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Dans la nuit du 10 octobre 2025, un incendie d’une rare intensité s’est déclaré à la station-service de Coza, dans la commune de Ratoma à Conakry. L’incident, maîtrisé après plusieurs heures d’intervention, a provoqué d’importants dégâts matériels et relancé le débat sur la sécurité incendie dans les stations d’essence en Guinée, notamment sur la pratique dangereuse du stationnement nocturne des véhicules sur ces sites.
Un environnement à haut risque, trop souvent négligé
Les stations d’essence sont des zones à très haut risque incendie. Elles concentrent des produits pétroliers hautement inflammables, des installations électriques sous tension, et un flux constant de véhicules. Dans un tel contexte, la moindre négligence peut suffire à déclencher un sinistre majeur.
Pourtant, dans plusieurs quartiers de Conakry, notamment à Coza, Kipé, Hamdallaye ou Matoto, il est courant d’observer des véhicules garés toute la nuit dans les stations-service — parfois abandonnés, parfois utilisés comme parkings improvisés. Cette habitude, tolérée par certains exploitants, constitue une bombe à retardement.
Pourquoi le stationnement nocturne en station-service est un danger extrême
Les leçons des réglementations internationales
Dans les pays disposant d’une réglementation rigoureuse, notamment en Europe, le stationnement dans les zones de distribution de carburant est strictement interdit. Les textes imposent des périmètres de sécurité dégagés, une signalisation visible, et des dispositifs de surveillance permanente.
En France, par exemple, les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) sont soumises à des obligations strictes: contrôles techniques périodiques, présence obligatoire d’un système automatique d’extinction, formation du personnel à la prévention des risques et interdiction de toute activité non liée à la distribution de carburant sur site.
Ces principes devraient inspirer la Guinée dans l’élaboration d’un cadre légal national pour la sécurité incendie et la prévention des risques technologiques, adapté à ses réalités et à ses infrastructures.
Une urgence nationale: réglementer la sécurité incendie
L’incendie de Coza illustre crûment le vide juridique et institutionnel qui entoure encore la sécurité incendie en Guinée. Aujourd’hui, les mesures de prévention reposent davantage sur la bonne volonté des exploitants que sur des textes législatifs et réglementaires contraignants.
Or, dans un contexte de croissance urbaine rapide et d’extension anarchique des infrastructures, il devient urgent que l’État guinéen se dote d’un cadre légal clair et moderne pour encadrer:
Une telle démarche renforcerait la responsabilité des exploitants, la crédibilité des services de secours, et la protection des populations. Elle traduirait également la volonté du gouvernement de bâtir une politique publique cohérente de sécurité civile, conforme aux standards internationaux.
Conclusion: prévenir avant de guérir
Le drame de Coza n’est pas un simple accident; c’est un signal d’alarme national. Il rappelle qu’un véhicule mal garé, une fuite d’huile ou un court-circuit peuvent suffire à provoquer un incendie aux conséquences irréparables.
Il est temps que la sécurité incendie soit reconnue comme un enjeu stratégique de gouvernance publique. La Guinée gagnerait à inscrire cette priorité dans un arsenal juridique national, afin que la prévention du risque ne dépende plus du hasard ou de la négligence, mais de la loi, du contrôle et de la responsabilité.
Prévenir ces drames, c’est protéger la vie, l’environnement et l’avenir.
À retenir
L’article Après Coza, repensons la sécurité incendie dans les stations-service de Guinée (Par Mohamed Kouyaté) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.