Dr Thierno Bah (DG IIFPIDCA) : « la consommation de la drogue est un problème de santé publique… Il faut mettre des vrais politiques de lutte »

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Depuis le début de l’année, la Guinée a enregistré 18 cas de décès liés à la consommation de la drogue, notamment la drogue kush. Cette nouvelle substance composée de cannabis et d’autres drogues dures met les consommateurs dans un état grave et occasionne dans la plupart des cas, leur décès.

Cette situation est devenue, au fil des années, une préoccupation.

À l’Institut Itinérant de formation et de prévention Intégrées contre la drogue et autres conduites addictives (IIFPIDCA), sur instruction de la hiérarchie, l’objectif est désormais d’aller dans les universités, les collèges-lycées, les ghettos et les lieux festifs pour mener des sensibilisations.

« La consommation de la drogue est, aujourd’hui, une préoccupation nationale, un problème de santé publique. Quand on prend l’Afrique de l’Ouest, il s’avère que si on ne met pas en place de vraies politiques nationales de lutte contre la consommation de la drogue, il y aura une consommation exponentielle de la drogue. L’Afrique de l’Ouest va, ainsi connaître une augmentation de 30% de sa population consommatrice. Les statistiques prévoient que 7% de ce chiffre seront des femmes et 5% auront un problème de prise en charge des troubles liées à la consommation de la drogue. Cela veut dire qu’il faut, dès maintenant, mettre des vraies politiques au niveau de la sous-région. La consommation de drogue en Guinée est une situation préoccupante avec la nouvelle tendance de drogue qui émerge. Parmi ces nouvelles tendances, il y a la drogue kush qui est une préoccupation nationale dans la sous-région. C’est une drogue qui est consommée aujourd’hui sur la corne de l’océan Atlantique. Et notre pays dispose de 300km de côtes et entouré de 6 pays. C’est dans les pays situés au sud de la Guinée qu’il y a un problème important de santé publique de la consommation de la drogue. Aujourd’hui en Sierra Leone, la lutte contre la consommation de la drogue est une priorité pour le gouvernement de ce pays. Nous aussi, on a le même problème que la Sierra Leone par rapport à la consommation de la drogue kush. L’année dernière, on a eu 35 cas de décès liés à la consommation de la drogue. Et cette année, on est à 18 cas. Sur instruction de notre ministre Alpha Bacar Barry, nous allons partir désormais dans les universités, les écoles, les ghettos et les lieux festifs afin de sensibiliser les jeunes, en vue d’un changement de comportement », a expliqué Dr Thierno Bah, Directeur général de l’IIFPIDCA.

Au-delà de la drogue kush, l’IIFPIDCA a fait cas de la Chicha, dont la consommation a tendance à se normaliser. Pourtant, nous a dit Dr Bah, on dissimule aujourd’hui dans la Chicha, des drogues qui causent d’énormes problèmes de santé à ses consommateurs.

« On dissimule aujourd’hui dans la Chicha, des drogues. Par exemple à la place du liquide, on met l’alcool et à la place de l’arôme, on met le cannabis et d’autres substances. C’est une autre préoccupation majeure puisque la Chicha est consommée à ciel ouvert. La consommation de la Chicha est un problème de santé publique parce que, à elle seule, elle est le parrain de plusieurs cancers. Une bouffée de Chicha contient 4 000 substances irritantes et cancérigènes. Cela veut que si les jeunes continuent de consommer la Chicha, dans 5 ans, ils vont développer des cancers (pulmonaire, ORM, de la langue, de la gorge, de la bouche, etc.) et d’autres infections bucco-dentaires », a-t-il lancé.

Dans l’élan de l’exécution de feuille de route, l’IIFPIDCA a réalisé, en 2023, une enquête sur la consommation de la drogue et autres substances en milieu scolaire et universitaire.

Les résultats de cette enquête révèlent, par exemple qu’au cours « des 12 derniers mois, la prévalence d de l’alcool, du tabac et du cannabis est respectivement 8,57%, 6,52% et 2,83% ».

MohamedNana BANGOURA

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