« Urgence Kakimbo » : le nouveau projet de l’ONG ACOREC lancé à Conakry

il y a 19 heures 28
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Face à la dégradation avancée de la forêt de Kakimbo, située dans la commune de Ratoma, l’ONG ACOREC (Agir contre le réchauffement climatique) a officiellement lancé ce samedi, 13 décembre 2025, le projet « Urgence Kakimbo ». Cette initiative vise à restaurer, éduquer et sauvegarder ce patrimoine forestier aujourd’hui gravement menacé. Le projet est mis en œuvre avec l’accompagnement de BirdLife International, du ministère de l’Environnement, de la commune de Ratoma, de l’ONG Cliwa Community, ainsi que de l’école privée Albert Bauer et de l’école primaire de Kipé. Il prévoit notamment le reboisement de 2 000 plants d’essences forestières sur le site. La cérémonie de lancement a réuni des autorités communales, des acteurs environnementaux, des responsables éducatifs, des élèves et des représentants des communautés locales. Tous ont unanimement souligné l’urgence d’agir pour préserver l’un des derniers poumons verts de Conakry, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters. 

Prenant la parole pour procéder au lancement, Aboubacar Camara, Directeur communal de l’Environnement, a salué le travail de l’ONG ACOREC, rappelant que la protection de l’environnement ne doit pas dépendre uniquement des financements de l’État, mais aussi des partenariats internationaux. Il appelle à plus de sensibilisation.

Alseny Camara, Président du Conseil de quartier Ratoma Centre

« Ce n’est pas un discours que je vais tenir, mais juste remercier l’ONG ACOREC pour son initiative et son dévouement pour la cause de l’environnement. ACOREC, ça fait sept ans que nous évoluons ensemble ici. Depuis 2018, on est ensemble dans tous les processus de reboisement. Ils sont impliqués partout. Les contrats, c’est eux qui les décrochent. Je comprends maintenant pourquoi, pour les contrats de reboisement de Kakimbo, ils sont toujours sollicités : la raison est très simple, ils sont efficaces. Je suis très heureux d’être avec eux ce matin. Le choix de Kakimbo me réjouit à plus d’un titre. Parce qu’il y a beaucoup de forêts classées en Guinée, surtout à Conakry : la forêt de Dabompa, la forêt d’Enta. Mais que le choix se porte sur Kakimbo, dans la commune de Ratoma, ça me va droit au cœur. Ce que je peux rassurer à l’ONG ACOREC pour ce projet, c’est notre accompagnement et notre dévouement à ses côtés. Il ne faut pas qu’elle oublie que nous sommes là pour ça. Notre existence ici, à Ratoma, c’est pour ça. La section forêt et faune est là, tout le monde est mobilisé ce matin pour cette cause. On s’est engagés avec eux, on va les accompagner, on va gérer ensemble, et le projet va finir avec nous. Tout le monde est motivé pour cela. J’invite aussi les ONG qui interviennent dans l’environnement à emboîter le pas à ACOREC. Il ne faut pas s’attendre seulement au financement de l’État, il faut aussi regarder à l’international. Le financement dont ACOREC a bénéficié pour ce projet ne vient pas de l’État, mais de l’international, parce qu’ils sont motivés, parce qu’ils sont partout, parce qu’ils sont efficaces. Ça fait presque dix ans que je suis dans ce domaine ici à Ratoma. C’est la première ONG qui a intégré un projet dans cette commune. Il faut les remercier, les encourager et les applaudir. L’environnement, c’est l’affaire de tout le monde… Pour préserver cette forêt, beaucoup d’efforts sont faits. Nos agents sont là nuit et jour pour surveiller, parce que les gens ne sont pas informés ou sont parfois de mauvaise volonté. On ne peut pas quitter chez soi avec des ordures pour venir les jeter ici. Il faut que les comportements changent. Il faut sensibiliser », a-t-il dit.

De son côté, Abdoulaye Gonkou Bah, Directeur exécutif de l’ONG ACOREC, a présenté les grandes lignes du projet Urgence Kakimbo. Selon lui, l’objectif est de restaurer 1,8 hectare de forêt à travers la plantation de 2 000 plants d’essences locales, après la réalisation d’un inventaire faunique et floristique.

Abdoulaye Gonkou Bah, Directeur exécutif de l’ONG ACOREC

« Le but de cette rencontre est de lancer le projet Urgence Kakimbo : restaurer, éduquer et sauvegarder un patrimoine forestier fortement menacé au cœur de Conakry. Notre premier objectif est de restaurer une surface de 1,8 hectare avec 2 000 plants d’essences locales. Mais avant cela, un inventaire faunique et floristique sera réalisé pour savoir exactement quelles essences reboiser. L’objectif du projet n’est pas seulement de restaurer le couvert végétal, mais surtout de restaurer la biodiversité. Ce sont deux choses différentes. Restaurer la biodiversité exige de connaître les espèces existantes et de replanter les mêmes pour garantir une meilleure restauration. Un autre volet du projet consiste à organiser un dialogue structuré afin de parvenir à un pacte communautaire et étatique pour une gestion inclusive de la forêt de Kakimbo. La communauté doit être partie prenante, pas seulement le ministère de l’Environnement. Le projet inclut aussi l’éducation environnementale. Reboiser sans sensibiliser ne garantit pas la durabilité. Nous voulons former les communautés et les élèves aux techniques de pépinières, de sauvegarde et d’alerte face aux menaces. Nos attentes sont claires : l’implication de tous les acteurs locaux jeunes, femmes, quartiers et la mise en place d’un protocole d’accord entre la communauté et l’État. Nous sommes actuellement en phase pilote. Si le projet est une réussite, d’autres financements permettront de l’étendre à d’autres forêts de Conakry, notamment Dabompa et Enta, voire à l’intérieur du pays », a-t-il indiqué. 

Aboubacar Demba Camara, Directeur des écoles Albert Bauer, sollicite à l’État l’instauration de la formation de l’Environnement dans le système éducatif. 

 

« Si l’État pouvait intégrer cette formation dans l’éducation civique, ce serait une excellente initiative. Les jeunes d’aujourd’hui sont engagés dans ce mouvement, mais les enfants qui viendront après nous doivent aussi comprendre pour continuer l’œuvre. Notre rôle, en tant qu’éducateur, c’est d’éduquer et d’instruire. Nous sommes tout près de cette forêt, donc nous allons sensibiliser les enfants : éviter l’abattage des arbres et, à défaut de planter, ne pas détruire. Tout passe par la sensibilisation », a dit Aboubacar Demba Camara.

Alseny Camara, Président du Conseil de quartier Ratoma Centre, a rappelé que la forêt de Kakimbo s’étendait autrefois sur 125 hectares, contre à peine 10 hectares aujourd’hui. Il a également mis en avant la dimension culturelle et mystique du site, tout en rassurant sur la sécurité.

 

« La forêt de Kakimbo s’étendait autrefois sur 125 hectares. Aujourd’hui, à cause du morcellement, il ne reste qu’environ 10 hectares, ce qui est insignifiant. L’arrivée de l’ONG ACOREC nous réjouit énormément, car c’est une manière de sauvegarder le peu qu’il reste et, pourquoi pas, de faire revivre les anciennes habitudes de la forêt. Kakimbo, c’était une forêt humide, riche en oiseaux et en biodiversité. Mais tout cela est en train de disparaître. Avec ce projet, nous, en tant que bénéficiaires directs, sommes très reconnaissants. Cette forêt a aussi une dimension mystique et culturelle. Chaque année, on y organisait des fêtes traditionnelles. Il y a une grotte, des mystères, une histoire liée aux premiers habitants, les Bagas. Avec ACOREC, nous allons rapprocher le projet de la communauté et des autochtones pour préserver cette spécificité. Côté sécurité, la forêt est aujourd’hui surveillée par les gardes forestiers, la BAC 8 et les jeunes volontaires du comité de veille, avec l’appui du maire de Ratoma. Aujourd’hui, la forêt de Kakimbo ne fait plus peur sur le plan sécuritaire », a-t-il martelé.

Ismael Diallo pour Guineematin.com 

Tél : 624 69 33 33

The post « Urgence Kakimbo » : le nouveau projet de l’ONG ACOREC lancé à Conakry first appeared on Guineematin.com.

L’article « Urgence Kakimbo » : le nouveau projet de l’ONG ACOREC lancé à Conakry est apparu en premier sur Guineematin.com.

Lire l'article en entier