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Alors que certaines rumeurs évoquent un soutien de l’UDG à la candidature du général Mamadi Doumbouya, Dembo Sylla sort de son silence. Le vice-président du parti dément formellement toute implication, dénonce une manipulation médiatique et critique la gestion du processus de recensement électoral par le MATD, qu’il juge opaque et excluant pour les partis politiques.
Guinee360 : Nous avons appris que l’UDG a décidé de soutenir la candidature du général Mamadi Doumbouya. Confirmez-vous cette information ?
Elhadj Dembo Sylla : L’Union Démocrate de Guinée (UDG) n’a jamais participé à une telle rencontre. Et même si nous avions été informés, nous n’y aurions jamais pris part. Depuis que le parti est actif, en 2010, nous avons toujours œuvré pour bâtir une formation politique engagée dans la promotion de la démocratie à travers le multipartisme. Je peux vous assurer que nous avons été très surpris, mais aussi profondément agacés par le média qui a relayé cette information. Nous avons déjà exprimé notre indignation à plusieurs reprises, nous avons dénoncé cette situation, et je crois qu’ils sont eux-mêmes en train de publier un démenti.
Le MATD a annoncé le début du recensement électoral à partir du 15 avril 2025 pour une durée de 45 jours. Comment réagissez-vous ?
Je pense que c’est une étape nécessaire pour le retour à l’ordre constitutionnel. Mais la démarche est biaisée et prend de court les acteurs fondamentaux, c’est-à-dire les partis politiques. Nous apprenons ce qu’ils veulent faire comme tout le monde, alors que cette opération relève fondamentalement de la participation des partis politiques. Nous souhaitons vivement qu’ils revoient leur manière de dérouler le programme et qu’ils intègrent des représentants des partis politiques. Le retour à l’ordre constitutionnel repose effectivement sur des processus électoraux, dont le référendum pour l’adoption de la Constitution. Et nous, nous voulons un retour à un ordre constitutionnel démocratique. C’est pourquoi nous insistons pour que le MATD implique les partis politiques, surtout dans un processus aussi crucial que le recensement des électeurs.
L’argument du MATD est que le référendum n’est pas une élection politique et que les partis n’ont pas à être impliqués dans le recensement.
Nous sommes forcément concernés, en tant que partis politiques, pour veiller à ce que ceux qui doivent être recensés le soient effectivement. C’est donc une action qui intéresse fondamentalement les partis.
Que pensez-vous de la d de 45 jours pour le recensement ?
Je crois que le fichier de 2020 devait être très solide, car il avait été établi avec tous les acteurs concernés, aussi bien internes qu’externes. Donc, à mon avis, cela ne devrait pas prendre beaucoup plus de temps si les dispositions sont bien prises, en concertation avec les partis politiques. Si le matériel informatique est disponible, et si des experts compétents sont déployés sur le terrain, l’opération
devrait se dérouler sans difficulté.
Concernant le matériel électoral, le gouvernement a annoncé avoir reçu 6 000 kits de recensement pour un coût estimé à 35 millions de dollars, soit plus de 300 milliards de francs guinéens. Quel est votre avis ?
C’est très difficile pour moi de me prononcer sur ce montant, de dire s’il est exagéré ou non, car je n’ai pas été associé à l’appel d’offres. Ce que je souhaite, c’est que les deniers publics soient utilisés de manière rationnelle, pour que nous atteignions nos objectifs sans que cela coûte excessivement cher. Il y a beaucoup d’autres priorités, notamment en matière d’infrastructures, de santé, d’éducation, et dans bien d’autres secteurs que vous connaissez.
Le référendum constitutionnel a été fixé par le président de la transition, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucune base juridique : pas de Constitution, pas de Code électoral. Est-ce, selon vous, une décision prématurée ?
Pour le moment, ce qui est essentiel, c’est de faire adopter la Constitution. Si elle répond véritablement à toutes les attentes, alors il faudra la respecter et s’y conformer. C’est à partir du moment où la Constitution est adoptée par référendum que nous pourrons examiner les textes que vous évoquez, car leur application dépend du contenu de la Constitution. Ce qui est primordial aujourd’hui, c’est d’organiser ce référendum. Et si la Constitution est bénéfique pour le pays et qu’elle est adoptée, alors il faudra se pencher sur les aspects électoraux, les mécanismes de gestion, et tout ce qui en découle. Mais cela ne peut être fait en amont.
Que pensez-vous de la décision du MATD d’organiser toutes les élections ?
Dans cette phase transitoire, j’ai écouté la déclaration de la directrice des affaires politiques du MATD, Madame Zeinab Touré. Elle a affirmé que les partis politiques seront associés tout au long du processus. Si cela est respecté, et si les partis désignent leurs représentants — des personnes compétentes, bien implantées sur le terrain, disposant de militants et de responsables —, alors, à mon avis, si le MATD s’appuie sur ce travail et que les partis choisissent des profils techniquement et intrinsèquement compétents, les élections de cette phase transitoire pourront, selon moi, se dérouler de manière satisfaisante.
L’article Soutien à Doumbouya, référendum, recensement : Dembo Sylla clarifie la position de l’UDG est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.