Affaire 28 septembre : les victimes demandent identification des fosses et protection des témoins

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Le 31 juillet dernier, le procès du massacre du 28 septembre 2009 a situé de nombreuses responsabilités.
Pour cette date commémorative, l’Association des filles et femmes violées du 28 septembre 2009 (AFFV) et l’Association des familles des disparus du 28 septembre 2009 (AFADIS) ont tenu une conférence à la maison de la presse de Conakry samedi 28 Septembre 2024.

A cette occasion, ces victimes interpellent sur leur situation et la finalité du procès.

Tout en mettant un accent sur leur indemnisation. 

«Nous les victimes, nous attendons toujours d’être indemnisées. De nos jours, il y a eu des morts; d’autres très malades, ce, depuis plus de 14 ans maintenant; d’autres ont revendu leurs biens pour se faire soigner; d’autres se sont endettés et d’autres ont perdu leur dignité et traversent une période très sombre de leur vie puisqu’ils ne peuvent plus exercer leurs activités» a fait savoir Amy Diop, présidente de l’AFFV.

Au nom des familles des disparus du 28 septembre 2009 (AFADIS), Mamadou Tairou Bah, demande l’identification des fosses communes.

« L’Association des familles des disparus du 28 septembre 2009 et l’Association des femmes et filles violées du 28 septembre 2009, on se souviendra des morts, des femmes violentées, humiliées en pleine journée, d’autres séquestrées, torturées, des pièges, des personnes handicapées à vie, des familles détruites sous séquelles, des crimes odieux sans oublier des dizaines de portées disparues, non identifiées à ce jour malgré le verdict en première instance. Nous pensons que notre panneau de la vérité a été occulté. C’est le biais à l’identification des fosses communes. C’est en procédant à cette expertise nationale ou internationale à travers une police scientifique spécialisée en la matière que nos familles ayant droit sauront l’emplacement des fosses communes. Cette revendication demeure pour toujours. Par conséquent, le récit des témoins et celui des victimes ont donné des indices pertinents lors du débat au tribunal, mais cela malheureusement n’a fait l’objet d’un transfert judiciaire pour explorer ces lieux. Et sur ce, nous  croyons qu’au niveau de la cour d’appel, nos avocats plaideront à travers nos demandes déjà soumises pour que cette préoccupation soit effective et réalisable pour permettre à nos familles de faire le deuil conformément aux principes religieux et culturels de notre pays ».

Après le premier verdict rendu par la justice guinéenne, le coordinateur de l’AFADIS, Mamadou Tairou Bah plaide pour la sécurité des victimes, surtout des témoins du procès. « Il est important et c’est le lieu de rappeler, que les victimes surtout celles qui sont passées devant le tribunal criminel sont exposées à tous les risques et menaces à longueur de journée. Force est de reconnaitre que ceux qui sont coupables de crime contre l’humanité sont des responsables militaires et ce qui naturellement renforce nos inquiétudes d’insécurité pendant l’évasion de l’ancien chef de la junte militaire, le capitaine Moussa Dadis Camara et ses co-coupables. Le cas de Jean Claude Pivi en est une illustration parfaite, évadé le 04 Novembre 2023 et arrêté le 17 septembre 2024 au Liberia puis transféré à Conakry. Tout porte à croire que personne n’est en sécurité ». 

Mayi Cissé 

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