2ème journée du Forum de l’inclusion à Conakry : Les services sociaux de base et le développement inclusif du capital humain au cœur des échanges

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Du 13 au 15 septembre 2023, le palais du peuple abrite le Forum de l’inclusion. Cette initiative de Guinée Inclusive avec pour slogan « Ne laissons aucun Guinéen de Côté » vise à passer en revue les maux qui assaillent l’inclusion sociale et envisager les approches concrètes de nature à changer la donne. Pour la deuxième journée du forum, les services sociaux de base et le développement inclusif du capital humain ont été au cœur des échanges. Plusieurs acteurs et experts de l’inclusion ont à tour de rôle édifié le public sur ce sujet.

Lors du premier panel animé par la fondatrice de la Fondation Internationale Tierno et Mariame (FITIMA) Hawa Dramé, les panelistes ont donné leurs points de vue sur les services sociaux de basse. Avant de donner la parole aux panelistes elle est revenue brièvement sur ce qu’elle pense des services sociaux de base : « L’inclusion sociale qu’est-ce que c’est ? On peut trouver plusieurs définitions, pour ma part je trouve que l’inclusion sociale peut se définir comme un ensemble d’actions qui sont destinées à diminuer à l’effet de supprimer toute exclusion sociale dont est victime une importante frange de la population. Souvent ça peut être une différence physique, ça peut une différence au niveau de l’éducation. L’exclusion entraîne des frustrations, de la colère, des révoltes, une déstabilisation du tissu social de la société. C’est pour ça il faut combattre la marginalisation dont est victime cette frange importante de la population. Quand on parle de l’inclusion sociale on se rend compte que ça touche toutes les couches de la population. Ca peut être l’exclusion sociale, économique, politique ».

L’un des panelistes Adama Diarra par ailleurs ancien responsable d’une agence d’inclusion au Mali a donné plus de détails sur les services sociaux de base. « Les services sociaux ont un concept à la fois restreint, mais avec le temps ça pourrait avoir un concept plus élargi. Les services sociaux de base concernent l’accès à l’eau potable, les installations sanitaires de base comprenant les installations relatives à l’hygiène. Ils concernent également l’éducation au moins une école dans la communauté, ça concerne aussi l’énergie surtout maintenant nous avons la possibilité de développer les énergies renouvelables. Donc dans une communauté on n’a pas besoin par exemple d’installer les groupes électrogènes qui fonctionnent au kérosène mais juste les simples installations de biogaz, les panneaux solaires pourraient suffire aux communautés de base. L’accès aux services sociaux de base concerne également les visites de protection. Ils concernent également la mobilité de base, une simple piste rurale pourrait soulager les communautés. De façon résumée les services sociaux de base permettent de contribuer à renforcer la résilience des populations dans un lieu communautaire.»

Moussa Yero Bah journaliste à Hadafo Médias et activiste des droits humains notamment ceux des femmes faisait partie également des panelistes. Par rapport aux services sociaux de base, elle a fait part d’une histoire qu’elle a vécue. « L’histoire d’une dame que nous pu accompagner à un moment donné qui avait porté une grossesse gémellaire. Elle est tombée enceinte dans un district de Sari dans la préfecture de Pita. A cause de l’absence de l’accès aux soins de santé, il n’y avait pas de centre de santé qui pouvait la prendre en charge. Quand elle a commencé le travail au niveau du centre de santé qui existait le personnel n’était pas en mesure de la soigner. Elle a tout fait mais elle n’a pas pu mettre au monde ses jumeaux à Sari. A cause de l’absence des moyens de transport elle était obligée de prendre une moto pour traverser une dizaine de kilomètres entre le district de Sari et la sous-préfecture de Sangaréyah. Elle est partie de Pita pour Coyah nous avons finalement eu un véhicule en commun pour la transporter. C’est ce qui a fait qu’elle a accouché le premier bébé à Sangaréyah dans l’une des sous-préfectures de Pita et le deuxième bébé a été délivré à Coyah. Et cela en l’espace de 48h parce que les services sociaux de base n’existaient pas dans sa localité. Ce facteur d’exclusion a fait qu’une femme à failli perdre la vie mais elle a perdu ses deux bébés. Je pense que les services sociaux de base ne sont pas un luxe c’est un facteur de développement de l’humanité, ça permet de sauver des vies. »

Quant à la table ronde, elle a porté sur le développement inclusif du capital humain. Et parmi les panelistes figurait le Directeur général de l’Agence Nationale d’Inclusion Économique et Sociale Moussa Dembele. Il est revenu sur l’idée de création de cette agence. « Entre 2010 et 2015 la Guinée s’est enrichie collectivement avec le pool minier. Est-ce que cette croissance économique était inclusive ? Non ! L’idée était désormais de faire le partage de la croissance de redistribuer une partie des ressources de l’État à nos compatriotes. C’est cette idée qui a prévalu à la naissance de l’ANIES. Donc à un moment donné il fallait appuyer l’institution à travers des attributions […] Nous avons fait du chemin, l’ANIES existe depuis 2019. Depuis que nous sommes là nous nous battons à déployer le projet NAFA sur le terrain qui est financé par la Banque mondiale. »

Ce Forum de l’inclusion prendra fin ce vendredi 15 septembre 2023. Durant trois jours plusieurs acteurs vont se relayer pour échanger autour de plusieurs sujets d’intérêt commun relatifs à l’inclusion sociale notamment.

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