Entre résignation et espoir : « la quête d’une Guinée plus vertueuse au cœur d’un système défaillant » (Abdoul Sacko)

Dans une réflexion poignante sur la gouvernance guinéenne, le Coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée, a dénoncé un système où l’accumulation de biens matériels prime sur l’éthique, l’intégrité et le service public. Pour  cet acteur de la société civile guinéenne, les courses aux responsabilités institutionnelles, économiques et administratives se font sans vision ni mérite, au détriment du bien-être collectif et des valeurs fondamentales. Dans un écrit qu’il a fait parvenir à Mediaguinee.com, il dit toute son inquiétude face à l’évolution de la gouvernance actuelle du pays.

Dans un contexte où la réussite individuelle semble être exclusivement mesurée par l’accumulation de biens matériels et financiers pense Abdoul Sacko, les dérives de la gestion publique prennent une tournure inquiétante. Selon lui, ce système fait fi des principes de moralité, d’intégrité et de compétence qui devraient pourtant guider toute action publique.

« La quête de pouvoir et de responsabilités dans les sphères institutionnelles, économiques et administratives est aujourd’hui marquée par des luttes acharnées, mais dénuées de toute vision de service à la nation. Ces courses effrénées, qui ignorent les mérites et les qualifications nécessaires, sont motivées par des intérêts purement personnels et matériels. Le risque est grand de voir des responsables publics confondre l’État avec leur propre bien-être, détournant les ressources publiques à des fins privées », a-t-il déclaré.

Dans ce climat de gouvernance défaillante, poursuit-il, et où la cupidité semble l’emporter sur les principes de vertu, un phénomène préoccupant se déploie : l’esprit de mendicité. « Ce dernier n’épargne aucune couche de la société et transforme les aspirations des citoyens en une quête sans fin de biens matériels au détriment du progrès durable et du bien-être collectif », a dit Abdoul Sacko, et de continuer : « Dans cet environnement, les hommes de vertu sont de plus en plus marginalisés, résignés face à la montée de la propagande et à la corruption systémique ».

Cependant, malgré cette ambiance délétère, estime cet acteur de la société civile, « quelques citoyens refusent de se laisser emporter par le découragement. Ils continuent de croire en une Guinée des vertus, où l’intérêt collectif et le bien-être des générations futures sont des priorités. Ils portent l’espoir d’une gouvernance saine et responsable, capable de restaurer la confiance et de redonner à la nation ses valeurs fondamentales ».

Le système guinéen rongé par des intérêts égoïstes, selon Sacko, est sur le point d’imploser sous la pression de luttes internes. Les affrontements de clans, dira-t-il plus loin, qui semblent inévitables, risquent de conduire à la démolition du système actuel. Cependant, Abdoul Sacko en appelle à un changement de mentalité, soulignant qu’une transformation de la société et de la gouvernance guinéenne passe nécessairement par un changement de paradigme : « Changer de mentalité pour changer de paradigme en Guinée ».

Sâa Robert Koundouno 

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