Barrage JO : l’Indonésie, petite nation de football, mais l’une des plus passionnées au monde

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Adversaire de la Guinée au barrage des Jeux Olympiques de Paris, l’Indonésie n’est pas connue pour être une grande nation de football. Son classement actuel par la FIFA en témoigne : 134ème mondial sur 211. Là où la Guinée est 76ème mondial (classement mars 2024). Mais le football indonésien n’est pas pour autant méconnu du monde. Il fait souvent la Une des médias internationaux en raison de la passion – parfois débordante –  qui l’accompagne. Voici quatre choses intéressantes à connaître sur l’adversaire de la Guinée.

  1. Un football accompagné de drames

En octobre 2022, 125 personnes parties supporter l’Arema FC au stade Kanjuruhan ont perdu la vie dans ce qui sera considéré comme l’un des plus grands drames survenus dans une enceinte de football. Plus de 300 autres personnes ont été blessées au cours du même événement, selon les chiffres avancés par les autorités indonésiennes. Ce drame, même s’il est le plus effroyable, reste loin d’être le premier. L’histoire du football indonésien a souvent été émaillée de dérives. Entre autres, en 2018, des supporters de Bandung ont lynché à mort un supporter de Jakarta avant de transporter son corps dans l’enceinte du stade. Le championnat avait alors été suspendu pour seulement deux semaines. A la base de ses dérives, une grande passion des Indonésiens pour le football qui a été introduit dans leur pays par le colon néerlandais au XXe siècle. Le journal britannique, The Guardian, n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier l’Indonésie de « la nation de football la plus passionnée d’Asie ». Dans ce pays multiethnique décomposé en 1700 îles, le football est ici considéré comme un terrain d’expression de son identité nationale. Quand les clubs s’affrontent, ce n’est pas que du football. Parfois, il y a un autre match dans le match : celui des ethnies ou des communautés qui s’affrontent.

  1. Une coupe du monde U-20 perdue à cause d’Israël

En 2023, l’Indonésie a préféré perdre l’organisation de la Coupe du monde U-20 que de voir les jeunes israéliens – qualifiés pour le tournoi – jouer sur son sol. Pourtant, l’archipel avait là l’opportunité d’organiser pour la première fois de son histoire une Coupe du monde de football et avait presque tout préparé pour satisfaire les exigences de la FIFA. Mais, des voix politiques s’étaient levées pour dire non à une participation d’Israël à la compétition. Ce, disent-elles, par respect pour la position diplomatique de l’Indonésie sur la question de la Palestine. Mais également, par respect pour la Constitution indonésienne dont le préambule déclare que « L’Indépendance est le droit de toutes les nations et pour cette raison, le colonialisme dans le monde doit être aboli, car il n’est pas conforme à l’humanité et à la justice ».

De fait, c’est par reconnaissance aux pays arabes qui l’ont soutenu aux premières années de son indépendance – des Pays-bas – en 1945 que l’Indonésie n’a pas reconnu la création de l’Etat hébreu en 1948. Depuis, la position de la plus grande nation musulmane au monde n’a pas changé, même si celle de la majorité des pays arabes sur la même question israélienne a évolué. L’Indonésie n’a donc pas de relation diplomatique officielle avec Israël. Mais entretient quand même des relations commerciales avec le pays de Benjamin Netanyahu.

  1. Grands supporters des Oranges

En Indonésie, l’équipe nationale des Pays-bas ressemble à ce que représente l’équipe nationale française pour les Guinéens. Voire un peu plus. Là-bas, le parcours de l’équipe nationale de l’ancien colonisateur dans les compétitions européennes et mondiales enthousiasme des millions d’Indonésiens. Tout un paradoxe, tant on en veut au pays européen pour son lourd et douloureux héritage colonial. Mais cela peut s’expliquer par le fait que de nombreux Indonésiens sont restés attachés aux Pays-bas, en plus de l’histoire commune, par la religion et l’immigration. Des joueurs d’origine indonésienne ont choisi de jouer pour le Pays-bas. A l’inverse, d’autres nés aux Pays-bas comme Stephano Lilipaly ont décidé de jouer pour leur pays d’origine. Ancien joueur d’Arsenal et du FC Barcelone, Giovanni Van Bronckhorst reste le plus emblématique de ces joueurs d’origine indonésienne qui ont choisi de jouer pour les Pays-bas. Cependant, en Indonésie, ce footballeur reconverti en entraîneur reste une fierté nationale.

  1. Corruption et immixtion politique

Comme en Guinée, des cas de corruption et d’immixtion politique dans le football indonésien sont souvent signalés. En 2018, la Fédération a été suspendue par la FIFA qui l’accusait de ne plus contrôler son football, notamment face à la violence des ultras des clubs. Lesquels ultras font souvent obligé des clubs de la Liga 1 à arriver au stade dans des véhicules blindés.

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