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Il y a un peu plus de 4 mois depuis l’explosion survenue au dépôt d’hydrocarbures dans la nuit du 18 décembre 2023. Le drame a causé la mort de 24 personnes, blessé 454 autres, et affecté 2 141 ménages ainsi que plus de 11 000 personnes, selon le bilan officiel.
Le temps a passé et l’élan de solidarité s’est estompé. Les maisons détruites ne sont toujours pas reconstruites faute de soutien de l’État, accusé d’avoir détourné certaines aides en faveur des sinistrés.
La majorité des familles dorment à la belle étoile ou dans des maisons sans toit. Cette situation ne peut plus durer. La saison sèche tire à sa fin. Les premières pluies sont tombées dans la nuit du dimanche 5 mai 2024, prenant au dépourvu les sinistrés.
Dans le quartier Coronthie 1, secteur Momo Camara, les habitants ont été surpris par la pluie. Ils n’ont pas fermé l’œil de la nuit. Tous leurs biens, y compris les vêtements, les matelas, les postes de télévision, etc., ont été mouillés.
“Nous sommes restés assis toute la nuit, y compris nos enfants”, se lamente une vieille dame assise au milieu de la concession, en montrant les biens étalés sur les cordes.
Non loin de là, Mariama Sylla, aidée par son petit-fils, tente d’évacuer l’eau de la chambre. Le toit de la concession, emporté par le souffle de l’explosion, n’a toujours pas été réparé faute de moyens. “Nous avons passé la nuit à évacuer l’eau et, comme vous pouvez le voir vous-mêmes jusqu’à présent (11h10), nous y sommes”, déplore la sexagénaire, tout en regrettant le manque de compassion des autorités de la transition à l’égard des sinistrés.
Certains citoyens n’ont pas eu d’autre choix que d’abandonner leur domicile et de chercher refuge ailleurs. C’est le cas des voisins de Yarie Diarra. Dès que la pluie a menacé, explique-t-elle, ils ont pris leurs enfants et pour aller ailleurs, ne pouvant pas rester dans une maison sans porte ni fenêtres, avec un toit complètement détruit. “L’État n’a rien fait pour nous. C’est avec nos propres moyens que nous sommes en train de reconstruire”.
Au lieu de reconstruire les maisons, le gouvernement propose d’aménager un domaine de 15 hectares à Ansoumanyah dans la préfecture de Dubréka pour reloger les sinistrés. Une proposition rejetée à l’unanimité par les sinistrés qui exigent la reconstruction de leurs maisons.
Cette proposition ne convainc pas le président du Comité des sinistrés de Coronthie, Mamoudou Cifo Ké Touré, qui y voit une ruse pour les chasser de leurs maisons. Il accuse d’ailleurs les autorités d’avoir détourné les aides en faveur des sinistrés.
“Au lieu de proposer 18 millions aux locataires, de reloger les propriétaires de concessions et de leur remettre 2 500 000 GNF par mois, nous avons unanimement rejeté cette offre. Ça ne nous intéresse pas. Toute initiative en faveur des sinistrés doit consister en des fonds et des matériaux de construction pour que nous puissions entreprendre les travaux nous-mêmes. Il n’est pas question que nous cédions la moindre parcelle à qui que ce soit. Nous ne quitterons pas Coronthie”, insiste-t-il.
Avec l’arrivée des fortes pluies, l’État doit impérativement trouver une solution pour les sinistrés de Coronthie qui, sans aide, vont souffrir davantage, avec un risque accru de maladies.
L’article Conakry : les premières pluies exposent les sinistrés de Coronthie est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.