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Renvoyé à ce lundi 27 janvier pour la désignation d’un interprète anglophone, afin de poursuivre les débats, le procès de l’ancien ministre des Mines et de la Géologie, Ahmed Kanté, s’est poursuivi ce matin au Tribunal de première instance de Kaloum. Ahmed Kanté et deux autres prévenus à savoir Claude Lorcy et Philippe Roger sont poursuivis pour « abus de confiance et concurrence déloyale » au préjudice de la société ABC (African Bauxite Corporation).
À la suite de la déposition du prévenu, la partie civile ABC, représentée par Alexandre Zotov, a comparu pour dire sa part de vérité dans cette affaire qui s’élève à 50 millions de dollars.
Ahmed Kanté, lors de ses différentes comparutions avait réfuté les charges émises contre lui. Il a déclaré n’avoir signé aucun contrat avec Alexandre Zotov qui le poursuit. Cependant, répondant ce lundi aux questions de Ousmane Sylla, président du Tribunal de première instance de Kaloum, le plaignant a fait des déclarations à charge contre l’ancien ministre des Mines et de la Géologie. Ce dernier aurait perçu 250 mille dollars pour le début de la collaboration.
« Le contrat que j’ai signé avec Ahmed Kanté était écrit en septembre 2017. Au début j’ai signé un contrat d’une page avec sa femme. Le rôle de Ahmed Kanté dans ce projet était de construire un port minier à multiusage. Pour ça, il a reçu une avance de 250 mille dollars. Avant la signature du mémorandum, j’ai exposé à Ahmed que j’étais en discussion avec trois entreprises pour apporter de l’argent à l’entreprise. Et pendant ce temps, je payais toutes ses primes. J’ai les preuves des échanges entre Ahmed et moi. La discussion tournait autour du projet minier. J’ai toutes les preuves sur WhatsApp. Pour prouver que Ahmed recevait toutes les informations sur le projet. C’est un projet qui tournait autour de 50 millions de dollars », a déclaré Alexandre Zotov.
À en croire les dires du russe, l’ancien ministre Ahmed Kanté a pris cet argent pour aller créer sa propre entreprise. D’où il dénonce la concurrence déloyale.
« Pendant qu’on était sur ce projet, Ahmed Kanté est allé créer une autre société en son nom avec des Chinois avec l’argent que j’ai investi. Il a utilisé toutes mes réalisations. D’où moi je qualifie cela de concurrence déloyale. Tout ce qu’il faisait, il ne le faisait pas pour moi. Il le faisait pour lui et les Chinois », a-t-il dénoncé.
Comment est-il entré en collaboration avec Ahmed Kanté ?
Dans sa déposition à la barre, Alexandre Zoto a révélé que c’est grâce à Claude Lorcy qu’il a connu Ahmed Kanté, lorsqu’il était Directeur de la SOGUIPAMI.
« J’avais une relation avec Ahmed Kanté, Philippe Roger et Claude Lorcy. C’est Claude Lorcy qui m’a mis en contact avec Ahmed Kanté. Notre collaboration a commencé quand il [Ahmed Kanté, ndlr] était directeur de la SOGUIPAMI. Quand il était Directeur, on avait eu des discussions sur le projet, notamment la construction du port minier à multiusage. Mais quand il a perdu son poste de Directeur, j’ai assisté à son discours final. Il avait de bonnes idées pour le pays. Il avait de l’énergie. Après son discours de passation de services, on a eu une réunion avec lui, Claude Lorcy et moi. Nous avons eu une réunion à son domicile près de la BCRG. Je lui ai demandé si Alpha Condé lui avait proposé un autre poste. Il a dit non. J’ai compris qu’il était perdu.
Du coup, je lui ai donc proposé de collaborer avec moi. Il a dit qu’il va trouver un moyen pour collaborer avec moi. Je lui ai dit que je vais proposer des idées pour faire avancer ton pays. Je lui ai dit, signons un contrat. C’est en ce moment qu’il est venu me dire qu’il a une société dont sa femme était directrice. Il m’a dit de signer le contrat au nom de la société de sa femme. Mais il y a eu un mémorandum entre Ahmed Kanté et moi. Dans ce mémorandum pour la réalisation du projet, Ahmed recevait 0.25 dollars pour chaque minerai transporté. Mais lors de son passage à la barre, il a mis les réalités à l’envers », a déploré le plaignant.
Parole aux avocats de la défense
Au tour de la défense d’interroger Alexandre Zotov, Me Aboubacar Sidiki Kanté a posé la question si la partie civile a une pièce justifiant le droit de propriété intellectuelle ou une licence quelconque incorporelle en Guinée ou ailleurs de la société ABC ? La partie civile a répondu par l’affirmative. Elle a communiqué des pièces qui seront aussitôt rejetées par la défense qui estime que ces documents ne répondent pas à sa demande.
Pour des contraintes professionnelles, le tribunal a suspendu l’audience et renvoyé l’affaire au 3 avril 2025 pour la suite des débats.