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Le diabète est une maladie chronique qui touche de nos jours un nombre croissant de personnes. Il est l’une des principales causes de mortalité dans le monde, y compris en Guinée. Pour en savoir davantage sur cette pathologie, autrement appelée « maladie du sucre », notre rédaction a rencontré, le lundi 14 juillet 2025, le diabétologue Pr. Amadou Kaké, coordinateur national du Programme de lutte contre les maladies non transmissibles au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Avec lui, nous avons abordé la définition, les symptômes, les causes et le traitement du diabète. Interview…
Mediaguinee : Pr. Kaké, dites-nous, qu’est-ce que le diabète ?
Pr. Amadou Kaké : Le diabète, ou diabète sucré pour être exact, est une maladie chronique caractérisée par un taux élevé de sucre dans le sang de façon permanente. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit d’un état d’hyperglycémie chronique, pouvant être lié à des facteurs génétiques et environnementaux qui interagissent. En termes simples, c’est lorsque le taux de sucre reste anormalement élevé de manière durable.
« Être diabétique n’est pas une fatalité. On peut vivre normalement avec la maladie à condition de suivre les recommandations médicales, de respecter les mesures hygiéno-diététiques, et de faire au moins un bilan annuel pour vérifier l’absence de complications »
Quels sont les symptômes de cette maladie ?
Le diabète, en soi, n’a pas de symptômes évidents, mais lorsque le taux de sucre devient très élevé, certains signes peuvent apparaître : une soif constante, une miction abondante et fréquente, une faim excessive (polyphagie), une perte de poids malgré une alimentation normale ou abondante.
D’autres manifestations peuvent inclure des troubles neurologiques (picotements, crampes, sensations de brûlure dans les pieds), des troubles visuels, des infections récurrentes (urinaires, génitales), des plaies qui cicatrisent mal, des troubles de la fertilité, des problèmes de dysfonction érectile, voire une impuissance sexuelle. En l’absence de diagnostic, la personne peut tomber dans le coma et éventuellement décéder si elle n’est pas prise en charge à temps.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le diabète peut évoluer pendant plusieurs années, voire des décennies, sans présenter de symptômes. Il ne faut donc pas attendre des signes cliniques pour se faire dépister. Toute personne à risque doit faire un test de glycémie pour savoir si elle est diabétique ou non.
Qu’est-ce qui provoque cette maladie ?
Ce qu’on appelle diabète regroupe en réalité plusieurs maladies. Il existe plusieurs types :
- Le diabète de type 2 (le plus fréquent, 80 à 90 % des cas), touche surtout les adultes de plus de 40 ans. Il n’a pas de cause unique, mais plusieurs facteurs de risque : excès de poids, taux élevé de cholestérol ou de graisses dans le sang, tabagisme, sédentarité, absence d’activité physique. Il existe aussi une composante héréditaire : certaines familles sont prédisposées.
- Le diabète de type 1 (5 à 10 % des cas), touche principalement les enfants et les adolescents. Il est causé par la destruction du pancréas, dont les cellules productrices d’insuline sont attaquées par l’organisme lui-même (maladie auto-immune).
- Le diabète gestationnel, qui apparaît pendant la grossesse, souvent chez les femmes en surpoids, ayant plusieurs grossesses à leur actif, peu actives physiquement ou ayant des antécédents familiaux de diabète. Ce type disparaît généralement après l’accouchement, mais peut précéder un vrai diabète.
- Les autres formes de diabète (secondaires) :
Elles peuvent survenir à la suite d’autres maladies endocriniennes (hyperthyroïdie, syndrome de Cushing), de maladies du pancréas (pancréatite chronique, cancer), ou encore après des traitements médicamenteux prolongés, notamment à base de corticoïdes ou de contraceptifs hormonaux (œstroprogestatifs). Ces formes représentent moins de 1 % des cas. Une fois la cause traitée, le diabète peut parfois disparaître. En revanche, les diabètes de type 1 et 2 ne guérissent pas, ils se contrôlent.
Quels sont les traitements du diabète ?
Le traitement dépend du type de diabète. Il existe toutefois des mesures communes à tous les cas : ce sont les mesures hygiéno-diététiques.
Cela implique :
- une alimentation équilibrée (éviter les sucres rapides, manger à des heures régulières, éviter le grignotage, limiter les graisses et le sel),
- la pratique régulière d’une activité physique.
Pour le diabète de type 1, qui atteint les enfants, le traitement repose sur l’insuline (d’où l’ancien nom : diabète insulinodépendant).
Le diabète de type 2 peut être traité par les mesures hygiéno-diététiques seules ou combinées avec des médicaments : comprimés antidiabétiques, injections d’insuline ou autres médicaments injectables non insulinés, notamment pour les personnes en surpoids. Ces nouvelles classes thérapeutiques améliorent considérablement la prise en charge.
Votre mot de la fin ?
Le diabète est en forte progression partout dans le monde, y compris en Guinée. Autrefois considéré comme une maladie de riches, il touche aujourd’hui toutes les couches sociales. Il n’y a souvent aucun symptôme spécifique, d’où l’importance du dépistage systématique chez les personnes à risque :
- toute personne de plus de 40 ans,
- toute personne ayant des antécédents familiaux,
- les hypertendus,
- les personnes en surpoids ou obèses,
- les femmes ayant accouché de bébés pesant plus de 4 kg.
Être diabétique n’est pas une fatalité. On peut vivre normalement avec la maladie à condition de suivre les recommandations médicales, de respecter les mesures hygiéno-diététiques, et de faire au moins un bilan annuel pour vérifier l’absence de complications.
J’invite aussi les médecins à penser au diabète, y compris chez les enfants. Toute personne se rendant à l’hôpital devrait faire une glycémie, et les patients diabétiques doivent être orientés au moins une fois par an vers un spécialiste pour un bilan complet.
Réalisée par Elisa CAMARA
L’article Interview- Pr. Amadou Kaké, diabétologue : ‘’être diabétique n’est pas une fatalité. On peut vivre normalement avec la maladie…’’ est apparu en premier sur Mediaguinee.com.