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A mesure que le compte à rebours sur la fin du chronogramme de la transition, initialement annoncée pour le 31 décembre 2024, s’égrène, le ton monte entre la junte et les forces vives. Dans ce mano à mano à l’issue incertaine, les deux camps jouent à se faire peur, à travers des déclarations sur fond de surenchère politique.
Ainsi face aux velléités de glissement de calendrier, dont le Conseil national pour le rassemblement et le développement (CNRD) ne fait plus mystère, les forces vives, comme une réponse du berger à la bergère, se sont fendues récemment d’une déclaration pour réitérer leur refus d’accepter tout prolongement de la transition au-delà du 31 décembre.
L’épreuve de force a pris d’ailleurs des airs d’une bataille sémantique. Avec un pouvoir qui préfère dorénavant parler de refondation en lieu et place de transition. Tout en mettant en exergue son tropisme pour l’exploitation de la mine de fer du Simandou.
Une parade qui prend de court les observateurs les plus futés. Quand on sait que dans la charte, la refondation figure parmi les rouages du mécanisme de la transition. Il y a de quoi en perdre son latin.
Craignant sans doute que ce changement de paradigme ne tire davantage en longueur, la zone grise dans laquelle le pays se trouve la Guinée depuis la chute d’Alpha Condé le 05 septembre 2021, l’opposition a décidé tout simplement de renier la junte.
De quoi faire pouffer de rire les détracteurs des forces vives, qui qualifient cette posture de stratégie du coup de menton. Car pour eux, la junte serait en position de force dans ce qui s’apparente comme une confrontation entre David et Goliath. L’absence des principaux leaders de l’opposition constituant à leurs yeux un handicap certain. Et que forte de cette bonne fortune, elle ne ferait que d’une bouchée, quiconque se hasarderait à marcher sur ses plates-bandes.
Ceux qui ne voient plus le CNRD en peinture rétorquent cependant, qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
L’un dans l’autre, c’est le lieu d’inviter le CNRD et les forces vives à se départir de leur égotisme pour aplanir leurs divergences. Car personne n’a intérêt à ce que la cité s’embrase. Il revient surtout au régime d’arrêter son char, en lâchant du lest. Tout en prenant en compte les questions cruciales des droits humains. Afin que cette atmosphère de peur sur la ville puisse s’estomper à la grande satisfaction des populations.
Le cas échéant, c’est le peuple qui risque de trinquer, à la place de l’establishment.