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Le tristement célèbre drame de N’zérékoré restera à jamais dans les mémoires collectives. Un match de football qui vire au drame. C’était la finale du tournoi doté du trophée Général Mamadi Doumbouya. Le chiffre est effarant. Il est révélateur de l’ampleur de l’horreur. 56 morts selon l’Etat, des centaines selon des sources indépendantes. Les contradictions dans le décompte macabre importent peu. Quelle que soit la source, le chiffre est déjà très élevé pour que l’incident marque à jamais les esprits et oblige les autorités à y porter de la lumière. Ce devoir d’éclaircissement et de justice, le Président de la Transition a donné le ton en annonçant la mise en place d’une commission d’enquête. En espérant que cette commission ne travaille pas selon les humeurs et les intérêts de ceux qui la contrôlent, comme ça a toujours été le cas dans le pays. Des enquêtes sont toujours ouvertes, mais n’ont jamais produit d’effet.
En attendant les conclusions de cette enquête, on fait le devoir de s’inscrire dans une logique de clarification qui peut, sans doute, aider.
A cet effet, des témoignages recueillis auprès de ceux qui ont assisté à l’effroyable scène amènent déjà à se faire une opinion sur la responsabilité.
L’entraineur de l’équipe de Labé, l’équipe finaliste de ce tournoi, a brisé le silence dans un témoignage qui cache en lui le regret mêlé à la colère.
Malgré le mal qui le ronge et l’émotion qui l’étreint en ces circonstances : « Nous avons eu 2 cartons rouges en un laps de temps. En dépit de tout, nous avons œuvré pour que les joueurs expulsés soient dehors. Au même moment, la tribune était pleine, le ministre Félix Lamah est venu intervenir. Il a plaidé pour que l’arbitre annule l’un des cartons rouges. Ce qui a été fait » a expliqué Saliou Diallo. Quand on met le curseur sur ce passage, on est donc fondé à s’avouer que l’arbitrage était si défaillant que les règles de jeu étaient changeable à souhait, que les gens avaient raison de redouter des manœuvres visant à donner l’avantage à une équipe.
« A la fin des 90 minutes, nous avons bénéficié de 4 minutes de temps additionnel, malheureusement, nous avons joué un peu plus sans que l’arbitre ne siffle la fin du match. La balle vient dans notre camp, mon défenseur renvoie le ballon au centre par un coup de pied. C’est là que l’arbitre siffle un penalty avec l’argument que le joueur du camp adverse a été touché. C’est au moment où chacun cherchait à comprendre ce qui se passait, que les pierres ont commencé à pleuvoir de partout sur le terrain. Personne ne savait d’où ça venait, nous étions désormais au beau milieu du terrain. La cour du stade est grande, la clôture élevée, les femmes et les filles très nombreuses y compris des adolescents. Ceux qui ont tenté de sortir ont trouvé que le grand portail était fermé, la petite porte était le seul recours. Beaucoup ont voulu passer par là. Avec la débandade, les bousculades, beaucoup ont laissé leur vie », a raconté l’entraineur de Labé à chaud, des propos relayés par Guineefoot.info.
Là-dessus également, il est incontestable que l’organisation a failli. Le maintien de l’ordre aussi. Sans passer sous silence l’apathie coupable de la ribambelle de personnalités, à leur tête les ministres, devant d’impairs qui ont été hélas fatals pour ces nombreux supporters qui ont péri.
A propos des organisateurs, il faut s’y attarder, c’est totalement incompréhensible de leur part de faire jouer un match aussi sensible comme celui qui oppose deux préfectures, servant de foule, dans un stade vétuste, opérationnel, avec une seule porte fermée ce jour-là, malgré les jets de pierre et de gaz lacrymogènes qui ont entrainé une folle débandade.
La commission a ainsi un élément important qui va servir son enquête.
Mognouma