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L’année 2024 a pris fin, le moment est opportun pour évaluer, analyser et apprécier les résultats enregistrés dans le domaine du football en Guinée. Si elle a bien démarré par l’euphorie, l’allégresse et les émotions de la CAN en Côte d’Ivoire, il faut dire que tout ne s’est pas passé comme on l’aurait souhaité et espéré. Au bout du compte, les bons résultats ne sont pas au rendez-vous. D’ailleurs, ils sont même catastrophiques. Sur les six compétitions (CHAN, CAN U17, CAN U20, CAN U15, CAN féminine et CAN sénior) que la CAF organise cette année, seul le Syli national local disputera le Championnat d’Afrique des Nations en février prochain.
Au début de l’année dernière 2024, le Syli national a participé à la CAN 2023 disputée en Côte d’Ivoire. Au premier tour, l’équipe nationale dirigée par Kaba Diawara a pu se qualifier en huitième de finale en terminant parmi les meilleurs troisièmes, après avoir enregistré un match nul contre le Cameroun, une victoire contre la Gambie et une défaite contre le Sénégal. Contre toute attente, la Guinée réussit à se hisser en quart de finale en éliminant la Guinée Équatoriale, l’équipe qui avait fait sensation en matchs de poules, en finissant premier du Groupe A, devant le Nigeria et la Côte d’Ivoire, pays organisateur. Dans cette rencontre, le but spectaculaire de Mohamed Bayo qualifie la Guinée en quart de finale, une première depuis que la CAN est passée à 24 équipes.
Cependant, l’aventure du Syli national s’arrête à ce stade de la compétition, après un non-match, sanctionné par une lourde défaite contre les Léopards de la RDC. L’euphorie et la joie des Guinéens s’estompent aux portes d’une demi-finale qui était pourtant dans les cordes des hommes de Kaba Diawara. La Guinée sort de la CAN avec beaucoup de regrets, mais en même temps avec le sentiment d’avoir tout donné, même si un échec reste un échec.
Quelques mois plus tard, la Guinée était engagée dans le tournoi de football aux JO de Paris. Un autre flop, mais celui-ci est retentissant. Trois matchs joués. Trois défaites récoltées, respectivement contre la Nouvelle-Zélande (2-1), la France (1-0) et les États-Unis (3-0). En dépit de cette grosse contre performance qui a eu comme conséquence directe le limogeage de Kaba Diawara à la tête des U23 et du Syli national, les autorités sportives du pays, rentrent à Conakry « la tête haute ».
Juste après le renvoi de Kaba Diawara, la Fédération Guinéenne de Football décide de mettre en place « un directoire transitoire chargé de la gestion technique du Syli A ». Dans ce directoire, la supervision est confiée au DTN, Lappé Bangoura, la coordination à Michel Dussuyer et le rôle de sélectionneur national à Charly Paquille, assisté par Souleymane Camara. Une decision inédite, aux conséquences désastreuses.
CAN 2025
Engagée dans les éliminatoires de la CAN 2025, la Guinée démarre la campagne avec deux défaites contre la Tanzanie et la RDC. Des résultats qui forcent la Fédération Guinéenne de Football à réajuster le staff technique du Syli national en nommant, Michel Dussuyer sélectionneur national. Au départ, la décision fédérale porte ses fruits, car la Guinée se relance dans la course à la qualification en enchaînant trois victoires dont deux contre l’Éthiopie et l’autre contre la RDC. Par contre, elle perd le match crucial à Dar-es-Salaam contre la Tanzanie lors de la dernière journée de la campagne qualificative. En conséquence, elle est éliminée de la CAN 2025. Une catastrophe.
Même si le tâtonnement, le flottement et la gestion de l’après Kaba Diawara est l’une des causes de cette élimination, il faut dire que le gouvernement guinéen aussi à sa part de responsabilité dans ce fiasco, étant donné que le Syli national a joué tous ses matchs à domicile, en Côte d’Ivoire à cause de l’absence d’un stade homologué sur tout le territoire national guinéen. Pourtant, le ministère des Sports avait pris l’engagement d’achever les travaux de réhabilitation du stade du 28 septembre et celui de Nongo, avant le mois de mars 2024. Nous sommes en janvier 2025, aucun de ces deux stades n’est encore dans les normes requises par la CAF et la FIFA. Scandaleux.
U20 – U17
Jusque là, le Syli national sénior a toujours été l’arbre qui cache la forêt. Le projet sportif se reposant exclusivement sur la recherche des binationaux pour constituer et renforcer l’équipe nationale. Par ailleurs, ce qu’on ne vous dit pas, c’est que la destruction est totale et les dégâts sont énormes dans les catégories U20 et U17, mais personne ne semble prêter attention, ni se préoccuper. Pourtant, il est reconnu que le football des jeunes est le socle de tout développement du football d’un pays. La réussite du Sénégal dans toutes les compétitions, est un bel exemple pour illustrer cela.
Notez bien que la Guinée ne participe pas depuis bien longtemps aux compétitions africaines de football dans les catégories U20 et U17. Elle est complètement hors circuit, larguée et quasiment en panne. L’équipe nationale U20 a manqué les éditions de 2019, 2021 et 2023. Et pour ne rien arranger, elle a été éliminée en octobre dernier pour la prochaine édition qui aura lieu cette année du 26 avril au 18 mai en Côte d’Ivoire. Au total, elle rate 4 éditions d’affilée. Autrement dit, ce sont quatre générations de jeunes footballeurs qui sont laissées à quai, abandonnées à elles-mêmes. Un vrai désastre.
Les U17 quant à eux, leur dernière participation à une Coupe d’Afrique des Nations remonte à 2019 en Tanzanie. Battue en finale par le Cameroun, la Guinée est lourdement sanctionnée pour fraude sur l’âge par le jury disciplinaire de la CAF, au lendemain de cette rencontre. Entre autres, elle est suspendue pour les éditions de 2021 et 2023 et elle est sommée de rendre toutes ses médailles à la CAF. Le Syli national U17 était censé revenir dans l’édition de 2025, malheureusement les mauvaises habitudes ont la vie dure en Guinée. A cause d’une autre histoire de fraude sur l’âge, l’équipe nationale U17 a été empêchée de participer au tournoi qualificatif en octobre dernier au Sénégal. Résultat, la Guinée est absente d’une CAN de plus de cette catégorie que le Maroc organise cette année du 30 mars au 19 avril. Une autre génération sacrifiée. Personne ne s’émeut, ni ne s’alarme du sort de ces gamins qui auraient pu être l’avenir du football guinéen.
Pour couronner le tout, l’équipe scolaire U15 ne participera pas non plus cette année à la CAN de cette catégorie, après avoir été vice-championne l’année dernière et vainqueur du trophée lors de la toute première édition de cette compétition en 2023 à Durban en Afrique du Sud.
Il faudra rajouter dans ce sombre tableau, l’échec des clubs guinéens qui étaient engagés dans les compétitions interclubs de la CAF de la saison en cours. En Coupe de la Confédération, le Hafia a été sorti dès le premier tour préliminaire par l’Étoile Filante de Ouagadougou, tandis que le Milo FC qui avait réussi à passer le premier tour préliminaire en Ligue des Champions, a été éliminé aux portes de la phase de groupes par le Stade d’Abidjan.
Une année noire s’achève pour le football guinéen. Personne ne doit s’en réjouir, ni célébrer, encore moins se frotter les mains. Après tout, il s’agit des performances sportives africaines de notre pays, pas d’un individu. Il va falloir se mettre d’accord sur le fait qu’on répète les mêmes erreurs du passé. L’animosité et la division des acteurs du football est un réel problème et l’absence d’une vision claire de l’équipe fédérale, en est un autre. Avant qu’il ne soit trop tard, il serait judicieux de s’asseoir pour tirer les leçons de ces échecs à répétition, situer les responsabilités, se réorganiser, se restructurer afin de pouvoir repartir sur des bases solides. A défaut, le risque de faire du surplace est assez grand.