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Les avocats de la défense continuent de défiler au pupitre au procès des événements du 28 septembre 2009 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
Il était midi passé ce mardi 28 mai 2024, quand les avocats du capitaine Marcel Guilavogui ont eu droit à la parole. Me Sidiki Bérété est l’un d’entre eux.
Cet avocat de la défense a commencé par rappeler les infractions reprochées à son client. Ce sont des faits d’assassinat et de meurtre, prévus et punis par les dispositions de l’article 206 et 208 du code pénal, de complicité de viol, prévus et punis par les dispositions des articles 19 et 268 du code pénal, d’enlèvement et de séquestration prévus et punis par les dispositions de l’article 303 du code pénal, de coups et blessures volontaires, prévus et punis par les dispositions de l’article 239 du code pénal, de vol à mains armées prévus et punis par les dispositions des articles 373, 381 et 382; et de non-assistance à personne en danger prévus et punis par les dispositions des articles 297 et 298 du code pénal.
Il estime qu’il serait difficile pour le tribunal de condamner son client parce qu’a-t-il affirmé, le parquet n’a pas d’éléments de preuve a part les déclarations. Me Sidiki Bérété a aussi regretté le fait qu’aucun témoin oculaire ayant vécu les faits, selon lui, n’ait comparu pour édifier le tribunal. Il a ajouté que le tribunal ne peut pas condamner sur la base des déclarations des victimes qui s’apitoient sur leurs sorts.
Il a rappelé que des déclarations de certaines victimes profitent à son client. La première à laquelle il a fait allusion est celle de François Lounceny Fall, l’ancien premier ministre. Lui avait affirmé avoir vu Marcel au stade en train de frapper à l’aide d’une matraque, mais qu’il n’était pas armé. L’autre déclaration dont il a parlé est de Bah Oury. Bah Oury avait déclaré lors de sa déposition de victime que celui qui les a menacé à la clinique Ambroise Paré après le massacre, n’était pas Marcel.
Il a demandé au tribunal d’écarter les accusations de Toumba concernant le capitaine Marcel Guilavogui. L’avocat a rappelé qu’aucun accusé ne peut témoigner contre un autre au regard de la loi. Il a ajouté qu’en matière criminelle, on ne peut condamner que devant les éléments de preuves. En plus de son client, Me Bérété a sollicité l’acquittement de tous les accusés sans exception parce que selon lui, le médecin légiste n’a pas pu déterminer les causes de la mort des victimes.
Me Sidiki Bérété s’est aussi attaqué aux réquisitoires du ministère. Il estime que Algassimou Diallo et son équipe ont violé l’article préliminaire du code de procédure pénale.
« L’article préliminaire du code de procédure pénale indique que les personnes poursuivies pour les mêmes faits dans les mêmes circonstances doivent avoir les mêmes traitements », a-t-il rappelé
Il ajouté qu’iIs « prennent neuf accusés pour les poursuivre pour crime contre l’humanité pendant qu’ils demandent la condamnation de six à perpétuité. Et les trois autres ? C’est Vous qui avez donné les noms des personnes qui sont poursuivables pour crime contre l’humanité. Mais le colonel Kalonzo, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et Cécé Raphaël Haba ne sont pas dans la perpétuité. Vous avez vu comment vous voulez faire une justice sélective. C’est de la haine. C’est des règlements de comptes. C’est extrêmement grave », a attaqué l’avocat du capitaine Marcel Guilavogui.
En renouvelant sa demande d’acquittement en faveur des accusés, Me Sidiki Bérété a demandé au tribunal de constater le mélange de la hiérarchie des normes parce que le ministère public évoque dans ses réquisitions les lois nationales en sollicitant ai même moment, l’application du statut de Rome. Il a aussi demandé au tribunal de constater la double qualification des faits, la base légale du parquet erronée et le fait que son client Marcel ne soit pas un chef militaire pour réfuter la responsabilité du supérieur hiérarchique.
Il continue de dérouler ses arguments visant à rejeter la requalification des faits en crime contre l’humanité.
Sékou Diatéya Camara