de blé ou un Saa’ d’un autre aliment couramment consommé dans votre localité. En Guinée, par exemple, on peut donner du riz, du fonio ou du maïs, etc… Pour s’acquitter de cette obligation, le musulman doit la verser pour les personnes dont il a la charge, que ce soit en dehors du mois de Ramadan ou pendant celui-ci, en commençant par lui-même (qu’il soit esclave, enfant, femme, personne âgée ou travailleur). Il est recommandé de donner un Saa’ pour chaque individu concerné.

Le prophète Muhammad (Paix et Bénédictions sur lui) a recommandé de donner un Saa’ d’aliment consommé localement. Certains savants affirment qu’il est possible de donner de l’argent, mais le Prophète a lui-même donné des aliments, et c’est également ce que ses successeurs ont fait. En Guinée, nous suivons cette recommandation, car il y a des pauvres qui sont éligibles pour recevoir la Zakât al-Fitr. Si l’on donne la Zakât al-Fitr à quelqu’un sans avoir pris contact avec lui, cette action ne sera pas prise en compte.

De nos jours, dans certains pays, il est difficile, voire impossible, de trouver une personne éligible pour recevoir la Zakât al-Fitr, pour diverses raisons. Les savants disent qu’il est alors possible de donner de l’argent. Dans certains pays, où il est difficile de trouver des aliments ou même de savoir où on peut en trouver, il est permis de donner de l’argent. Toutefois, il faut être conscient qu’en agissant ainsi, on ne respecte pas pleinement les recommandations de la Sunna. Prenons l’exemple d’un malade qui se rend dans une pharmacie pour acheter un médicament, mais le pharmacien lui propose un autre produit qui joue le même rôle. Bien que ce produit puisse soigner la maladie, le malade serait probablement mécontent de l’acheter.

En Guinée, la Zakât al-Fitr est estimée, pour l’année 2025, à 16 250 francs guinéens, selon les chefs religieux. Les Guinéens de l’étranger, qui ne peuvent pas trouver d’aliments pour la Zakât al-Fitr ou des personnes pour la recevoir, peuvent donner cette somme de 16 250 GNF par personne.

Tout musulman dont les dépenses journalières, le jour de l’Aïd al-Fitr, sont couvertes et qui dispose d’un excédent est tenu de donner la Zakât al-Fitr. Une erreur fréquente chez certains consiste à utiliser leur argent pour acheter des vêtements et autres articles, tout en oubliant complètement de réserver une part pour la Zakât al-Fitr. Cette aumône est due une seule fois par an, alors que vêtir son enfant et le nourrir sont des actes quotidiens. Ne manquons donc pas cette occasion importante.

À quel moment donner la zakât al Fitr ?

Il est recommandé de sortir la Zakât al-Fitr dès l’apparition de la lune de Chawal, car, une fois la lune apparue, cela devient une obligation. Il est permis de donner la Zakât al-Fitr jusqu’à deux jours avant la fête de l’Aïd al-Fitr. Si vous savez qu’il y a un pauvre éligible pour la recevoir mais qu’il habite loin, il est permis de lui transmettre la Zakât al-Fitr deux jours avant la fête. Si, par manque de temps, l’heure de la prière approche et que vous n’avez pas encore effectué ce don, il est conseillé de remettre la Zakât à un proche éligible. Il est impératif de ne pas garder la Zakât al-Fitr chez soi.

Toute personne qui retarde la remise de sa Zakât al-Fitr jusqu’à la prière de l’Aïd al-Fitr doit savoir que cette Zakât ne sera pas acceptée comme telle. Si elle est donnée après l’Aïd al-Fitr, elle sera considérée comme une simple aumône et non comme une Zakât al-Fitr. Le prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) a indiqué que dans ce cas, le don sera pris en compte comme une aumône, mais non comme une Zakât. Cela démontre l’importance de ne pas négliger cette obligation.

Deux catégories de personnes sont éligibles pour recevoir la Zakât al-Fitr : les personnes en situation de précarité et les pauvres. Parmi elles, on trouve ceux qui mendient, ainsi que des personnes pauvres qui, malgré leur situation difficile, ne demandent pas d’aide. Elles passent parfois inaperçues, mais peinent à joindre les deux bouts.