Côte d’Ivoire : les femmes guinéennes de Divo, un modèle de solidarité face aux nombreux défis

Fatoumata Kanté, originaire de Kouroussa, en Haute-Guinée, dans la région de Kankan, assure la présidence des femmes guinéennes à Divo, en Côte d’Ivoire, depuis deux décennies. Avec à ses côtés Hassanatou Baldé, résidente à Divo depuis 1992, venue de la préfecture de Tougué, dans la région de Labé, connue sous le nom de Néné Gallé, elles œuvrent fortement pour l’union des femmes de la région malgré les difficultés. Dans tous les départements de la ville, l’organisation est représentée pour remonter les informations concernant leurs compatriotes et faciliter les actions sociales, a appris sur place Guineematin.com à travers son correspondant basé à Abidjan.

Investie présidente des femmes guinéennes dans toute la région de Divo depuis 20 ans, Fatoumata Kanté est revenue sur l’organisation des femmes guinéennes établies à Divo. « Nous sommes très bien organisées ici à Divo, nous, femmes guinéennes. Il n’y a aucune distinction. L’organisation réunit toutes les femmes. On a fait en sorte que tout le monde soit ensemble. Il n’y a pas de soussous, ni de malinkés, de peuls, encore moins de forestières. Quand il s’agit d’une femme guinéenne, on se mobilise toutes pour notre vie au quotidien », a-t-elle fait savoir.

La grande région de Divo prend en compte plusieurs départements. La présidente explique que l’organisation est bien élargie pour être en contact permanent avec les autres femmes guinéennes résident aux localités éloignées. « De Lacota à Hiré en passant par les autres sous-préfectures, nous avons les nouvelles de tout le monde puisqu’à chaque occasion, à travers nos correspondantes, nous leur faisons appel et elles répondent massivement… »

Face aux défis auxquels les femmes sont confrontées dans la région, voici les mesures mises en place pour les surmonter. « Aujourd’hui, nous n’avons certes pas de caisse sociale, mais si par exemple une d’entre nous est malade ou qu’elle a un cas de mariage, par exemple, nous cotisons pour l’occasion. C’est la même chose pour les autres cas sociaux », confie-t-elle.

L’organisation regroupe toutes les femmes guinéennes. Certaines d’entre elles exercent déjà des métiers. Dame Hassatou Baldé, membre du bureau de l’organisation, revient sur les principales activités de ses compatriotes.

Hassatou Baldé, membre du bureau de l’organisation

« Les femmes ne sont pas assises à la maison. Comme nos maris, nous aussi, nous sortons tous les jours à la recherche du pain quotidien. Et cela nous aide beaucoup dans l’organisation. Certaines sont couturières, d’autres des commerçantes ou encore vendeuses du riz, comme moi, dans les marchés ».

Au regard des avantages tirés de l’organisation, Hassatou Baldé appelle les femmes guinéennes de Divo à renforcer les liens. « Ce que je demande à mes compatriotes, c’est de continuer dans cet élan de solidarité. Nous fournissons beaucoup d’efforts. Parce que dans un mois, on peut faire trois réunions. C’est à saluer, mais il faut que ça continue ».

A 37 kilomètres de Divo, se situe la sous-préfecture de Hiré. Une localité que l’organisation des femmes guinéennes couvre. Hadja Mariama Diallo en est la représentante jusqu’à Oumé, une autre sous-préfecture riveraine. Elle explique le fonctionnement de l’organisation dans sa circonscription.

Hadja Mariama Diallo, représentante de l’organisation

« Ici, nous sommes toutes ensemble. La préoccupation de l’une est celle de tout le monde. Malgré que certaines d’entre nous habitent dans des coins plus reculés avec des routes parfois difficiles à pratiquer. Néanmoins, nous avons mis en place un groupe WhatsApp. Quand il y a une urgence, nous y passons l’info et tout le monde est informé à la minute. C’est une chaîne qui nous met en lien jusqu’à Abidjan. En ce qui nous concerne à Hiré ici, nous avons des rendez-vous chaque mois pour déposer quelque chose dans notre caisse sociale. Et cet argent nous est très avantageux dans la prise en charge des malades, des démunies qui veulent rentrer au pays sans sous et tout autre cas social », a expliqué Hadja Mariama Diallo.

De retour de Divo, Mamadou Malal Baldé pour Guineematin.com

Tél. : +225 01 42 24 28 28

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