Dr Alpha Abdoulaye Diallo, président du MSD : “Cellou a fui. Alpha n’a pas fui. C’est un avion guinéen loué par le CNRD qui l’a déposé à Dubaï, puis en Turquie”

À la suite de l’annulation de la conférence de presse de l’Union sacrée des forces vives de Guinée, ce vendredi 10 octobre, pour absence de journalistes, conférence qui devait porter sur la « participation ou non des 49 partis politiques de leurs coalitions au scrutin présidentiel du 28 décembre 2025 », Docteur Alpha Abdoulaye Diallo, président du parti Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD), l’un des acteurs politiques et membre de cette coalition a profité de l’occasion pour s’exprimer sur l’actualité sociopolitique de la Guinée, notamment sur les enjeux de la présidentielle prévue le 28 décembre 2025, la suspension de certaines grandes formations politiques et l’absence de leurs leaders en République de Guinée. Interview…

MediaGuinee : Docteur, quelle analyse faites-vous aujourd’hui de la situation politique du pays, notamment de l’élection présidentielle du 28 décembre ?

On constate quand même que nous ne sommes pas fin prêts. On a fixé une date, le code électoral a été promulgué, mais pas encore publié. Donc, il y a tout de même quelques soucis à se faire. (…)

Les conditions ne sont pas réunies. On nous a convoqués à des élections. Nous attendons de voir.

MediaGuinee : Vous, personnellement, comptez-vous participer à cette élection présidentielle ?

Oui. On va tenter pour la première fois de participer à une élection et d’être candidat, pour être président de la Guinée.

MediaGuinee : Avez-vous déposé votre candidature ?

Pas encore. On est en train de voir. On devait tenir cette conférence de presse aujourd’hui, mais elle a été reportée à lundi. Nous allons nous réunir, en alliance, pour voir comment faire.

MediaGuinee : Vous n’avez pas encore vu le code électoral qui encadre l’élection présidentielle, et pourtant vous comptez participer sans l’avoir lu ?

Non, il faut d’abord qu’on publie le code et qu’on voie ce que le code autorise ou n’autorise pas. Ensuite, il y a beaucoup de choses à régler. Après, on verra.

MediaGuinee : Donc, vous conditionnez votre participation à la publication du code électoral ?

Absolument. Il faut que le code électoral soit publié et que tout ce qui manque au respect de la loi de la nouvelle Constitution soit corrigé. Il faut que la Constitution soit respectée, que les élections le soient aussi, et que des résultats fiables soient publiés avant que nous confirmions notre participation.

MediaGuinee : Dans la Constitution, il est prévu la mise en place d’un organe pour gérer les élections, mais cet organe n’existe pas encore. C’est donc la DGE qui va organiser les élections. Comptez-vous y participer malgré tout ?

Nous ne sommes pas d’accord que la DGE continue de gérer alors que la loi prévoit la création d’un organe technique. Le principe doit être respecté. Ce n’est pas nous qui avons écrit la loi, nous l’avons votée. Il faut que le gouvernement accepte de la respecter.

MediaGuinee : Et si c’est finalement la DGE qui organise, serez-vous prêt à participer à cette élection présidentielle ?

De toute façon, ce sont des fonctionnaires choisis. Ce n’est pas un organe consulaire. Les partis ne sont pas représentés, donc nous voyons mal que la DGE organise seule les élections.

MediaGuinee : Que pensez-vous de la non-participation des grandes formations politiques du pays, comme l’UFDG et le RPG, suspendues ?

Bon, de toute façon, cela crée un petit hic.

Comme ils se sont arrangés à fuir le pays et à se retrouver dans cette situation… Est-ce que c’est organisé par le pouvoir ou pas ? De toute façon, nous verrons.

Mais il est important que tous — même avec l’appui des Nations unies — que tous les fils du pays capables de se faire élire soient présents et participent aux élections. C’est ainsi qu’on pourra tourner la page des grèves et des tensions.

MediaGuinee : Donc, selon vous, Alpha et Cellou ont fui ?

Non, Cellou a fui. Alpha n’a pas fui. C’est un avion guinéen loué par le CNRD qui l’a déposé à Dubaï, puis en Turquie. Donc, il n’y a pas de problème entre le CNRD et le RPG. On fait semblant, mais c’est faux.

Je vois mal qu’on organise un coup d’État, qu’on reproche quelque chose au gouvernement renversé, et qu’on prenne ensuite un avion spécial payé par l’État pour le déplacer.

MediaGuinee : Et si le président de la transition décidait finalement de présenter sa candidature, que feriez-vous ?

Non, cela irait à l’encontre du principe. Il a déjà juré et pris l’engagement que lui et aucun membre du CNRD ne seraient candidats.

S’il se présente, en quoi pourrions-nous encore avoir confiance ? Est-ce qu’il prendra un autre engagement que nous devrions croire ?

Attendons qu’il soit candidat. Et s’il l’est, nous verrons ce qu’il faut faire.

Mais normalement, il ne doit pas être candidat. Il l’a promis, et un engagement doit être respecté.

Réalisée par Mamadou Yaya BARRY

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