« En démocratie, c’est le peuple qui décide, pas un serment, aussi solennel soit-il » : Réponse aux 7 objections contre la candidature de Mamadi Doumbouya (Par Cheick Tidiane Traoré)

il y a 17 heures 72
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Suite à la lecture ce matin Courrier Régional des 7 raisons fondamentales opposables à la candidature de Mamadi DOUMBOUYA (Par Ibrahima DIALLO – FNDC), je vous propose une réponse rationnelle, point par point, aux 7 raisons fondamentales opposées à la candidature de Mamadi Doumbouya :

1. L’argument du renversement d’Alpha Condé et la promesse d’un retour à l’ordre constitutionnel

Réponse rationnelle :
Le rétablissement de l’ordre constitutionnel, promis en 2021, ne signifie pas l’exclusion perpétuelle de toute ambition politique de celui qui a conduit la transition. La mission initiale était de corriger une dérive et d’ouvrir une nouvelle ère. Une fois une nouvelle Constitution adoptée, dans un cadre libre et démocratique, toute candidature, y compris celle de Mamadi Doumbouya, relèvera de la souveraineté populaire. Revenir à l’ordre constitutionnel ne veut pas dire s’interdire de participer à cet ordre une fois rétabli.

2. L’argument de l’engagement personnel de ne pas se porter candidat

Réponse rationnelle :
Un engagement pris dans un contexte donné peut être reconsidéré si les circonstances politiques, sociales ou historiques évoluent, notamment si une majorité du peuple appelle à une continuité. De plus, aucun engagement personnel ne saurait être supérieur à la volonté souveraine du peuple. En démocratie, c’est le peuple qui décide, pas un serment, aussi solennel soit-il. La responsabilité politique consiste aussi à répondre aux attentes collectives quand elles deviennent claires.

3. L’argument de l’inscription de cet engagement dans la Charte de la Transition

Réponse rationnelle :
La Charte de la Transition est un document temporaire, non équivalent à une Constitution. Elle est appelée à disparaître à l’issue du processus de refondation. Par conséquent, les restrictions qu’elle contient ne peuvent lier indéfiniment des citoyens ou dirigeants. Une fois la transition terminée et une nouvelle légalité établie, c’est cette dernière qui s’impose. La Charte n’a pas pour vocation à restreindre les droits politiques dans un contexte post-transition.

4. L’argument selon lequel la candidature de Doumbouya décrédibiliserait la nouvelle Constitution

Réponse rationnelle :
Ce n’est pas une candidature qui menace une Constitution, mais l’absence de transparence dans le processus politique. Si les règles sont claires, les institutions fortes, et les élections libres, alors toute candidature est une manifestation de la démocratie. Interdire une candidature parce qu’elle dérange ou suscite des débats est antidémocratique. Ce n’est pas le texte qui est fragilisé, mais la volonté de limiter les choix du peuple.

5. L’argument moral et culturel de la parole donnée

Réponse rationnelle :
Nos cultures valorisent la parole donnée, mais elles valorisent aussi l’honnêteté, la loyauté envers le peuple, et la capacité à répondre à l’appel de l’intérêt supérieur. Tenir une promesse au détriment du pays, ce n’est pas être digne, c’est être rigide. De nombreux leaders à travers l’histoire ont été amenés à reconsidérer des positions, non par manque d’éthique, mais par devoir. Ce n’est pas le reniement qui est fautif, c’est l’intention derrière ce revirement qui doit être jugée.

6. L’argument du risque de perdre la confiance du peuple

Réponse rationnelle :
La confiance du peuple ne se gagne pas uniquement par la parole, mais par les résultats : stabilité, réformes, développement, cohésion sociale. Si Mamadi Doumbouya inspire la confiance par ses actes et que le peuple l’exprime dans les urnes, alors il n’y a pas de trahison. Au contraire, ce serait une validation. Il ne s’agit pas d’imposer une candidature, mais de ne pas l’interdire injustement. La confiance repose sur le libre arbitre du peuple, pas sur des engagements figés.

7. L’argument du précédent dangereux (Dadis, Alpha Condé)

Réponse rationnelle :
Comparer Mamadi Doumbouya à Dadis Camara ou Alpha Condé est un raccourci historique risqué. Chaque contexte est unique. Doumbouya n’a pas modifié la Constitution pour se maintenir, ni tenté de confisquer le pouvoir en force. S’il venait à se présenter dans un cadre légal, transparent, et sous contrôle populaire, cela ne relèverait ni du putsch électoral ni de l’usurpation. C’est précisément en respectant les mécanismes démocratiques qu’on évite les dérives du passé.

Empêcher une candidature sur la base d’un engagement pris dans un contexte transitoire, c’est faire primer un accord moral sur la souveraineté du peuple. Or, en démocratie, le dernier mot revient toujours au peuple. Il ne s’agit pas de forcer la candidature de Mamadi Doumbouya, mais de ne pas en faire un interdit absolu si le peuple veut l’entendre, le juger et, éventuellement, lui confier un nouveau mandat dans la légalité républicaine.

Que Dieu protège la Guinée et bénisse les Guinéens.

Honorable Cheick Tidiane TRAORE
Secrétaire Exécutif National de la Synergie GMD25

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