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Angeline Kamano, jusque-là employée de la Soguipah et membre de la structure syndicale de la société a été récemment licencié.
La dame accuse la direction générale de licenciement abusif et la structure syndicale à laquelle elle appartient de complicité.
Dans un entretien avec notre rédaction, dame Angeline a d’abord évoqué le début de ses problèmes au sein de la Soguipah.
« Tout a commencé quand l’ancienne direction dirigée par Michel Bémy était en place. Vu les mauvaises conditions de travail, de vie de travailleurs, il y a eu un groupe de travailleurs qui s’est constitué en collectif pour combattre la mauvaise gestion de l’ancienne direction. Donc, à travers ce soulèvement, l’équipe a été traînée en prison à N’zérékoré par l’ancienne direction. Ils nous ont licenciés, mais après vérification, on a été libérés et rétablis dans nos droits », a-t-elle dit d’entrée.
Poursuivant ses explications, Dame Kamano souligne qu’à l’arrivée de la nouvelle direction, il y a eu une nouvelle structure syndicale et ils ont été élus par les travailleurs. À l’en croire, c’est après cette élection, qu’elle s’est rendue compte que le secrétaire général a composé la structure syndicale en sa faveur et que la corruption avait pris le dessus.
« Après notre élection, j’ai constaté avec d’autres collègues que notre secrétaire général avait mis de côté la déontologie syndicale parce qu’on s’était fixé comme objectif, d’améliorer les conditions des travailleurs (…). Mais, le secrétaire général a composé la structure syndicale en sa faveur. C’est-à-dire, en mettant des personnes qui n’étaient pas dans le collectif pour des éventuels votes au niveau de la structure syndicale. Au nombre de cinq, nous avons demandé au secrétaire général de suivre la déontologie syndicale. Chose qui n’a pas plu au général. C’est par après, on a compris qu’il était de commun accord avec la direction générale de la Soguipah. Il était corrompu en fait. Je suis allée voir le général pour discuter avec lui, mais il a pris ça autrement. Du coup j’ai essayé de joindre le secrétaire local au niveau de la préfecture. J’ai fait un écrit, je lui ai adressé. Mais ils étaient dans la même dynamique. La corruption avait pris le dessus (…). Finalement, j’ai pris mes distances (…) », a-t-elle expliqué.
Ses ennuis se sont multipliés, ajoute-elle, après avoir fait un post sur les réseaux sociaux pour dénoncer le non-paiement des salaires du mois de février.
« Pendant la fête du 8 mars, j’ai fait une sortie sur les réseaux sociaux pour dire, on a fêté sans notre salaire du mois de février. Les tenues ont été prises en dette, essayez de nous payer. Et à travers cette publication, il y a eu beaucoup de commentaires. Donc, c’est ce qui a énervé la direction générale. Ma structure syndicale s’est servie de cette publication pour aller voir notre directeur adjoint qui était sur place, le directeur général étant en déplacement. Le directeur adjoint m’a appelé pour me demander pourquoi ce post ? Je lui ai fait comprendre que ça ne va pas, c’est pourquoi j’ai fait le post. Il m’a dit qu’il ne voit rien de mal à ça, parce que c’est vrai, on n’a pas payé le mois de février et vous avez fêté sans salaire. Pour moi c’était fini, mais environ 4 semaines après, notre directeur général s’est rendu sur le site. À ma grande surprise, j’étais dans mon service, j’ai reçu une lettre me demandant des explications par rapport à mon post. Je suis partie vers le directeur général, mais je le suis rendue compte qu’ils avaient porté plainte contre moi au niveau des autorités locales, préfectorales et régionales. Donc, quand j’ai vu le directeur général, j’ai fait comprendre au directeur général qu’à partir du moment où, ils ont écrit aux autorités, ma volonté c’est de m’expliquer en présence de ces autorités. Chose qui n’a pas plu à la direction générale. Parce qu’ils sont dans une dynamique de dissimulation des réalités sur le terrain (…). C’est ainsi que moi aussi j’ai dit, tant que ces autorités ne sont pas présentes, je ne pourrais pas donner de raisons.
Ça a coïncidé à ma période de congé, ils m’ont payé et ils m’ont remis mon bulletin de congé mais ils ont refusé de me donner ma lettre de congé. Je leur ai dit qu’ils ne peuvent pas me payer pour les congés et qu’ils m’interdisent d’aller en congé. J’ai dit, donc, moi je pars en congé. Ils ont transformé ça pour dire que j’ai fait un abandon de poste (…). À mon retour de congé, je trouve une autre lettre qui parlait d’un entretien et qui faisait allusion au licenciement. Je suis allée voir la direction des ressources humaines pour l’entretien. Là, ils m’ont dit que je dois me faire accompagner par un syndicaliste. Je leur ai dit que je suis syndicaliste, ça ne pose pas problème (…). Je leur ai dit s’ils sautent toutes les étapes pour arriver au licenciement, il y a plus rien à craindre. Faites ce que vous avez à faire, parce que vous vous sentez forts.
Deux jours après, je suis revenu au travail, ils m’ont tendu la lettre de licenciement. Ils m’ont dit de signer j’ai dit non, je ne le fais pas, parce que je ne suis pas d’accord avec votre procédure. J’ai déposé la lettre de licenciement et je suis repartie chez moi. Depuis, quand on les appelle, ils donnent des arguments qui ne tiennent pas la route.
L’autre chose qui m’a mise en mal avec la direction générale, c’est le fait d’avoir dit dans un post qu’ils se servent d’un viole, soit disant qu’ils veulent construire une nouvelle chaîne de production, alors que le minimum pour les travailleurs n’est pas assuré. Il n’y a que quelques services productifs en ce moment. Même les stylos manquent, pas de magasins de stockage de fournitures. En plus de ces problèmes, ils doivent des milliards aux planteurs et aux transporteurs. C’est vrai, ils ont hérité d’une crise, mais ils sont venus pour corriger, mais pas pour empirer les choses. Le carburant de la Soguipah est servi dans des bidons, plus de citernes pour cette opération », a-t-elle laissé entendre.
Notre entretien s’est terminé par les dénonciations faites par Angeline Kamano. Selon, elle, « la vie à la Soguipah est très dure. La société n’a qu’un petit dispensaire pour quatre (4) mille employés et n’est pas approvisionné en médicaments. Les ouvriers ont un maigre salaire qui varie de 500 mille à 1 million GNF. À cela s’ajoute le manque de prévention. Il n’y a pas une vraie politique de santé et sécurité. Les travailleurs n’ont pas un calendrier de paye et certains ouvriers sont très mal logés ».
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