Centre directionnel de Koloma: après une matinée de revendication, les ouvriers reprennent les travaux 

Les ouvriers du Centre Directionnel de Koloma, des Arabian Construction Company (ACC) et HITRAJEC ont cessé le travail dans la matinée d’hier mercredi, 8 janvier 2025. Dans leurs revendications, ils demandent une amélioration de leurs conditions salariales et dénoncent les coupures régulières et injustifiées de leurs salaires.

Dans les gargotes et cafétérias installées à l’entrée de ce grand projet placé sous l’initiative présidentielle, chaque ouvrier exprime son mécontentement concernant la situation précaire dans laquelle il travaille. Selon nos informations, certains ouvriers ignorent même le montant de leur salaire journalier.

Selon des indiscrétions, ces ouvriers sont répartis en trois catégories. Les ouvriers de type A reçoivent 95 000 francs guinéens par jour, ceux de type B touchent 85 000 francs guinéens par jour, et ceux de type C perçoivent 75 000 francs guinéens par jour, sans compter les heures supplémentaires. Un travailleur a bien se confier à notre rédaction.

Mediaguinee: Nous avons appris que vous n’avez pas travaillé aujourd’hui, est-ce qu’on peut savoir les raisons ? 

Ibrahima Camara : Ce matin nous avons trouvé les travailleurs en train de parler soi-disant qu’aujourd’hui il n’y a pas de travail. Il n’y a pas de travail, on n’a pas été payé. Et ceux qui ont été payés, ils n’ont pas été payés pour la totalité de leurs primes. Ils disent qu’aujourd’hui il n’y aura pas de travail. Nous ne travaillons pas tant qu’on n’a pas notre salaire. En plus, il n’y a pas d’augmentation de salaire. La condition à laquelle les ouvriers travaillent ici c’est purement inadmissible. Nous travaillons dur. Est-ce que vous comprenez ? Nous nous quittons loin pour venir travailler ici. Malgré tout, nous n’arrivons pas à satisfaire les besoins de nos enfants et de nos familles respectives. Donc sur ce, les travailleurs disent maintenant qu’aujourd’hui il n’y a pas de travail tant qu’il n’y aura pas d’augmentation de salaire. Que leurs conditions de vie soient améliorées.

Mediaguinee: Nous avons appris qu’il y a des règlements pour des primes de transport et des primes de logement. Est-ce qu’à date vous avez reçu ce montant ?

Ibrahima Camara: Non, nous avons entendu parler de ça. Mais jusqu’à la date, personne ne peut dire ici oui, moi je reçois mon transport ou mon prix de logement ou quoi que ce soit. Et par rapport à la ration alimentaire ? La ration alimentaire c’est la même chose. Mais Ils nous ont dit quoi par rapport à ceci. Ils disent qu’il y aura des cantines pour les travailleurs. Mais malgré tout, on ne gagne rien. Nous n’avons rien de tout ce qu’ils ont dit ici.

Mediaguinée: Et par rapport aux travaux des heures supplémentaires, est-ce que ces heures supplémentaires sont rémunérées ?

Ibrahima Camara: Les heures supplémentaires aussi, c’est tout à fait impossible. Il y a d’autres qui se plaignent beaucoup de ça. Par rapport à l’heure supplémentaire. D’ailleurs, nous personnellement, moi qui vous parle, nous ne connaissons pas à combien l’heure supplémentaire est payée. Nous ne le connaissons pas. Tantôt ils disent que c’est 10 000, tantôt ils disent que c’est 7 000, tantôt ils disent que c’est un chiffre. Est-ce que vous comprenez ? Parfois même la journée, il y a des personnes parmi nous qui ne savent pas à combien réellement ils ont payé. Mais nous avons appris qu’il y a des travailleurs qui ont vu par endroits leur salaire coupé lors du paiement.

Mediaguinée: Qu’en est-il de la situation des coupures des salaires ?

Ibrahima Camara: Oui, ça quand même, c’est fréquent. Cela ne commence pas aujourd’hui. Cela a commencé depuis fort longtemps, que ce soit GTI, que ce soit HITRAJEC, c’est un fait qui n’a pas commencé maintenant là

Mediaguinée: Est-ce que vous avez rencontré les autorités ?

Ibrahima Camara: Nous n’avons pas encore rencontré les autorités, mais tout de suite là, nous venons de quitter au niveau de la direction de ACC pour en discuter. Cette société est la société mère et celle de SONAPI, le chef de projet de SONAPI. Il nous a appelés, nous avons discuté. C’est ça que nous allons venir transmettre à nos collègues. D’après eux, ils disent qu’ils vont nous appeler demain pour en discuter de plus.

Mediaguinee: Donc ce qui veut dire jusqu’à demain il n’y aura pas de travail ? 

Ibrahima Camara: Bon, nous ne pouvons pas vous dire maintenant là, parce qu’on ne s’est pas encore concerté entre nous et les travailleurs.

Aux dernières nouvelles, les ouvriers ont repris les travaux cet après-midi, après la pause déjeuner. Ils ont été amenés à écrire leur revendication sur papier et à la déposer auprès de qui de droit pour entamer des discussions dans les jours qui suivent.

Toutes nos tentatives pour rencontrer les responsables sur place, tant auprès de la sécurité privée que des gendarmes, n’ont pas abouti.

Mamadou Yaya Barry

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