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La lutte contre le réchauffement climatique, à travers la protection de l’environnement, reste un défi à relever dans plusieurs villes de la Guinée. C’est le cas de Toroko, localité située à une vingtaine de kilomètres de la sous-préfecture de Bissikrima, dans la préfecture de Dabola.
Des citoyens de ce village accusent leur chef de secteur de complicité dans la destruction de la seule forêt existante dans la localité. Des accusations que rejette l’intéressé.
Des citoyens de la localité interrogés par Guinee360 expliquent qu’en 2021, un groupe d’individus, en collaboration avec le chef de secteur, a commencé à s’attaquer à la forêt, et ce, malgré son statut de forêt protégée. “Vous avez vu à l’entrée, il y a une plaque qui indique que cette forêt fait partie des forêts protégées qu’on ne doit pas toucher. Malheureusement, depuis plusieurs années, un groupe de personnes s’attaque à cette forêt, coupe clandestinement ses arbres pour les revendre, laissant les habitants du village dans des problèmes. Vous avez vu cette année, il ne pleut pas beaucoup à Toroko contrairement aux années précédentes. Depuis le début de cette saison, la pluie n’est tombée que deux fois à cause de la destruction de cette forêt”, dénonce Abdoulaye Sow, un citoyen.
Il y a un peu plus d’une année, les habitants de Toroko ont haussé le ton pour exiger l’arrêt de la coupe de bois dans cette forêt historique. Momentanément suspendue, la pratique a repris en 2024, en complicité avec le chef de secteur et ses acolytes. “Nous avons attiré l’attention de notre chef de secteur. Quand nous avons haussé le ton, à ce moment-là, ils ont arrêté un peu. Quelques temps après, ils ont recommencé. Ils viennent intimider les gens en menaçant de mettre en prison toute personne qui s’oppose. Les résidents, dès qu’on parle de prison, ont tout de suite peur. Ce sont les ressortissants qui doivent se mobiliser pour lutter contre ça”.
Même si les citoyens de cette localité ont la volonté d’assurer la protection de leur forêt, ils manquent de moyens. C’est pourquoi Aguibou Sow, un autre citoyen, lance un appel au gouvernement à travers le ministère de l’Environnement.
“Nous demandons au gouvernement de nous aider parce qu’on n’a pas le matériel qu’il faut pour protéger cette forêt. Ils n’ont qu’à nous aider, surtout à obtenir des agents des eaux et forêts, qui n’existent pas dans notre zone. Nous devons aussi faire des reboisements pour augmenter les arbres dans cette forêt, mais on n’a pas les moyens pour cela”, précise-t-il.
Interrogé sur les accusations portées contre lui par les citoyens, le chef de secteur Mamadou Aliou SOW, qui semble minimiser la gravité de la situation, rejette toute responsabilité dans la destruction de ladite forêt. “Lorsque vous êtes à un niveau de responsabilité, on vous accuse de tous les noms d’oiseaux. Sinon, ici, c’est quand on a besoin de construire une école, un hôpital, une infrastructure d’utilité publique, ou qu’un ressortissant du village a besoin de construire une maison, qu’on donne l’autorisation à quelqu’un de couper un arbre ici. Et ça aussi, c’est une procédure connue de tout le monde ici”, se défend le chef de secteur.
Néanmoins, M. Sow s’engage à prendre en compte les préoccupations exprimées par sa population. Il promet de s’impliquer davantage auprès des citoyens de la localité pour protéger la forêt de Toroko.
L’article Dabola : le chef de secteur de Toroko accusé de détruire la forêt classée est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.