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Alors que le général Oligui Nguema vient d’organiser une élection présidentielle au Gabon, moins de deux ans après son coup d’État le 30 août 2023, la transition guinéenne s’enlise dans les promesses non tenues. Malgré l’absence d’instabilité sécuritaire contrairement aux pays de l’AES, la Guinée peine toujours à se doter d’une nouvelle Constitution. Que cache ce retard ? Une volonté politique à géométrie variable ?
Sans verser dans l’éloge d’un pouvoir militaire, le cas du Gabon mérite qu’on s’y attarde. Moins de deux ans après son coup d’État, le général Oligui Nguema a tenu parole en organisant l’élection présidentielle. Pendant ce temps, en Guinée, près de quatre ans après sa prise de pouvoir, le général Mamadi Doumbouya peine encore à offrir une perspective claire de retour à l’ordre constitutionnel. Une leçon de volonté politique.
Loin de toute idée d’encourager une quelconque candidature, la leçon de volonté politique dont il est question réside dans l’organisation rapide du retour à l’ordre constitutionnel.
Au Gabon, c’est chose faite. Le président de la transition n’a certes pas respecté son engagement de ne pas se présenter, mais il a sorti ses compatriotes de l’angoisse d’une transition militaire sans fin.
Pendant ce temps, son homologue guinéen, dont la candidature ne fait l’ombre d’aucun doute, peine à élaborer la nouvelle Constitution après près de quatre ans d’exercice du pouvoir.
Pourquoi ne pas opposer la même leçon aux putschistes maliens, burkinabè ou nigériens ? Tout simplement parce que ces derniers dirigent des pays confrontés à une situation sécuritaire complexe liée au terrorisme.
Contrairement à ces pays sahéliens, la Guinée n’est confrontée à aucune insécurité majeure, ce qui aurait pu, sans doute, faciliter la tenue d’un scrutin dans des délais jugés raisonnables, si toutefois il y avait une réelle volonté des autorités de la transition.
Malgré les nombreuses annonces des autorités, notamment l’organisation d’un référendum prévu pour le 21 septembre 2025 et le lancement du recensement électoral depuis le 15 avril, aucune véritable volonté politique ne transparaît pour aller vers un retour à l’ordre constitutionnel.
Le MATD a annoncé avoir réceptionné seulement 6 000 kits pour l’ensemble du territoire national. Sur le terrain, notamment dans la commune de Sonfonia, seuls 15 kits sur les 119 attendus ont été reçus par la délégation spéciale, alors que la commune compte une vingtaine de quartiers.
À peine lancé, le recensement électoral est déjà confronté à des obstacles majeurs, en particulier l’insuffisance des kits d’enrôlement. À cette allure, l’opération risque de ne pas produire les résultats escomptés dans les délais prévus.
Face à cette situation, l’incertitude demeure quant à la capacité des autorités de la transition à honorer l’engagement du général Mamadi Doumbouya de conduire le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel en 2025.
L’article Edito : Oligui passe à l’élection, Doumbouya, lui, repousse la Constitution! est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.