Noël à N’Zérékoré : l’Evêque Balla Guilavogui lance un appel à l’unité nationale et à l’amour du pays

il y a 2 heures 18
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

La messe de la Nativité, célébrée ce 25 décembre à la cathédrale Cœur Immaculé de Marie de N’Zérékoré, a transcendé le cadre spirituel pour devenir un véritable moment d’interpellation sociale et politique.

Présidée par Monseigneur Balla Guilavogui, évêque du diocèse, cette célébration s’est déroulée dans un contexte national marqué par des tensions, des peurs et des incertitudes.

Dans son homélie, l’évêque a longuement médité sur le sens profond de Noël, en s’appuyant sur l’Évangile de Jean. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. Cela signifie que Dieu n’est plus lointain. Il est avec nous, dans notre histoire, dans nos souffrances, dans nos peurs et dans nos combats quotidiens. En Jésus, Dieu marche avec son peuple. »

Évoquant sans détour la situation actuelle du pays, Monseigneur Balla Guilavogui a cité plusieurs réalités préoccupantes : exclusions politiques, kidnappings, violences, tragédies humaines, restrictions des libertés et climat de méfiance généralisée. « Nous avons vu naître beaucoup d’angoisses dans notre pays. Des partis politiques ont été suspendus ou exclus du processus électoral. Des kidnappings, des violences et des tragédies ont eu lieu. Tout cela a installé un climat de peur et de méfiance parmi les Guinéens », a-t-il déploré.

Face à ces épreuves, l’évêque a lancé un appel à l’accueil du message de paix porté par Noël : « Que la naissance du Prince de la Paix renouvelle nos cœurs. En cette fin d’année, que chacun de nous s’engage à poser des actes concrets de pardon, de réconciliation, de fraternité et de solidarité. »

Relayant le message des évêques de Guinée, Monseigneur Balla Guilavogui a interpellé directement les responsables politiques et les candidats aux prochaines échéances électorales : « La priorité aujourd’hui pour notre pays, c’est l’amour de la Guinée. L’amour du pays passe par le pardon, la réconciliation et l’unité nationale. Seul celui qui aime sincèrement la Guinée et les Guinéens pourra gouverner ce pays. »

Pour l’évêque, aimer la nation implique un choix clair : celui de rejeter la violence et l’exclusion. « Aimer, ce n’est pas dominer, ce n’est pas exclure, ce n’est pas humilier. Aimer, c’est désirer la présence de l’autre, refuser la haine et choisir la rencontre. Noël nous rappelle que Dieu a choisi de rester avec l’homme. À notre tour, choisissons de rester les uns avec les autres. »

Au-delà des crises, l’Église appelle à une responsabilité collective pour reconstruire la paix et la cohésion nationale en Guinée.

Lire l'article en entier