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Ce vendredi 10 octobre 2025, le tribunal criminel de Labé a ouvert le dossier du ministère public contre Mamadou Oury Diallo, né en 1980 à Matakaou, dans la préfecture de Koubia, et domicilié à Lariya. Cet homme de 45 ans, marié et père de six enfants, est poursuivi pour séquestration et viol au préjudice de sa fille, Aissatou Diallo, 18 ans, qui a ensuite contracté une grossesse.
Appelé à la barre, le mis en cause a nié les faits qui lui sont reprochés : « Ma fille était en Mauritanie, elle est partie là-bas lorsqu’elle avait 10 ans, et elle est revenue à l’âge de 18 ans. Depuis son retour, on avait convenu qu’un mois durant, elle passerait la nuit chez un voisin marié, Abdoulaye, qui avait deux femmes. Pourtant, ce n’est pas là-bas que je lui ai dit d’aller dormir. Cette situation s’explique par le fait que je n’ai qu’une seule case, où je dors avec ma femme Diouldé et nos cinq enfants. Au début, je lui ai donné un peu d’argent pour du crédit, mais dernièrement je la voyais avec de l’argent, elle ne me demandait plus rien. On m’a même dit qu’elle sortait et ne revenait qu’à minuit. Même en Mauritanie, elle n’était pas tranquille, d’après les informations de son tuteur, elle sortait aussi et revenait tard.
D’abord, j’ai divorcé avec la mère de ma fille qui m’a accusé. Un jour, je l’ai appelée dans ma case, il y avait mes autres enfants qui jouaient dehors ; je lui ai demandé, parmi les trois garçons qui lui faisaient la cour, lequel elle voulait épouser. Elle m’a donné un nom, et je lui ai dit de partir. Quelques jours après, alors que je faisais du thé, j’ai appris auprès des femmes que ma fille était enceinte. Ma femme m’en a également informé. Très en colère, je lui ai donné quelques coups en guise de punition. Je n’ai jamais violé ma fille et je ne suis pas l’auteur de cette grossesse. Je suis prêt à faire un test ADN. Si les résultats montrent que c’est moi, faites de moi ce que vous voulez. »
À la barre, la victime, Aissatou Diallo, a maintenu ses accusations : « C’est moi qui ai porté plainte contre Mamadou Oury Diallo pour m’avoir violée puis mise enceinte. Mamadou Oury Diallo est mon père, d’après ce qu’on m’a dit. (D’après ce qu’on vous a dit ? demande le président du tribunal) Oui, à cause de ce qu’il m’a fait, j’ai des doutes sur le fait qu’il soit vraiment mon père. Le jour des faits, je préparais dehors, il ne restait que la sauce. Il m’a appelée dans sa case et m’a demandé, parmi les trois garçons qui me fréquentaient, lequel je voulais épouser. J’ai répondu Souleymane. Il m’a alors ordonné de me déshabiller, j’ai refusé, mais il m’a déshabillée en me menaçant de mort avec son couteau. Je n’ai pas crié par peur d’être tuée et je lui ai laissé faire. Quand il est sorti, je suis également sortie pour continuer à cuisiner. Quelques jours plus tard, une amie m’a informée que l’information s’était propagée dans le village. Quand sa femme lui a dit ce qu’il avait fait, il a pris un fusil pour me menacer de mort à deux reprises. Je suis prête à faire un test ADN. Certes, je suis en colère contre mon père d’avoir divorcé avec ma mère, mais c’est lui qui m’a violée et mise enceinte. »
Après la suspension de l’audience pour effectuer une échographie, il s’est avéré que la fille est enceinte de huit mois, avec un accouchement prévu le 19 novembre 2025.
Pour départager les deux parties, le procès a été renvoyé sine die afin de réaliser un test ADN, seule alternative pour déterminer la vérité. En attendant, l’accusé reste en prison.
Affaire à suivre.
Amadou Tidiane Diallo, correspondant à Labé
L’article TPI de Labé : père et fille à la barre pour une affaire de viol suivie d’une grossesse, l’accouchement en novembre pourrait trancher est apparu en premier sur Mediaguinee.com.