Situation des enseignants contractuels : Michel Pépé souligne le rôle déterminant du président et du PM

il y a 4 heures 21
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Le système éducatif guinéen est confronté à un déficit criants d’enseignants, estimé à environ 18 000, selon les chiffres du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (MEPU-A).

Déterminés à intégrer la fonction publique pour pallier ce manque, les enseignants contractuels d’État ont récemment été reçus par le ministre Jean Paul Cedy afin de plaider leur cause auprès des autorités.

Ce dossier, devenu une véritable patate chaude entre les mains du MEPU-A et de l’Intersyndicale de l’Éducation (FSPE-SLECG-SNE), a conduit cette dernière à clarifier les responsabilités de chaque entité. Par la voix de Michel Pépé Balamou, l’Intersyndicale a souligné que la résolution de ce problème exige une volonté politique manifeste du gouvernement.

« Il faut une réelle volonté politique du gouvernement. Et cela passe par l’implication personnelle du président de la République et du premier ministre qui, à leur tour, pourraient donner des instructions aux quatre Ministères concernés par ce dossier. Il s’agit notamment du Ministère du Travail et de la Fonction publique qui recrute, du Ministère du Budget qui assure la prise en charge financière, ainsi que des Ministères de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation qui les emploient sur le terrain », a-t-il déclaré lors d’un entretien qu’il a accordé à notre rédaction.

Le secrétaire général du SNE a noté que le ministre de l’Enseignement Pré-universitaire a utilisé un langage diplomatique en promettant de plaider la cause de ces jeunes contractuels.

« Son département ministériel n’a aucune compétence pour recruter un enseignant. Il peut cependant formuler une demande, en termes de besoins estimatifs, pour absorber le déficit d’enseignants dans les établissements scolaires relevant de sa compétence juridictionnelle et administrative », a-t-il ajouté.

Ce déficit de 18 000 enseignants dans les établissements constitue une violation des engagements internationaux auxquels la République de Guinée a librement souscrit. Et ce manque, précise-t-il, accentue les disparités et les inégalités sociales au sein même du système éducatif guinéen.

« Des écoles rurales sont fermées faute d’enseignants, exposant les élèves au phénomène récurrent du décrochage scolaire et à diverses formes de déviances sociales. Celles qui restent ouvertes ont des cycles incomplets, avec des classes multigrades et des enseignants qui dispensent parfois quatre à cinq matières sans disposer de compétences didactiques ou pédagogiques adéquates, et sans formation initiale ni continue », a-t-il révélé.

Pour remédier à cela, Michel Pépé estime que le recrutement des enseignants contractuels communaux non retenus à l’issue de l’évaluation en pratique de classe est un impératif catégorique non négociable pour un Gouvernement qui fait de l’éducation sa priorité.

« Revaloriser le capital humain, c’est contribuer à transformer les immenses ressources naturelles dont dispose la Guinée en opportunité de développement, de croissance économique et de partage de la prospérité », a-t-il dit.

Cet autre recrutement, s’il devait être entamé, Michel Pépé Balamou pense qu’il devrait commencer par les enseignants contractuels communaux non retenus à l’issue de l’évaluation en pratique de classe.

Alhassane Fofana

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