Démocratie et Droits de l’Homme et/ou Droits constitutionnels : le droit de la démocratie mêle à la fois l’apparence de l’évidence et la réalité de l’embarras

il y a 3 heures 24
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Depuis quelque temps, notre pays, la République de Guinée, a entamé son retour à l’ordre constitutionnel par la mise en place des institutions de la refondation, conformément à la volonté du 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐑𝐞́𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐂𝐡𝐞𝐟 𝐝𝐞 𝐥’𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐞𝐭 𝐂𝐡𝐞𝐟 𝐬𝐮𝐩𝐫𝐞̂𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐫𝐦𝐞́𝐞𝐬, 𝐥𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐝’𝐚𝐫𝐦𝐞́𝐞𝐬 𝐌𝐚𝐦𝐚𝐝𝐢 𝐃𝐨𝐮𝐦𝐛𝐨𝐮𝐲𝐚.

De la victoire du 𝐎𝐔𝐈 sur le 𝐍𝐎𝐍 au référendum, à la promulgation de la nouvelle Constitution reconnaissant le droit à la candidature indépendante, la 𝐃𝐆𝐄 continue d’enregistrer des candidatures venues de tous horizons, et de n’importe qui, souvent sans véritable légitimité ni préparation.

Au nom de quel droit? Celui à la candidature indépendante de 𝐥’𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐥𝐞 𝟒𝟐 de la nouvelle constitution ?

Nos 𝐯𝐨𝐢𝐱 ont été confiées au 𝐂𝐍𝐓, mais, comme le rappelait 𝐌𝐨𝐧𝐭𝐞𝐬𝐪𝐮𝐢𝐞𝐮, « dans tout équilibre des pouvoirs, le peuple garde ses 𝐲𝐞𝐮𝐱 ouverts ».
Nous attendons de la 𝐃𝐆𝐄 qu’elle procède à un filtrage rigoureux des candidatures afin d’écarter celles dépourvues de sérieux ou de fondement réel, pour permettre à notre pays d’avancer.

Il convient d’attirer l’attention sur les 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 possibles de certains 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐞𝐭/𝐨𝐮 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞́𝐦𝐨𝐜𝐫𝐚𝐭𝐢𝐞.

Le droit, bien qu’il soit le fondement et le code d’accès à la démocratie, peut, lorsqu’il est 𝐚𝐛𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐬𝐞́ et place l’𝐢𝐧𝐝𝐢𝐯𝐢𝐝𝐮 au centre, nuire à 𝐥’𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐞̂𝐭 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐟 et mettre 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐦𝐨𝐜𝐫𝐚𝐭𝐢𝐞 𝐞𝐧 𝐜𝐫𝐢𝐬𝐞.

Selon 𝐌. 𝐆𝐚𝐮𝐜𝐡𝐞𝐭,  » 𝒍𝒂 𝒄𝒓𝒊𝒔𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒅𝒆́𝒎𝒐𝒄𝒓𝒂𝒕𝒊𝒆𝒔 𝒆𝒔𝒕 𝒅𝒖𝒆 𝒂𝒖 𝒕𝒓𝒐𝒑-𝒑𝒍𝒆𝒊𝒏 𝒅𝒆 𝒅𝒓𝒐𝒊𝒕𝒔 »
Je partage ce point de vue, car depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1789, nos sociétés ont basculé d’une organisation 𝐯𝐞𝐫𝐭𝐢𝐜𝐚𝐥𝐞 vers une 𝐡𝐨𝐫𝐢𝐳𝐨𝐧𝐭𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́ pour laquelle nous n’avons pas encore trouvé les 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐝𝐚𝐩𝐭𝐞́𝐞𝐬.
C’est cette horizontalité qui conduit de nos jours 𝐥𝐚 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐚̀ 𝐬𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐫𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐫𝐢, 𝐥’𝐞́𝐥𝐞̀𝐯𝐞 𝐚̀ 𝐬𝐞 𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐢̂𝐭𝐫𝐞, 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐜𝐢𝐭𝐨𝐲𝐞𝐧 𝐚̀ 𝐬𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐫𝐨𝐧𝐭𝐞𝐫 𝐚𝐮 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐑𝐞́𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞.

Nous savons tous, ce que l’exercice du 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐦𝐚𝐧𝐢𝐟𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫 a coûté à notre pays dans les précédents régimes, tant en dégâts matériels qu’en vies humaines, avant que le 𝐂𝐍𝐑𝐃 n’y mette un terme.

Plus de 𝟓𝟎𝟎 𝐦𝐚𝐧𝐢𝐟𝐞𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 en un seul mandat, soit environ 𝟖 𝐩𝐚𝐫 𝐦𝐨𝐢𝐬 en moyenne. La 𝐥𝐢𝐛𝐞𝐫𝐭𝐞́ 𝐝’𝐞𝐱𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 avait cédé la place au 𝐥𝐢𝐛𝐞𝐫𝐭𝐢𝐧𝐚𝐠𝐞 𝐝’𝐞𝐱𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧. On donne la parole à 𝐧’𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐢 pour dire 𝐧’𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢: voilà ce qui était la réalité guinéenne, et pourtant nous disons aspirer au développement et au progrès.

Personne ne souhaite ce modèle de démocratie. 𝐈𝐥 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐦𝐞𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐯𝐞́𝐥𝐨 𝐝’𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐬𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐞𝐭 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐥’𝐢𝐦𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐪𝐮’𝐨𝐧 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮’𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞. Après on accuse le pouvoir.

𝐋𝐞 𝐝𝐞́𝐩𝐨̂𝐭 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐚𝐧𝐝𝐢𝐝𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐠𝐢𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐩𝐫𝐞̂𝐦𝐞 n’est pas l’envoi d’une simple 𝐥𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐬𝐭𝐞, même si la Constitution le permet.
Certes, une loi organique fixe les règles de la candidature indépendante, mais il faut en finir avec cette conception « 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭-𝐝𝐞-𝐥’𝐡𝐨𝐦𝐦𝐢𝐬𝐭𝐞 » de la démocratie.

La France, pourtant considérée comme une grande démocratie, traverse aujourd’hui une crise institutionnelle sans précédent, née d’un enchevêtrement de droits, de lois et de règlements.

À force de sacraliser les droits individuels, on en vient à bafouer l’intérêt général. Or, une nation ne se construit pas sur la somme des égoïsmes, mais sur une volonté commune et une idée partagée du bien public.

𝐀𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚̀ 𝐥’𝐢𝐧𝐝𝐢𝐯𝐢𝐝𝐮 : 𝐢𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐣𝐚𝐥𝐨𝐮𝐱, 𝐩𝐫𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐮𝐱, 𝐚𝐦𝐛𝐢𝐭𝐢𝐞𝐮𝐱, 𝐦𝐞𝐧𝐭𝐞𝐮𝐫, 𝐯𝐨𝐥𝐞𝐮𝐫, 𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐦𝐞́𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭.

Notre pays n’a pas besoin, pour le moment, d’un pouvoir réduit à n’être qu’un simple exécutant de principes juridiques, perdant ainsi sa 𝐜𝐚𝐩𝐚𝐜𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐝𝐞́𝐜𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞.
Loin de protéger la société, une telle conception risque de la désarmer face aux défis réels : 𝐬𝐞́𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞́, 𝐜𝐨𝐡𝐞́𝐬𝐢𝐨𝐧, 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐞𝐭 𝐬𝐮𝐫𝐯𝐢𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞.

Heureusement, la main du Président Mamadi Doumbouya ne tremble pas. On doit trouver le modèle de démocratie qui convient à notre pays à ce stade de son évolution.

Nous avons créé le Mouvement Guinée Avenir (𝐌𝐆𝐀) pour barrer la route à ces dérives, avec pour devise 𝐂𝐨𝐧𝐟𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞, 𝐋𝐞́𝐠𝐢𝐭𝐢𝐦𝐢𝐭𝐞́, 𝐀𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐭𝐞́.

NB : Le pouvoir politique, bien que potentiellement 𝐝𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫𝐞𝐮𝐱, demeure 𝐜𝐫𝐞́𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫, reste 𝐧𝐞́𝐜𝐞𝐬𝐬𝐚𝐢𝐫𝐞 et 𝐩𝐫𝐞́𝐟𝐞́𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞 à la 𝐝𝐨𝐦𝐢𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐛𝐬𝐨𝐥𝐮𝐞 𝐝𝐮 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭.

Ibrahima Kalil KEITA,
Président Mouvement Guinée Avenir

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