Boffa – Tougnifily : ces élèves qui risquent leur vie chaque matin pour aller à l’école

il y a 2 heures 14
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À Tougnifily, une paisible commune rurale perchée à 55 kilomètres de Boffa, le quotidien de dizaines d’élèves ressemble à une aventure dangereuse. Chaque matin, ces collégiens venus de Kifinda, Mintany ou Monchon doivent traverser un bras de mer… en pirogue, simplement pour rejoindre leur école.

Depuis l’effondrement du seul pont reliant Tougnifily à Bagataye, en août dernier, la vie s’est transformée en parcours du combattant. Plus de route, plus de passerelle : seulement une étendue d’eau agitée que les enfants affrontent, sac au dos, entre peur et courage.

« Quand le vent souffle ou qu’il pleut, on a peur, mais on n’a pas le choix », confie, d’une voix tremblante, un élève de 9ᵉ année, les yeux rivés sur la pirogue qui tangue au bord de l’eau.

Mais au-delà du danger, c’est aussi le poids financier qui pèse lourd : 3 000 francs guinéens par traversée, 6 000 francs par jour. Une somme exorbitante pour des familles rurales vivant souvent du petit commerce ou de l’agriculture.

Les parents, désemparés, tirent la sonnette d’alarme. « Nous craignons le pire. Si rien n’est fait, certains d’entre nous seront obligés d’arrêter d’envoyer leurs enfants à l’école », confie une mère, la voix chargée d’inquiétude.

Sur place, les encadreurs éducatifs partagent cette détresse. « Ce pont n’est pas qu’un simple ouvrage, c’est une bouée de survie pour toute la commune. L’État doit agir avant qu’un drame ne survienne », plaide un enseignant.

Pendant ce temps, les travaux du nouveau pont en béton, entamés depuis plusieurs mois, semblent au ralenti, laissant élèves et riverains dans une attente insupportable.

En dépit du danger, ces jeunes continuent de se battre, cramponnés à leurs rêves et à leurs pirogues, comme à leur seule chance d’un avenir meilleur. Chaque traversée est un acte de bravoure — et un cri silencieux lancé aux autorités : l’éducation mérite un passage sûr.

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