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Réunis ce jeudi 10 juillet 2025 à Conakry, les acteurs de la surveillance sanitaire et de la riposte aux épidémies ont pris part à la traditionnelle réunion hebdomadaire d’information épidémiologique, sous la coordination de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS). Cette rencontre permet de faire le point sur l’évolution des maladies dans le pays et de coordonner les prochaines interventions.
Au sortir de cette réunion, le Directeur Général de l’ANSS, Dr Sory Condé a alerté sur la présence de sept (7) épidémies actives en Guinée, dont la Mpox, la diphtérie, la poliomyélite, la rage humaine, la COVID-19 et la fièvre de Lassa. “ Parmi cette liste de maladies épidémiques qui sont actuellement à l’origine des flambées que nous enregistrons, c’est la Mpox qui est la dernière en date. Celle-là est partie de la Sierra Leone. Grâce à l’ouverture de la mer que nous avons avec ce pays, malheureusement, nous avons eu des cas importés. Des personnes venues de la Sierra Leone ont été en contact avec des habitants de Conakry. Et de là, nous avons de plus en plus de cas détectés à Conakry et dans les environs », a-t-il précisé.
En plus de la Mpox, la diphtérie reste une préoccupation majeure pour les autorités sanitaires. Selon le le directeur général de l’ANSS, cette maladie infantile, qui s’attaque aux voies respiratoires, évolue rapidement et peut-être mortelle, surtout chez les enfants. « La diphtérie qui est aujourd’hui la deuxième épidémie qui nous préoccupe. Parce que c’est une maladie infantile qui tue plus rapidement les enfants. Parce que ça vient provoquer des problèmes respiratoires »
Concernant la Mpox, la situation reste sous contrôle mais exige selon l’ANSS une vigilance continue « Si je prends la Mpox, aujourd’hui, depuis le début du mois de juin, date de détection des premiers cas dans notre pays cette année, nous sommes à 112 cas confirmés. Nous avons une vingtaine, 26 qui sont sortis comme guéris des centres de traitement. Aucun des cas confirmés n’est décédé, donc il y a zéro décès lié à la Mpox dans nos centres de traitement », a-t-il déclaré avant de se féliciter de cette prise en charge réussie. Cependant, il a souligné l’importance de maintenir le rythme. « Les efforts se poursuivent pour maintenir la cadence afin que nous puissions de plus en plus permettre aux gens de recouvrer leur santé, mais également jouer sur la détection précoce », a-t-il expliqué.
Pour faire forcer cette stratégie, l’ANSS mise sur la mobilisation communautaire. « C’est ce qui fait que notre département de communication, avec les autres départements, met les bouchées doubles pour organiser les assises communautaires avec les délégations spéciales des communes de la ville de Conakry. C’est là où il y a la majorité des cas, pour leur permettre d’être informés, aussi d’informer la population de leur commune, pour que nous puissions ensemble extraire tous les cas de Mpox de la communauté, les isoler et les prendre en charge », a-t-il souligné.
Même si pour l’instant la situation reste maîtrisée, les autorités sanitaires restent prudent face à la nature de la maladie. Dr Sory Condé a tenu à préciser la spécificité du variants actuellement en circulation en Guinée. « C’est pas mal d’attirer et détecter à temps, cette maladie, il y a différents variants, qu’on appelle CLAD, dans le cas spécifique de la Mpox. Ce qui se vit chez nous, c’est le 2B, le CLAD 2B. La spécificité de ce CLAD 2B, c’est une létalité inférieure à 1 %. Ça sous-entend que 600 personnes contractent la maladie. Si ça tue beaucoup, c’est une personne sur 100. Mais pour le moment, dans notre pays, on n’a pas enregistré de décès parmi les personnes testées positives ».
Cependant il met en garde contre le risque élevé de transmission. « Son pouvoir de contagiosité est très élevé. Donc, ça se transmet très facilement, très rapidement, malgré que ça ne tue pas beaucoup », a-t-il souligné, avant de souligner que certains personnes sont plus à risque que d’autres. « Il y a quand même des couches à risque de développer les formes graves qui peuvent en mourir. Ce sont des personnes qui présentent un état d’immunodéficience, dont l’organisme souffre d’autres problèmes en termes de comorbidité : les personnes vivant avec le VIH/SIDA, avec la tuberculose, et d’autres maladies… Pour le moment, on n’en a pas dans notre porte, mais ce sont des possibilités qui peuvent survenir et augmenter le risque de décès ».
Pour faire face à l’épidémie de Mpox et aux autres épidémies en circulation, le directeur général de l’ANSS a souligné que tous les dispositifs d’alerte et de riposte sont Mobil à travers le pays. « Tous nos dispositifs de terrain sont activés depuis longtemps. Nous avons des équipes d’alerte et de réponse dans chaque commune, préfecture et région, ainsi que des centres de traitement équipés pour isoler et diagnostiquer les cas suspects. À cela s’ajoutent nos centres d’opérations d’urgence et les équipes de contrôle sanitaire postées aux frontières, notamment avec la Sierra Leone et le Libéria », a-t-il expliqué.
Dr Sory Condé a aussi évoqué des difficultés sur le terrain. « Actuellement, chaque préfecture mène des investigations selon sa situation épidémiologique : Mpox à Conakry, diphtérie à Siguiri, polio à Kankan, rougeole ailleurs… Mais nos équipes font face à des rumeurs infondées qui freinent les interventions. Il est donc crucial de renforcer la communication de proximité pour gagner la confiance des populations. À cela s’ajoutent les difficultés liées à la rareté des ressources. Avec cinq épidémies actives, il faut mobiliser des moyens humains, logistiques et financiers pour chaque situation », a-t-il indiqué.
Pour conclure, il a lancé un appel à la responsabilité collective des citoyens face aux épidémies tout en insistant sur l’importance de la collaboration entre les autorités sanitaires et les populations.
L’article Épidémies en Guinée : L’ANSS alerte sur sept foyers actifs, dont la Mpox et la diphtérie est apparu en premier sur Actuguinee.org.