Bah Oury, un an à la Primature : bilan contrasté entre acquis et échecs

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27 février 2024 – 27 février 2025, cela fait un an jour pour jour depuis la nomination de Bah Oury à la tête de la Primature. Son bilan plaide-t-il en sa faveur ? Est-il à la hauteur des attentes?

Dans son serment prêté dès le lendemain de sa nomination, Bah Oury s’était engagé à se conformer “scrupuleusement aux dispositions de la Charte de la transition, aux principes de l’honneur, de la probité et de la dignité, sans préjudice sur l’équilibre social, politique et culturel de la nation guinéenne.”

De même, dans sa déclaration de politique générale devant le Conseil national de la transition (CNT), il avait orienté sa communication sur trois axes :

-L’axe social pour rétablir le vivre-ensemble;
– L’axe économique pour amorcer le processus de développement économique afin d’assurer le bien-être de la population;
-L’axe politique pour bâtir les fondamentaux de l’État de droit à travers la mise en place d’institutions fortes et crédibles, avec la justice comme boussole pour tous nos concitoyens.

Des acquis indéniables

Devant le CNT, Bah Oury s’était engagé à ne pas ignorer la situation des sinistrés de Coronthie, victimes de l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures en fin d’année 2023. Cet engagement s’est matérialisé à travers un programme de soutien en faveur de 55 concessionnaires et 322 locataires, initié par le Gouvernement.

En mai 2024, l’État a alloué 2 000 000 GNF à chaque concessionnaire et 1 000 000 GNF à chaque locataire pour les frais de déménagement. De plus, l’État a accordé un montant de 2 500 000 GNF à chaque locataire sur une période de 7 mois et aux concessionnaires sur 24 mois.

Remise des titres fonciers aux victimes de Kaporo-Rails

L’un des actes majeurs posés par le gouvernement de Bah Oury est la remise, en septembre 2024, des titres fonciers à 2 673 familles dont les maisons avaient été détruites à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse. Certaines démolitions avaient eu lieu en 1998, sous le régime du général Lansana Conté, et d’autres en 2019, sous Alpha Condé.

La préservation du massif du Fouta Djalon

À la tribune de l’ONU lors de la 79e Assemblée générale en septembre 2024, le Premier ministre a plaidé pour l’inscription du Massif du Fouta Djalon sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Une initiative qui a reçu le soutien de l’Union africaine. Même si cela reste à l’état de proposition, compte tenu du contexte du réchauffement climatique, il s’agit d’un acquis majeur à pérenniser pour assurer sa préservation.

Des échecs palpables

Le premier échec ou la première faute commise par l’actuel Premier ministre reste la non-déclaration de ses biens, pourtant essentielle à la transparence et à la bonne gouvernance.

Le manque de dialogue

Bah Oury était très attendu sur le dialogue politique, compte tenu de son expérience en tant qu’acteur sociopolitique de longue date. Cependant, sa nomination à la Primature n’a pas changé grand-chose dans les relations entre le gouvernement et les opposants. Il n’a pas réussi à entamer un dialogue avec les Forces vives.

Le non-retour à l’ordre constitutionnel

Lui qui déclarait qu’”une transition longue est un danger pour elle-même”, a changé de discours une fois nommé, allant jusqu’à soutenir une éventuelle candidature du général Mamadi Doumbouya. Il cautionne ainsi, selon ses détracteurs, la répression des manifestations. Paradoxalement, il était le président de la commission d’organisation de la manifestation du 28 septembre 2009 contre les velléités de Dadis Camara de confisquer le pouvoir.

Le recul des libertés fondamentales

Avant d’avoir justifié l’interdiction des manifestations au nom d’une prétendue “paix sociale”, personne n’aurait cru que Bah Oury, membre fondateur de l’Organisation guinéenne des droits humains et ancien ministre de la Réconciliation nationale, serait capable d’un tel revirement. Alors que le gouvernement maintient l’interdiction des manifestations, les cas d’enlèvements des voix discordantes se multiplient :

Kidnapping de Foniké Mengué et Billo, le 9 juillet 2024, enlèvement de Saadou Nimaga (ancien secrétaire général du ministère des Mines), du journaliste Habib Marouane Camara, et plus récemment du coordinateur du Forum des forces sociales, retrouvé torturé et ligoté non loin du camp des Forces spéciales à Forécariah.

Actes liberticides

L’histoire retiendra que sous Bah Oury, la restriction des libertés a atteint son paroxysme avec la fermeture de plusieurs médias, plongeant près d’un millier de journalistes dans le chômage.

Le drame de Nzérékoré

Le 1er décembre 2024, la finale du tournoi doté du général Mamadi Doumbouya, opposant Nzérékoré à Labé, a tourné au drame, causant la mort de 56 personnes selon le gouvernement, et 150 selon les ONG des droits humains. Alors que l’enquête annoncée n’a toujours pas abouti, le gouvernement Bah Oury est accusé de manque de compassion envers les familles des victimes.

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