AGRASC : Mohamed Diawara prend officiellement fonction

Le nouveau directeur général de l’Agence de Gestion et de Recouvrement de Avoirs Saisis et Confisqués a été installé dans ses fonctions ce jeudi, 23 octobre 2025.

Cette cérémonie d’installation a réuni des cadres de l’Agence, du ministère de la Justice, des magistrats, entre autres. Un moment solennel pour le directeur sortant de faire le bilan de sa gestion depuis un peu plus de deux ans.

Alpha Sény Camara laisse entendre que l’ensemble des objectifs qu’il s’est fixé n’ont pas été atteints mais il a quand même obtenu des résultats.

« Nous avons fait ce que nous avons pu faire. Nous avons été au Sénégal par 2 fois. Nous avons été en France par 2 fois et nous avons amené à l’AGRASC-France, ici. C’est une première qu’on puisse déplacer une structure qui a 15 ans de vie pour une structure qui n’a que 2 ans, un an et quelques à l’époque. J’avoue que c’était un exploit et ça faisait honneur à la République. Un commis de l’Etat, comme c’était à mon cas, ou c’est mon cas, c’est le patriotisme et l’obligation…Les résultats c’est plus de 300 milliards de francs guinéens, ce n’est pas l’argent que Diawara va prendre demain matin à la banque, c’est la somme des fonds confisqués qui se trouvent dans les banques et qui ne sont pas d’ailleurs nombreux. Diawara, il faut que vous soyez vigilant, la chance que vous avez ce que tous ceux qui sont dans les juridictions aujourd’hui sont vos camarades d’âge et de promotion, donc, tu peux crier avec eux au contraire moi nombreux sont mes fils par l’âge de mes enfants et des jeunes frères. J’ai une limite quand ce n’est pas bon. Donc, en prenant le relais de cette agence monsieur Diawara, vous devez savoir que ce ne sont pas des privilèges que je vous lègue mais des charges contraignantes qui exigent de votre part des ressources morales techniques et même civiques. Remplacez quelqu’un qui est votre grand frère, votre papa, qui a été votre procureur parce que j’étais à Kaloum. Donc, je vous connais parfaitement. Je suis sûr que si vous fermez les oreilles et que vous ne regardez que ce que la loi dit par rapport à l’AGRASC, vous allez faire plus que moi », a-t-il déclaré.

Le directeur général entrant pour sa part, se dit conscient des tâches qui l’attendent. La formation du personnel de l’AGRASC, la mise en place des antennes de ladite agence partout à travers le pays, la modernisation des outils de suivi, des gestions et des valorisations des avoirs saisis , le développement des partenariats dynamiques tant au plan national qu’international pour accroître la crédibilité et la portée de l’AGRASC sont entre autres les défis qu’il entend relever. Pour ce faire, Mohamed Diawara dit compter sur le soutien de ses collaborateurs.

« Je mesure la grandeur de la tâche qui m’attend. C’est pourquoi je m’engage à exercer mes fonctions avec loyauté dans le respect des valeurs de la refondation et de l’éthique du service public. Je veillerai à consolider la gouvernance interne de l’agence, renforcer la formation en contenu du personnel, moderniser les outils de suivi, des gestions et des valorisations des avoirs saisis et développer des partenariats dynamiques tant au plan national qu’international pour accroître la crédibilité et la portée de l’AGRASC », a promis le nouveau patron de l’AGRASC.

S’agissant des axes stratégiques, «je veillerai à améliorer le fonctionnement de la direction exécutive et renforcer la gouvernance exercée par le conseil d’administration de l’AGRASC, diversifier les ressources, les sources de financement afin d’accroître l’autonomie financière, développer des formations spécifiques pour renforcer les compétences techniques et opérationnelles des acteurs de la chaîne pénale, assurer la déconcentration des activités et missions à travers la création d’antennes régionales et préfectorales, mieux impliquer, informer et sensibiliser les magistrats et les services de greffe auprès des juridictions, renforcer la confiance des justiciables dans l’institution judiciaire, notamment par la vulgarisation des missions d’attribution de l’AGRASC, construire et asseoir une doctrine judiciaire qui privilégie les sanctions patrimoniales, financières, mobilières et immobilières à l’encontre des acteurs d’infractions économiques et financières, mobiliser des ressources additionnelles pour renforcer les moyens d’enquête et d’investigation des services partenaires de l’agence, soutenir et abonder les fonds d’aides juridictionnelles afin d’assister financièrement les victimes n’ayant pu obtenir réparation, créer une plateforme numérique accessible aux professionnels de la justice et aux justiciables. Je suis convaincu qu’aucune réussite n’est possible sans écoute, sans concertation et sans collaboration, dans un double élan de solidarité et de responsabilité. C’est pourquoi je déclare ici et maintenant que je demeure ouvert à toutes les critiques constructives, observations et suggestions émanant de mes collaborateurs, des institutions partenaires et de tous les acteurs engagés dans la même vision », a lancé le magistrat.

Le chef de cabinet du ministère de la Justice et des droits de l’homme, représentant le ministre se dit de confiant que la nomination de l’ancien président du tribunal du travail à la tête de l’Agence de Gestion et de Recouvrement de Avoirs Saisis et Confisqués (AGRASC) suscite un espoir au regard des qualités qu’incarne cet homme droit.

D’ores et déjà, Maître Billy 1 Keita annonce l’accompagnement de son département pour la réussite de sa noble et exaltante mission.

« Si Dieu fait aujourd’hui que le Président de la République vous a placé cette confiance à travers la direction du monsieur le garde des sceaux, cette confiance ne doit pas être vaine et je suis entièrement convaincu qu’à travers votre compétence, votre engagement et votre dévouement, vous allez conduire la machine là où elle a été laissée par monsieur Alpha Seny et l’ensemble des cadres méritants qui l’ont accompagné. Le personnel ici présent est disposé à vous accompagner. Le département, à sa tête monsieur le garde des sceaux, est prêt à vous accompagner et le tout sous la vigilance du chef de l’État et les autres autorités de haut lieu tiennent à ce que cette institution demeure et soit efficace. Donc, à travers vous, nous sommes convaincus que l’efficacité sera de mise », assure-t-il.

Nommé le 19 octobre dernier à travers un décret, Mohamed Diawara dévient ainsi le deuxième directeur général de l’AGRASC depuis son opérationnalisation en 2023. Elle a officiellement pour mission principale de recouvrer et gérer les avoirs saisis et confisqués.

Saidou Lébêré

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