Boffa : Charles Wright annonce des poursuites contre l’ancien juge de paix pour corruption

il y a 10 mois 98
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C’est une population totalement déçue du fonctionnement de la justice qui a exprimé au garde des Sceaux, son ras-le-bol face aux agissements de l’ancien juge de paix Ibrahima Sow.

Les cas de corruption endémique, d’interpellation sans mandat ni convocation, les détentions prolongées, les persécutions ainsi que la lenteur des procédures ont été dénoncés par les populations de Boffa. Tout le monde s’accorde presque, sur le fait que le magistrat Ibrahima Sow ne prenait que des décisions unilatérales, qu’il rendait au profit des nantis.

Ecœuré par ces révélations, Alphonse Charles Wright s’est tout de même senti réconforté dans sa décision de suspendre le juge incriminé. Pour lui, ces défaillances dénotent du déficit d’inspection dans les juridictions du pays. Il a alors invité le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry à prendre ses responsabilités, à l’effet de corriger toutes ces défaillances dans son ressort, faute de quoi il perdrait ses fonctions.

« M. Procureur général prenez vos responsabilités, assumez-les, vous n’êtes pas à ce poste pour plaire à quelqu’un. On vous a nommé pour assumer vos responsabilités. Sortez, allez sur le terrain sinon quelqu’un va prendre vos fonctions… Ça ne peut pas continuer », a-t-il lâché, dans la salle d’audience de la justice de paix de Boffa.

En ce qui concerne le magistrat Ibrahima Sow, en plus de sa suspension, le ministre a annoncé des poursuites contre lui pour corruption et conduite contraire à son serment de magistrat, auprès du conseil supérieur de la magistrature, à qui il reviendra d’examiner. Les différentes plaintes des populations seront posées aussi auprès du premier ministre et du président de la transition…

A la maison d’arrêt de Boffa où il se rendra peu après, le constat est alarmant. Outre la surpopulation carcérale, il a été confirmé que l’ancien juge aurait demandé à certains détenus, qu’il a condamnés, de payer de l’argent pour leur mise en liberté. D’autres disent avoir été sommés de l’argent pour figurer sur la liste des éventuels bénéficiaires de la grâce présidentielle.

Dans cette prison, les droits de visite sont conditionnés au paiement de l’argent. Et pour bénéficier du bain de soleil, les prisonniers paient jusqu’à 500.000 GNF.

A ces défaillances s’ajoutent, la mauvaise qualité de la ration alimentaire, et le manque d’hygiène.

Faut-il le rappeler, l’ancien juge de paix Ibrahima Sow est suspendu pour faute professionnelle contraire à son serment de magistrats en sollicitant des personnes condamnées dans une affaire correctionnelle jugée par lui-même, le versement des amendes à hauteur de 70 millions GNF via son compte Orange money. Un montant utilisé à des fins personnelles.

Alhassane Fofana

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