Diffusion de vidéos obscènes sur Facebook en Guinée : des religieux demandent de situer les responsabilités

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Des vidéos à caractère pornographiques, impliquant des hauts cadres de la République, inondent les réseaux sociaux et provoquent une avalanche de commentaires. Si certains s’en délectent, de nombreux internautes condamnent l’atteinte à la vie privée des citoyens, surtout que la loi sur la cyber-sécurité est très répressive. Des leaders religieux, interrogés par un reporter de Guineematin.com ce vendredi 1er mars 2024, condamnent cette pratique et demandent aux autorités compétentes d’agir.

Le réseau social Facebook est inondé de vidéos et d’audio, mettant en scène des acteurs publics, enregistrés apparemment à leur insu et dans leur intimité. Une atteinte à la vie privée qui atteint des proportions inégalées jusque-là. Malgré l’annonce de l’Office de répression du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) de mener des enquêtes, ça ne semble pas arrêter l’élan des auteurs de ces pratiques délictuelles.

Consulté sur cette nouvelle réalité, le père Marco Diaz de la paroisse Anne Marie de Nongo affirme que la loi biblique condamne bien ces vidéos.

« Effectivement qu’il y a une prolifération d’images et de vidéos impliquant des cadres de la nation. C’est quelque chose de dommage en ce sens que ça vient altérer la vie des gens, particulièrement des jeunes. La Bible n’est pas d’accord avec cela, elle condamne ces types de vidéos qui vont contre la dignité de la personne humaine. Malheureusement, il y a cette contradiction au sein de nos sociétés, ceux qui nous gouvernent connaissant bien la loi, la piétine. Quand nous faisons recours aux commandements qui sont clairs, on nous demande d’éviter le mal et de faire le bien, tout ce qui est mal, c’est de l’abomination, comme l’adultère », déclare-t-il.

Poursuivant, le père Marco Diaz demande à ce que la justice soit impartiale dans ses enquêtes, vu les différentes opinions subjectives des internautes sur les réseaux sociaux par rapport aux auteurs.

« Il faut s’en tenir à ce que la loi dit, il faut condamner les auteurs, pas choisir qui condamner dans des situations comme ça. Dans la réalité, ici, celui qui a plus de connaissances s’impose sur l’autre. Dans notre milieu ici, où la femme n’a pas trop de place, elle est perdante. C’est ce que nous remarquons avec cette situation. Il faut faire recours à la religion pour régler des cas comme ça aussi… »

Pour sa part, le père Donald gaël S. Gandonou, directeur du groupe scolaire Don Bosco et coordinateur local de la pastorale de Nongo, rappelle la fragilité de l’être humain tout en condamnant ces images obscènes qu’il qualifie « d’adultère ».

Père Donald Gaël S. Gandonou, coordinateur local de la pastorale de Nongo

« C’est une réalité très fréquente de notre société. Elle exprime en quelque sorte combien de fois on est fragile, peu importe notre rang. Loin pour moi de condamner, mais des vidéos comme ça où nous apercevons des personnes apparemment pas mariées, donc, c’est de l’adultère. Mais comme je le dis, nous sommes des êtres fragiles. Publier des vidéos comme ça sur les réseaux sociaux, c’est une atteinte à la dignité de la personne. L’être humain ne se résume pas à l’acte mauvais qu’il vient de commettre. Outre cet acte que je condamne, c’est qu’il faut savoir, c’est que l’être humain est fragile. Aujourd’hui, c’est les vidéos de tel qui circulent, c’est cette personne qui est mise à nu ; demain, ça peut être pour nous autres. On a aussi nos fragilités à ne pas oublier. Ce n’est pas une bonne attitude du point de vue morale, mais cela nous interpelle tous, sur la pratique de la maîtrise de soi que la Bible d’ailleurs enseigne. Nous sommes tous des pécheurs, donc il faut être prudent dans ce que nous faisons. Nul n’est censé ignorer la loi. Que ceux qui sont du domaine se penchent sur ces vidéos pour situer les responsabilités », a-t-il laissé entendre.

 Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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