Situation des droits humains : Amnesty International accable la junte militaire du CNRD

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Le rapport annuel 2023-2024 d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde a été lancé ce mercredi, 24 avril 2024. En Guinée, c’est une conférence de presse qui a servi de cadre au lancement dudit rapport. Cette conférence a été organisée à Conakry par Amnesty International Guinée. Une conférence au cours de laquelle une mention particulière a été faite sur la situation des droits humains en Guinée. Une situation alarmante qui se caractérise par de multiples violations des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion dans le pays, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce rapport annuel d’Amnesty International présente les défis persistants en matière de droits humains à travers le monde, et encourage la réflexion et la discussion sur ces questions. Il fournit aussi des informations à jour sur l’espace civique, la violence liée au genre, les droits des peuples autochtones et bien d’autres thèmes essentiels. Il évoque aussi les difficultés et les obstacles qui empêchent les gens de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux et souligne le courage et la persévérance de celles et ceux qui luttent pour les droits humains, véritables sources d’inspiration en faveur de l’action et du changement.

Abdoul Aziz Diallo, président du Conseil d’Aministration Amnesty Guinée

« La situation des droits de l’homme telle que posée par Amnesty international retrace ici une année qui a connu beaucoup de violations des droits de l’homme à travers le monde, et en Afrique en particulier. Les défenseurs des droits de l’homme ont fait l’objet de répression des journalistes, des acteurs politiques, tout cela est inclus dans le rapport 2024 et c’est le rôle d’Amnesty en tant qu’organisation de faire cet état de lieux. Et puisque c’est une organisation qui est impartiale, qui est dotée d’une grande expérience et d’une équipe de chercheurs qui, à travers le monde, font des études de cas qui attirent l’attention. Et pour l’année 2023, il y a beaucoup de phénomènes de conflits qui recouvrent le monde en entier. En Afrique, on a connu aussi beaucoup, dont particulièrement les conflits au Soudan, au Tchad, et aussi des conflits de changement anticonstitutionnels de régime au niveau de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, le Niger, la Guinée et le Mali). Donc, toutes ces questions dénotent ici la répression faite en matière des droits humains. A cela s’ajoutent les nouveaux phénomènes comme le développement de l’intelligence artificielle qui est incontrôlé par la plupart des États, mais qui ici impact les libertés individuelles des citoyens à travers le monde. Donc, c’est dans ce contexte-là que le rapport 2023-2024 sort. Et quand nous prenons notre pays (la Guinée) en marge de cela, on a participé comme indiqué dans le rapport par la violation systématiquement de la charte de la transition que les autorités actuelles ont définie eux-mêmes… Les défis aujourd’hui en matière de droits humains sont énormes à travers le monde. Il y a la question de la dégradation de l’environnement qui est un phénomène de violation des droits humains où les populations sont très impactées à travers le monde. En Guinée, on voit le phénomène à Boké, dans beaucoup d’autres régions. Et comme je l’ai dit tantôt, il y a la question de développement de l’intelligence artificielle aussi que les États doivent trouver les moyens pour contrôler. Il y a les nouveaux conflits aussi qui émergent à travers le monde. Donc, tout cela appelle ici aux organisations de défense des droits humains comme Amnesty international et d’autres d’agir. C’est pourquoi Amnesty, fort de ses 10.000.000 de membres et de sympathisants à travers le monde, organise beaucoup de campagnes pour attirer l’attention des gouvernements sur ces nouveaux phénomènes. Le rapport couvre 155 pays à travers le monde », a expliqué Abdoul Aziz Diallo, président du Conseil d’Administration d’Amnesty Guinée.

Le présent rapport d’Amnesty International accable les autorités guinéennes. Il dénonce notamment les violations des libertés individuelles et collectives dans le pays par la junte militaire du CNRD.

Souleymane Sow, directeur exécutif

« La partie concernant la République de Guinée en 2023, nous avons constaté, l’accès aux principaux réseaux sociaux qui ont été perturbés, tandis que la radio, la télévision et des sites d’actualités ont été pris pour cible. À l’exception de celles organisées en faveur des autorités de transition, toutes les manifestations ont été interdites durant cette année. Les forces de sécurité ont encore malheureusement tué des manifestants et arrêté arbitrairement des journalistes. Quatre (4) personnes ont été déclarées coupables dans l’affaire M’Mah Sylla. Les autorités ont intenté des actions en justice dans le domaine de la pollution marine. Concernant le point sur la liberté d’expression dans une décision rendue le 31 octobre 2023, la cour de justice de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a jugé que la Guinée avait violée les droits à la liberté d’expression et à l’information en restreignant l’accès à internet et aux réseaux sociaux en 2020. L’utilisation des principaux réseaux sociaux a été perturbée depuis le 24 novembre 2023, sans que les autorités actuelles ne donnent une quelconque explication officielle. L’accès aux réseaux sociaux et aux sites d’actualités avaient déjà rencontré des difficultés pendant environ une semaine dans le contexte des manifestations du 17 mai 2023. En ce temps, le ministre des télécommunications et de l’économie numérique, porte-parole du gouvernement, a déclaré le 30 novembre 2023 que l’internet n’est pas un droit. Il avait reconnu des perturbations intervenues plus tôt dans l’année qu’il avait toutefois attribuées à un problème technique lié à un câble sous-marin que nous n’avons constaté nulle part au niveau des sociétés. Le site d’actualités Guineematin.com a été inaccessible du 15 août au 5 novembre, sans que la raison en soit indiquée. Invoquant des impératifs de sécurité nationale, la Haute Autorité de la communication a adressé des courriers les 6 et 9 décembre à Canal+ Guinée pour lui demander de cesser la diffusion des chaînes des radios de télévisions Djoma FM et Djoma TV, d’Espace FM et Espace TV et d’Évasion FM et Évasion TV, ainsi d’autres. Des distributeurs comme Star Times aussi ont reçu le même courrier pour demander le retrait de Djoma TV, Espace TV et Évasion TV de son offre. Sur la liberté de réunion pacifique, l’interdiction générale visant tous les rassemblements politiques en Guinée est toujours en vigueur depuis mai 2022. A Conakry cependant, alors que les rassemblements organisés par la coalition des forces vives ont été interdits, plusieurs réunions en faveur du régime de la transition ont été autorisées. Le premier juin 2023, le tribunal de première instance de Kankan a condamné deux femmes à 6 mois de prisons dont quatre (4) avec sursis et à une amende s’élevant à 1000 000 GNF chacun et sept (7) autres à une peine de six (6) d’emprisonnement assorti d’une amende de 500 000 GNF. Ces neuf femmes ont été déclarées coupables de participations délictueuses à un attroupement illégal parce qu’elles avaient défilé le 24 mai 2023 pour réclamer le retour au pouvoir de l’ancien président Alpha Condé. À la suite de manifestations violentes contre la pénurie d’électricité qui se sont déroulées dans la nuit du 27 au 28 mars à Kankan au cours desquelles une effigie du président de la transition a été brûlée. Le tribunal de première instance a condamné 15 personnes le 13 avril 2023 à des peines allant de 4 à 18 mois d’emprisonnement, notamment pour rassemblement non autorisé. Dans le domaine des homicides illégaux, selon plusieurs organisations de la société civile, des médias et des partis. Depuis le 5 septembre 2021, nous avons enregistré une trentaine de cas de morts causés par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations. Un homme par exemple a trouvé la mort le 16 avril à Wonkifong au cours d’une opération anti-drogue des forces de sécurité. Plusieurs personnes ont été blessées le 19 septembre à Boffa. L’armée aurait tiré sur des personnes qui bloquaient des routes pour protester contre le manque d’électricité. Le 27 mars 2023, le tribunal de première instance de Dixinn a condamné un sous-officier de la gendarmerie à 10 ans d’emprisonnement et au paiement de 100. 000.000GNF de dommage et intérêt pour l’homicide d’un jeune homme de 19 ans commis le 1er juin 2022 à Hamdallaye… Le 16 octobre, 13 journalistes ont été arrêtés arbitrairement et avec brutalité à Kaloum, puis amenés au commissariat central et déférés au tribunal de première instance de Kaloum. Ils avaient pris part à une manifestation pacifique organisée par SPPG pour demander aux autorités de la transition de lever les restrictions d’accès à certains sites d’actualités. Ils ont été libérés le même jour après avoir été inculpés de participation à un attroupement illégal sur la voie publique. Sur les violences sexuelles, 4 hommes ont été condamnés le 4 avril 2023 par le tribunal de première instance de Mafanco à des peines allant d’un (1) à 20 ans d’emprisonnement pour le viol et les violences qui ont entraîné la mort de M’Mah Sylla le 20 novembre 2021. Les auteurs ont aussi été condamnés à verser 1 milliard de francs guinéens de dommage et intérêt au père de la victime… Dans le domaine de l’environnement, le droit à un environnement sain en dépit des inquiétudes de nombreuses organisations de la société civile quant aux conséquences sur les droits économiques et sociaux de la population locale et aux effets en matière de changement climatique le président de la transition a relancé officiellement en mars les travaux dans la mine de fer de Simandou qui prévoient notamment la construction d’une voie de chemin de fer et d’un port », a indiqué Souleyman Sow, directeur exécutif.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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