Tindila (Mandiana) : des élèves à même le sol, dans un hangar, pour apprendre à lire et écrire

il y a 7 heures 20
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À Tindila, petit district de la sous-préfecture de Saladou, à près de 96 kilomètres du chef-lieu de Mandiana, en Haute Guinée, la rentrée scolaire n’a rien d’un jour de fête. Ici, apprendre relève du courage, voire du miracle.

Dans ce village enclavé, les enfants étudient à même le sol, sous un hangar en tôle et en bois, faute de salles de classe et de tables-bancs.

« Nous avons construit ce hangar faute de place. Il n’y a pas de forage. Les enfants doivent faire leurs besoins dans les concessions voisines. La seule toilette date de 1992 et est dans un état de délabrement avancé. L’année dernière, un enfant y est même tombé. Par chance, il a été sauvé. »

 

Sur place, la scène serre le cœur : des dizaines d’élèves assis sur la terre battue, certains sur des cailloux qu’ils ont eux-mêmes apportés. Leurs cahiers posés sur les genoux, ils tentent tant bien que mal de suivre la leçon d’un maître dévoué mais démuni.

« Aujourd’hui, à Tindila, les enfants sont à terre. Comme Son Excellence le président Mamadi Doumbouya a demandé de scolariser tous les enfants, nous avons suivi l’instruction », explique Kaba Sidibé, directeur de l’école primaire.

« Mais il n’y a que trois salles de classe pour tout le village. Alors, les nouveaux venus ont construit un hangar pour que les enfants ne restent pas sans rien faire. »

Trois salles pour des centaines d’élèves : le constat est brutal. L’école manque de tout : tables-bancs, matériel pédagogique, eau, toilettes.

Le président de l’Association des Parents et Amis de l’École (APEAE), Sékou Diallo, confirme l’ampleur des manquements : « Nous avons construit ce hangar faute de place. Il n’y a pas de forage. Les enfants doivent faire leurs besoins dans les concessions voisines. La seule toilette date de 1992 et est dans un état de délabrement avancé. L’année dernière, un enfant y est même tombé. Par chance, il a été sauvé. »

À Tindila, les habitants se battent avec les moyens du bord. Ils veulent que leurs enfants apprennent, même dans des conditions précaires. Mais leur patience atteint ses limites.

« Nous lançons un appel au président Mamadi Doumbouya », implore Ibrahima Diallo, porte-parole du doyen du village.

« Ce sont nos enfants qui étudient aujourd’hui sous un hangar, par manque d’infrastructures. Il n’y a que trois salles pour plus de deux cents élèves. Nous n’avons ni mines, ni ressources. Nous vivons de la culture. Nous demandons à l’État et aux bonnes volontés de nous aider. »

Pendant que les discours officiels célèbrent la “scolarisation pour tous”, à Tindila, des enfants récitent l’alphabet les pieds dans la poussière. Leurs cris se mêlent au vent, dans un hangar qui tient plus du symbole d’abandon que d’un lieu d’apprentissage.

Leur rêve est simple : une salle de classe, une table, un banc. Rien de plus. Mais pour l’instant, apprendre reste, à Tindila, une leçon de courage.

Karifa Doumbouya, correspondant à Kankan

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